Plusieurs sirènes d’alerte…
Que les libéraux aient obtenu en 1998 cette pluralité des voix malgré la quasi victoire référendaire du PQ et le fameux «charisme» de M. Bouchard aurait pourtant dû faire sonner une
première alerte au PQ. Or, rares sont ceux à l’avoir même entendue. Après tout, le Parti québécois restait au pouvoir et conservait sa majorité. Alors, pourquoi se poser trop de questions?…
La
deuxième alerte se ferait entendre à l’élection d’avril 2003. Sous Bernard Landry, le PQ chutait à 33% alors que le PLQ, malgré la division du vote par l’ADQ, récoltait 46% des voix.
En 2007, l’électorat sonna la
troisième alerte. Sous André Boisclair, le résultat fut catastrophique. Le PQ devant se contenter de 27% des voix – soit 3 points de moins qu’en 1973! -, un des pires scores de son histoire. Comme pénitence: il s’en trouva relégué à la deuxième opposition.
En 2008, sous Pauline Marois, il remontait du précipice pour terminer à 35%. Se croyant enfin sauvé des eaux pour de bon, le PQ, croyait-il, n’aurait plus qu’à attendre l’inexorable déclin du régime Charest pour qu’une victoire majoritaire lui tombe dessus comme par magie.
En mai 2011, la
quatrième alerte se fit pourtant entendre – et fortement -, lorsque le Bloc québécois, au fédéral, passait à un poil d’être complètement balayé de la carte par le NPD.
En juin 2011, ce fut la
cinquième alerte avec la démission fracassante de plusieurs députés. Et non les moindres. Parmi ceux-ci, on trouvait Jean-Martin Aussant, lequel fonderait ensuite Option nationale, de même que Lisette Lapointe, députée et épouse de Jacques Parizeau.
La présence et le discours courus de ce dernier au premier congrès d’Option nationale en mars 2013 attesterait du profond fossé qui, depuis 2011, ne cesse de se creuser entre la direction péquiste actuelle et l’ex-premier ministre et ex-chef du Parti québécois.
Puis, en 2012, vint la
sixième alerte.
Nonobstant un gouvernement Charest usé par neuf ans et trois mandats au pouvoir – finissant de surcroît son tour de piste avec l’étiquette «corrompu» collé au front -, le PQ a néanmoins vu ses talles grugées par QS, la CAQ et ON.
Mme Marois a donc dû se contenter d’une fragile minorité de sièges et de moins de 32% des voix. Quant aux votes en chiffres absolus, par rapport à 1994, le PQ obtenait près de 400 000 votes en moins.
Déjà qu’il saignait à sa gauche depuis la
création de Québec solidaire et encore plus à sa droite, depuis celle de la CAQ par l’ex-ministre péquiste François Legault et l’ex-recruteur libéral Charles Sirois, voilà que face au discours renouvelé d’Option nationale et à son membership qui ne cesse de croître, le PQ se retrouve maintenant miné par un concurrent potentiellement sérieux sur le terrain même de la souveraineté.
Que dans les derniers sept ans, trois partis aussi distincts les uns des autres que QS, la CAQ et ON, soient sortis, à divers degrés, en totalité ou en partie, des entrailles du PQ – nommons ce phénomène inédit la
septième alerte -, aurait pourtant dû pousser bien avant les troupes de Mme Marois à une véritable réflexion sur les causes profondes d’un enfantement politique aussi prolifique qu’inquiètant pour elles.