Il en aura coûté plus de 1,5 million de dollars aux universités et aux cégeps pour assurer la sécurité sur leurs campus pendant la grève étudiante.
Selon des données obtenues en vertu de la Loi sur l’accès à l’information, les universités et les cégeps ont dû dépenser des milliers de dollars au cours des derniers mois, autant pour sécuriser l’accès à leurs bâtiments, que pour la supervision des assemblées générales des étudiants, qui étaient parfois houleuses.
À l’Université du Québec à Montréal (UQAM), la facture s’élève à 841 414,95 $ pour les premiers mois de 2012. Du côté de l’Université de Montréal, le recours à des agents de firmes de sécurité privées a coûté 151 043,19 $.
La facture est également salée du côté des cégeps, comme à Sherbrooke où 71 912,71 $ ont été investis dans la sécurité.
Une situation inédite
Les montants facturés aux universités par les agences privées comprennent autant la surveillance aux accès des campus et l’encadrement des manifestations spontanées, que la supervision des assemblées de vote des étudiants.
« On a vécu une situation inédite ce printemps, explique la porte-parole de l’Université de Montréal, Sophie Langlois. À la base, nous avons un service de sécurité sur le campus, mais là on avait vraiment besoin d’effectifs supplémentaires. »
« Lorsqu’il y a eu du grabuge et du vandalisme, on a rapidement haussé le niveau de sécurité. Dans les assemblées générales, il y avait parfois des manifestants et des bousculades. Nos gens ne fournissaient plus à la tâche. »
Surveiller 40 portes
Au cégep de Sherbrooke, on a même dû avoir recours à des agents de sécurité de Montréal, parce que les agences de la région n’arrivaient pas à répondre à la demande.
« On a six bâtiments sur notre campus. Au total, il y avait une quarantaine de portes à sécuriser. Ça prenait au moins autant d’agents de sécurité. En plus, en faisant venir des agents de Montréal, la facture a augmenté », révèle Jean Lussier, directeur des Services de l’équipement au Cégep de Sherbrooke.
« C’est embêtant parce que c’est seulement après coup que l’on sait si on a bien fait ou non, lance le directeur du Cégep André-Laurendeau, Hervé Pilon. S’il y avait eu des problèmes, on se serait fait dire qu’il n’y avait pas eu assez de gardes de sécurité. Si ça a été calme, on en a fait trop. »
► La grève étudiante a été déclenchée à la mi-février 2012.
► Au plus fort du conflit, près de 300 000 étudiants boycottaient leurs cours
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