DTM: Chronique Bruno Spengler : 7e à HockenheimLe pilote québécois Bruno Spengler, qui porte les couleurs d’Auto123.com en DTM, nous offre sa chronique. Cette semaine, Bruno nous décrit son week-end à Hockenheim où il a terminé septième.
Bonjour, Je disputais ce week-end la dernière manche du championnat DTM 2009, qui se disputait comme tous les ans sur le circuit de Hockenheim. Jeudi 22 octobre Strasbourg. Pas la forme. Cela fait plusieurs jours que je traîne une petite grippe. Ce matin encore, je me suis réveillé avec un mal de gorge, le nez encombré, et même un peu de fièvre. J’attends la fin d’après-midi pour me rendre à Hockenheim. Heureusement, le circuit n’est pas loin de Strasbourg : à peine une heure de route. J’arrive sur place sur les coups de 19h30, et je file directement à l’hôtel. Le temps de dîner, et je me couche tôt pour reprendre des forces pour le lendemain.
Vendredi 23 octobre 8h00 : Je me lève. Mon état ne s’est guère amélioré. Toujours cet état grippal qui m’ennuie. En plus il ne fait pas beau dans cette région du Sud Ouest de l’Allemagne : il pleut, et il y a même du brouillard : un vrai temps d’automne. Après le petit-déjeuner, je retrouve le médecin de chez Mercedes, ce bon Docteur Schmidt, qui me donne quelques médicaments pour me remettre sur pied. Ensuite, petite demi-heure de vélo dans la salle de sport de l’hôtel, doucement. 12h30 : Arrivée au circuit. Je me rends à l’hospitalité Mercedes pour le déjeuner, et retrouver les membres de l’équipe avant cette manche finale du championnat. 14h30 : C’est le traditionnel briefing de préparation de la course avec les ingénieurs, où nous évoquons les qualifications, la course, la météo du week-end, et le programme du roll out, la séance d’échauffement de fin d’après-midi. Ensuite, il est temps de se changer et de se mettre en tenue. 16h30 : Roll out. Il ne pleut plus mais la piste est encore bien humide. Nous effectuons des essais de changements de pneus, de départ, etc. Je ne suis pas encore au top physiquement, mais on fait avec. 18h00 : Après ce premier échauffement, j’enchaîne avec plusieurs interviews, puis le briefing des pilotes avec la direction de course. 19h15 : Repas du soir avec les membres de l’équipe. Je m’éclipse rapidement, car je suis encore malade. Je suis au lit dès 21h30 ! Samedi 24 octobre : 7h00 : Debout ! Je me sens un peu mieux, mais toujours pas au top. Encore ce mal de gorge, et j’ai la voix cassée. Il a visiblement plu pendant la nuit. 8h00 : De retour au circuit. Il ne pleut plus mais la piste est visiblement bien humide. Je prends mon petit-déjeuner dans l’hospitalité Mercedes. 9h00 : En route pour la séance d’essais libres du samedi matin. Nous roulons en conditions pluie, et nous travaillons sur les réglages « mouillé » pour la course, même si la pluie ne devrait a priori pas s’inviter dimanche. Mais on ne sait jamais… La piste s’est asséchée en fin de séance, et nous montons les pneus slicks. Pas longtemps : il ne reste que 15 mn à rouler : le temps de passer deux trains de slicks, et de préparer au mieux les qualifications qui se disputeront sur le sec, d’après les prévisions.
12h00 : Je prends mon repas de midi très tôt. Puis je file en réunion avec mes ingénieurs, et j’analyse les données télémétriques de ce matin. Puis une petite sieste d’une vingtaine de minutes, comme d’habitude, avant de plonger dans les qualifications. 13h50 : Les qualifications. Nous avons quasiment tous patienté un peu avant de prendre la piste. Moteur. En Q1, il s’agit de ne pas trop forcer, de ne pas flirter avec la limite, mais d’assurer un temps correct et de se placer dans les 14 premiers pour se qualifier pour Q2. Il serait idiot d’effectuer une erreur à ce stade de la séance, et de « griller » un train de pneus inutilement. Je réalise le 8e chrono : j’aurais pu améliorer mais nous avons estimé que ce serait suffisant pour se qualifier. Malheureusement, la piste s’est beaucoup « améliorée », et tous les pilotes ayant passé un deuxième train de pneus m’ont dépassé dans la dernière minute. J’ai rétrogradé au 15e rang : juste en dehors du top 14 ! La séance s’arrêtait là pour moi… J’étais très déçu et frustré, mais ce sont des choses qui arrivent. 15h00 : Après cette séance très décevante pour moi, j’ai rendez-vous avec plusieurs journalistes pour une série d’interviews. 17h00 : Comme sur toutes les manches, nous participons à « Meet the Mercedes Drivers », une rencontre avec les fans. Devant une foule importante, nous répondons aux questions de Florian König et Heiko Wasser, les commentateurs de la F1 pour la chaîne TV allemande RTL. Nous enchaînons ensuite sur une séance d’autographes très agréable. Nous sommes toujours accueillis chaleureusement à Hockenheim, et il est agréable de bénéficier d’un grand soutien du public.
18h00 : Je retrouve mes ingénieurs pour parler des qualifications, mais aussi préparer la course, avec l’analyse de données… 19h30 : Mercedes a organisé une soirée pour ses invités. Il y a là trois ambassadeurs de luxe de la marque : Mika Hakkinen et David Coulthard, accompagnés du célèbre tennisman allemand Boris Becker. Un film est projeté, retraçant la saison de DTM. Ma grippe ne m’ayant toujours pas lâché définitivement, je préfère ne pas rentrer trop tard à l’hôtel. Je suis au lit à 22h30. Dimanche 25 octobre 7h45 : Je me lève. C’est le grand jour. Un coup d’œil à la fenêtre de ma chambre d’hôtel : le temps est incertain. Mais au moins il ne pleut pas. 8h45 : Arrivée au circuit. Tous les pilotes s’étaient donné rendez-vous dans le box de Tom Kristensen, qui faisait dimanche ses adieux au DTM. Le temps d’une petite photo souvenir, il était temps de se préparer pour le warm up. 9h30 : En route pour le warm up, sur une piste mouillée. L’occasion d’essayer deux ou trois choses en conditions pluie, au cas où une averse viendrait nous surprendre. 11h15 : Meeting d’avant course entre Norbert Haug, le patron de la compétition de chez Mercedes, et les pilotes de l’équipe avant cette manche finale où Mercedes pouvait encore espérer décrocher le titre pilotes avec Gary Paffett, face à l’Audi de Timo Scheider. 12h15 : Déjeuner, rapide. Puis la petite sieste habituelle avant la course.
13h20 : Début de la procédure de départ : quelques tours de mise en grille, puis parade des pilotes, avec interviews devant la tribune Mercedes, dans la partie « nouvelle » du circuit. 14h00 : Départ ! L’important, en s’élançant de la 15e place, c’est d’éviter un éventuel crash dans le premier tour, notamment dans l’épingle du fond, après la parabolique. Cela n’a d’ailleurs pas manqué avec un accrochage entre la Mercedes de Maro Engel et l’Audi de Martin Tomczyck. Mais j’ai su éviter les embûches, et je pointe déjà au 9e rang à la fin du premier tour. Je gagne encore une place, et je me retrouve derrière l’Audi de Alexandre Prémat. Je cherche en vain la solution pour le doubler. Rapide en ligne droite, il me ralentit copieusement, et volontairement, à l’entrée du Stadium, afin que je ne constitue pas une menace sur son équipier Scheider, qui joue le titre, et que j’aurais pu rattraper. Du coup, nous avons décidé de modifier notre stratégie, et d’anticiper notre premier arrêt. L’équipe effectue un travail remarquable lors de ce premier ravitaillement : 2’’9 seulement ! Autre bonne nouvelle, j’ai le champ libre lorsque je ressors des puits, et je peux enchaîner des bons tours sans être gêné, grâce à la clairvoyance de mon équipe. Ce deuxième relais est court : je stoppe une nouvelle fois à peine 8 tours plus tard. Il faudra donc que je réalise un dernier relais très long, puisqu’il reste alors 22 tours jusqu’à l’arrivée, avec le même train de pneus. Les cinq derniers tours étaient du coup assez compliqués pour moi, avec des pneus usés, et un gros manque de grip. L’Audi de Oliver Jarvis m’a passé à quelques tours de la fin, en me tassant un peu, ce qui a également permis à Jamie Green (Mercedes) de me passer : je termine donc 7e. Pas vraiment un résultat satisfaisant, mais en partant 15e, cela n’est pas si mal… Je termine 4e du championnat, là aussi ce n’était pas le résultat que j’escomptais, mais avec tout ce qui m’est arrivé cette saison, je ne m’en tire pas si mal au classement. 19h30 : Le week-end se termine avec la soirée de fin de saison organisée par Mercedes. L’occasion de se détendre avec les membres de l’équipe et leur famille. Un concours de cuisine avait été organisé : deux équipes de deux pilotes étaient opposées, et il s’agissait de réaliser le meilleur plat, sous l’œil de grands chefs locaux. J’étais associé avec Mathias Lauda, et nous avons préparé des brochettes de coquilles Saint-Jacques, avec une petite salade assaisonnée à notre façon… Malheureusement, nous avons été battus par l’équipe constituée par Ralf Schumacher et Susie Stoddard… Les femmes ont toujours l’avantage en cuisine ! À bientôt ! Bruno Spengler www.brunospengler.com www.parcomega.com Photos: René Fagnan - Auto123.com & DTM
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