Gian Carlo Minardi, dont l'ancienne écurie éponyme a ouvert les portes de la Formule 1 à plusieurs pilotes, espère qu'une réforme de la réglementation moteur aura lieu avant qu'il ne soit trop tard.
La nouvelle génération de V6 turbo hybrides, dont la puissance totale est légèrement supérieure malgré une réduction d'un tiers de la consommation de carburant, est une réalisation technologique remarquable comparée aux anciens V8. Cependant, les coûts de développement ont explosé et cela a un effet direct sur le prix d'achat. Les équipes riches ou appartenant à des constructeurs automobiles s'en sortent bien, mais les écuries indépendantes plus petites font face à de sérieux problèmes financiers. Caterham a fermé ses portes au cours de l'hiver et d'autres sont toujours à risque. Bernie Ecclestone, le grand patron de la F1, insiste pour un retour urgent aux V8 atmosphériques dont les coûts étaient « raisonnables. » Selon lui, « les gens seraient de retour, le spectacle serait de retour, les sponsors seraient de retour. »
En fait, ce raccourci est beaucoup trop simple. La F1 doit aussi urgemment revoir sa gouvernance et son système de distribution des revenus. Mais le fait demeure que les coûts liés aux moteurs doivent baisser rapidement. « Ce n'est pas un système viable lorsque le coût d'un groupe propulseur représente un tiers ou un quart du budget entier d'une équipe », souligne Minardi. À cela il faut ajouter les dépenses associées à la gestion et à l'entretien des moteurs, qui sont très complexes à opérer. Et Renault dans tout cela ? Selon l'Italien, le motoriste Renault prendra une décision sur son avenir en F1 au cours des prochaines semaines. Pendant ce temps, Honda cherche toujours à exploiter le plein potentiel de son nouveau V6 turbo hybride. « Le risque aujourd'hui, c'est de n'avoir qu'un seul combat : Ferrari contre Mercedes », prévient Minardi. Et si Renault décide de quitter la F1, ses clientes Red Bull et Toro Rosso auront « l'excuse parfaite » pour en faire autant « sans encourir de pénalités contractuelles. » « Un tel scénario serait sûrement traumatisant. Quel genre de grille de départ resterait-il ? Je n'ose même pas y penser ! » Cependant, le passage à la motorisation hybride a pour but d'attirer d'autres manufacturiers automobiles à la F1. Mercedes et Renault l'ont exigé, et c'est justement ce qui a mené au retour de Honda cette année. Minardi affirme que « d'autres compagnies attendent et observent » pour voir comment la question des coûts sera réglée. « En particulier BMW. » Mais les coûts doivent baisser avant que d'autres constructeurs relèvent le défi, insiste Minardi : « C'est l'heure d'utiliser toutes les énergies nécessaires pour sauver ce qui demeure pour moi, et non seulement pour moi, le plus impressionnant spectacle sportif au monde. »
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