Lors du récent Grand Prix d’Australie, nous avons discuté des week-ends fort chargés des mécanos de Formule 1 avec Greg Baker, mécanicien en chef de l’écurie Lotus.
MERCREDI « S’il s’agit d’une course disputée en Europe, nous voyageons en avion le mercredi matin et sommes au circuit vers 14h », nous explique Greg Baker dans le paddock du circuit d’Albert Park À ce moment, le garage est complètement décoré avec les partitions. Les voitures et tout l’équipement, incluant les pièces de rechange, ont été acheminés. Durant plusieurs heures, l’équipe tient des réunions de travail et s’occupe à remonter les Lotus E23 Hybrides avec les bonnes composantes (car toutes possèdent un code à barres de référencement).
« Puisqu’il n’y a pas de couvre-feu mercredi, nous travaillons jusqu’à 23h. Nous essayons de nous laisser un minimum de travail pour le jeudi ». JEUDI « Nous arrivons au circuit assez tôt et démarrons les moteurs et vérifions le bon fonctionnement de la voiture », de poursuivre Baker. Les voitures sont ensuite amenées à l’inspection technique avec leurs moteurs et les transmissions de courses, prêtes pour les essais de vendredi. Des mécanos récupèrent les pneus Pirelli montés sur les roues et les groupent, enveloppés dans leurs couvertures chauffantes. Les pilotes et ingénieurs marchent la piste. Les monoplaces noires sont vérifiées une dernière fois avant de quitter le circuit. C’est la dernière occasion de découvrir un problème technique.
VENDREDI – Deux séances d’essais libres « Nous quittons habituellement l’hôtel vers 6h30. Pour nous, il s’agit de la journée la plus occupée du week-end. Nous travaillons jusqu’au couvre-feu », d’expliquer Baker à Auto123.com. « À la fin de la deuxième séance d’essais, nous reconstruisons entièrement les voitures. Nous installons le propulseur et la boîte de vitesses de course dans chaque monoplace. Nous changeons aussi plusieurs composantes et certaines pièces de suspension qui ont atteint leur kilométrage limite », de dire Baker. « Si nous travaillons jusqu’au couvre-feu, nous retournerons à l’hôtel où nous n’aurons que quatre ou cinq heures de repos avant de retourner au circuit samedi matin ». SAMEDI – 3e séance d’essais libres et les qualifications Les membres de l’équipe partent de l’hôtel vers 7h30 et vont directement au paddock. Des mécanos déjeunent au circuit afin de gagner un peu de temps de repos !
« C’est une autre journée intense, car nous ne disposons que de très peu de temps entre les troisièmes essais et la qualification. Nous devons inspecter les voitures et installer les échappements et les freins de course, etc. Chaque circuit exige des pièces spécifiques », de poursuivre Baker. « Si on se rend en Q3 [3e manche des qualifications], on récupère les voitures du parc fermé et nous ne disposons que de 90 minutes pour inspecter les voitures, retirer les planchers, vérifier les composantes, s’assurer que tout est en bon état et les remonter grossièrement afin qu’elles aient l’air de F1 pour la nuit », d’expliquer l’homme de Lotus. « On ne peut faire que très peu d’interventions après la qualification. Certaines sont autorisées, mais si on rencontre un ennui, ou si nous devons briser un sceau, nous devons en faire la demande à la FIA qui acceptera, ou refusera. Si nous devons changer la boîte de vitesse ou un élément du propulseur, nous recevrons une pénalité », de dire Baker à Auto123.com. DIMANCHE – Course « Dimanche matin, nous nous assurons que tout soit prêt. Nous examinons les voitures. Nous ne pouvons pas vraiment travailler dessus, mais nous pouvons procéder à de bons examens visuels », de continuer Baker.
Les voitures se rendent ensuite sur la grille de départ et c’est la course. Durant près de deux heures, les mécaniciens demeurent en alerte, prêts à effectuer les changements de pneus. « Lorsque le drapeau à damier est abaissé, nous faisons face à huit autres heures de travail », nous affirme Baker. « Nous déshabillons les monoplaces. Tout doit retourner à l’usine. Désosser une E23 Hybride exige au moins quatre heures de labeur. De plus, il faut démonter les garages, et tout emballer dans les caisses de transport », de terminer Baker. En Europe, tout est embarqué dans les énormes semi-remorques. S’il s’agit d’une course tenue outre-mer, tout le matériel doit être placé sur des palettes de transport dans les puits pour être ramassé à une heure précise. Une fois le travail terminé, les membres de l’écurie Lotus prennent l’avion et retournent à leur base à Enstone au Royaume-Uni. Posologie : répéter 19 fois en 9 mois durant l’année...
Articles Récents
|
Vidéos et Photos de course
Recommandations |