"Gilles était un grand pilote" - Bruno Giacomelli
Dans le cadre du 25e anniversaire du décès de Gilles Villeneuve, RDS.ca vous propose une série d'articles qui sont regroupés dans une section spéciale: http://www.rds.ca/f1/villeneuve source: rds.ca Aujourd'hui nous vous proposons un entretien avec l'un des bons amis de Gilles lors de son passage en F1, l'ancien pilote Bruno Giacomelli. Nous vous invitons aussi à surveiller, lors des bulletins Sports 30 de lundi et mardi, les reportages de Jean-Luc Legendre sur ce triste anniversaire. Giacomelli était près de Villeneuve L'un des bons amis de Gilles Villeneuve dans le monde de la Formule 1 était le pilote italien Bruno Giacomelli. Les deux individus se fréquentaient régulièrement à l'extérieur de la piste puisqu'ils demeuraient à Monaco. "Disons que j'ai eu la chance de le connaître plus que les autres sur le plan humain, puisqu'on a passé beaucoup de temps ensemble. J'ai fais beaucoup de tours d'hélicoptère avec lui." Giacomelli décrit Gilles comme un homme très réservé, simple et honnête. "Lorsque tu étais ami avec Gilles, il te donnait son coeur." Le même caractère Si Giacomelli s'est toujours bien entendu avec Villeneuve, c'est en raison de leur caractère semblable. Curieusement, le pilote de 53 ans a compris cela en lisant la biographie du Québécois. "Lorsque j'ai lu sa biographie, je me suis rendu compte que nous avions plusieurs points en commun, dont celui de venir du même milieu. Nos parents n'étaient pas très riches." La même voiture Le destin a aussi voulu que Giacomelli roule avec la voiture de Villeneuve en Atlantique. "Lorsque Gilles a pris part à sa première course en F1, j'ai roulé avec sa voiture en Atlantique à Westwood. Depuis ce jour, notre amitié n'a cessé de grandir." En F1, les deux pilotes ont également fait leur début avec la même voiture au sein de l'écurie McLaren Malboro. Gilles a disputé sa première course au Grand Prix d'Angleterre en juillet 1977. Puis, au mois de septembre de la même année, Giacomelli a eu l'honneur de disputer sa première épreuve avec cette voiture. Un grand pilote Giacomelli et Villeneuve se sont livré de belles batailles en piste. L'Italien les a toutes appréciées. "Nous avons bataillé roue à roue à plusieurs occasions. Lorsque tu bataillais avec Gilles, tu pouvais avoir confiance en son pilotage. Il ne faisait pas de bêtise et il était très honnête en course. Ce n'était malheureusement pas le cas de tous les pilotes. Avec Gilles, tu pouvais être certain qu'il ne ferait pas de conneries." Le fameux 8 mai 1982 Giacomelli souligne qu'il n'y a pas une semaine qui passe sans qu'il pense à Gilles. Lors de ce fameux 8 mai 1982, il se trouvait dans les paddocks, lui qui pilotait pour l'écurie Alfa Romeo. "Lorsque nous avons appris son décès, ce fut un choc. Il faut dire que la F1 était beaucoup plus dangereuse à cette époque." Giacomelli insiste pour dire qu'il est faut de prétendre que Gilles se trouvait dans un mauvais état d'esprit cette journée-là, en raison de l'incident survenu avec Didier Pironi deux semaines auparavant au Grand Prix de Saint-Marin. Pour ceux qui l'avaient oublié, Villeneuve et Pironi s'alignaient tous les deux avec Ferrari. Villeneuve se trouvait en tête et il était convenu que Pironi ne le passerait pas. Toutefois, Pironi a désobéi. Après avoir repris son premier rang à quelques occasions, Villeneuve a de nouveau ralenti la cadence en fin de course pour s'assurer d'avoir suffisamment d'essence afin d'atteindre le fil d'arrivée. Toutefois, Pironi l'a devancé et s'est approprié de la victoire. Enragé, Villeneuve n'a plus adressé la parole à Pironi par la suite. "Plusieurs soutiennent que Gilles a été victime de ce fatal accident car il se trouvait dans un état émotif limite. À mon avis, ce n'était pas le cas. Les pilotes sont entraînés à passer à travers des conditions particulières comme celles-là. De plus, on ne peut lui attribuer la faute de cet accident. La réalité, c'est que ce fut seulement une coïncidence." Quelques anecdotes Pour expliquer quel type d'individu était Gilles Villeneuve, Giacomelli n'a pas eu besoin de fouiller bien longtemps dans ses souvenirs pour nous raconter quelques anecdotes. "Un jour se septembre 1981, soit une semaine avant le Grand Prix d'Italie, nous avions décidé d'aller faire une course de bateau au Lac di Como. Nous sommes partis avec son hélicoptère de Monaco. Toutefois, nous devions faire un arrêt à Maranello pour aller chercher Pironi qui faisait des essais. Lorsque nous sommes arrivés, Gilles s'est posé au centre du circuit. Je savais qu'Enzo Ferrari était présent pour assister à ces essais et je craignais sa réaction. J'ai dit à Gilles : 'Écoute, je vais t'attendre dans l'hélicoptère.' Gilles m'a répondu : 'Bruno, ne t'en fais pas. Ici, c'est moi qui commande, c'est moi le caporal. Tu peux venir avec moi, il n'y a pas de problème.' Je l'ai finalement suivi jusque dans la boîte de kilométrage. Nous avons salué tout le monde et nous sommes partis." Giacomelli nous raconte aussi comment Gilles pouvait se rendre à la limite du possible. "Nous étions dans une résidence de Gilles qui se trouvait sur une montagne près de Monaco. Nous passions le week-end à cet endroit. À un certain moment, il me dit : 'Bruno, je vais te montrer où je suis allé hier matin avec mon Bronco.' Nous sommes donc partis à bord de sa petite Fiat et nous avons montés la montagne. À un certain moment, il s'est arrêté devant un truc vertical. Il me dit alors : 'Hier, je suis monté à cet endroit avec le Bronco.' Je lui ai répondu : 'Où ?'. Il m'a répondu : 'Là'. Il parlait de cet énorme truc vertical. Je ne pouvais m'imaginer qu'il l'avait engendré avec son Bronco", conclu Giacomelli en souriant de bon coeur. 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