Gilles Villeneuve: Des débuts sur la glace (+photos et vidéo)La saison 2012 marque le 30e anniversaire du pilote de Formule 1, Gilles Villeneuve. Voici le premier reportage relatant ses débuts sur la glace !
Gilles Villeneuve est né le 18 janvier 1950 à St-Jean-sur-Richelieu au Québec. Petit garçon, comme tous les autres de son âge, il joue avec des autos miniatures, comme les superbes Matchbox. Il s'imagine réalisant des courses électrisantes, des dérapages époustouflants et des manoeuvres à couper le souffle. Plus tard, son papa Séville lui offre, ainsi qu'à son jeune frère Jacques, une belle piste de course électrique. Les deux petits s'amusent tellement qu'ils sautent les moteurs des bolides en quelques heures à peine. Gilles possède un solide sens de la mécanique. Tout l'intéresse. Il démonte les objets de sa vie quotidienne, puis les remonte pour comprendre comment ils fonctionnent.
À l'adolescence, ayant obtenu son permis de conduire, il achète des épaves, dont une Skoda, qu'il remonte et qu'il conduit à toute allure sur les petites routes de campagne qui sillonnent la région de Berthierville. Il achète chaque mois des dizaines de magazines automobiles, surtout en anglais, et il s'abreuve des données techniques des Mustang, Charger et autres Dart de l'époque. Un jour, il assiste à une véritable course automobile, et ce moment va dramatiquement transformer sa vie. Mais, sans le sou, ce sont plutôt les courses de motoneiges qui l'intéressent. Il effectue ses premiers pas au guidon de la motoneige de série de son père.
« La première fois que j'ai vu Gilles sur une motoneige, il n'avait que 15 ans », a raconté Jean-Guy Couture, pilote Skiroule et Artic Cat qui a couru contre Gilles Villeneuve, puis l'a aidé. « Le promoteur de la piste ovale de St-Eustache avait organisé durant l'été une course de motoneiges avec roues à l'avant et chenille normale à l'arrière. Gilles y était avec un Skiroule. C'était un gars super intelligent et audacieux », de raconter Couture sur un forum où il parle de Gilles Villeneuve. Gilles grimpe vite sur une véritable machine de compétition. À cheval sur un puissant pur-sang lancé à une vitesse folle sur un anneau de glace, il apprend à piloter sans visibilité, tant le nuage de poussière de glace est opaque. À plus de 160 km/h, il aiguise ses réflexes et apprend à piloter « au radar », au milieu d'un peloton serré composé de compétiteurs expérimentés. Il apprend à lire la glace, à maintenir à la force de ses bras la puissante motoneige à l'intérieur des profonds sillons creusés par les lames coupantes, et à ne craindre personne en piste.
Et Gilles gagne des courses, encaisse les bourses, modifie les composantes de son bolide, gagne encore, et finit par s'imposer comme le maître des courses de motoneiges. « En février 1971, alors que j'étais mécanicien-pilote chez Skiroule, Gilles frappe à notre porte pour trouver du travail », poursuit Couture. « Après discussions, mon patron vient me voir pour que je prête ma machine (440cm3) à Villeneuve pour le reste de l'hiver. Je venais de découvrir un truc pour améliorer la suspension, et ma machine était la plus performante du département de course. On a donc conclu une entente Gilles et moi. Il courait avec ma machine et me donnait 30% des bourses. On a tout raflé durant le reste l'hiver ! »ajoute-t-il.
En 1973, il décroche le titre de champion du monde de motoneiges sur une Alouette à Eagle River au Wisconsin. Son sens de l'ingénierie le pousse même à fabriquer sa propre machine, inspirée des monoplaces. Au lieu d'être à cheval sur le siège, il est allongé comme dans une voiture de course. Ce monstre à double pont et à la suspension avant indépendante, créé de ses mains, se révèle être nettement supérieur aux autres. Mais sa fiabilité est perfectible et Gilles abandonne souvent en course. Toutefois, les courses de motoneiges sont lucratives et Gilles va employer cet argent pour financer ses débuts en course automobile... |
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