Voici notre deuxième article sur la très compétitive et excitante série australienne V8 Supercars. Aujourd’hui, nous faisons le tour d’un de ces bolides qui court au pays des kangourous.
Nous avons eu la chance de passer une partie du week-end du Grand Prix de Formule 1 d’Australie en compagnie des membres de l’écurie TEKNO Autosports et de son directeur général, Steve Hallam.
Comme je l’ai expliqué dans mon article précédent, Hallam, un ingénieur de formation, possède une vaste expérience en sport automobile. Il a commencé en F1 comme ingénieur de piste d’Ayrton Senna chez Lotus. Puis, il est devenu responsable des opérations de course chez McLaren F1 durant plusieurs années avant d’être nommé directeur de la compétition chez Michael Waltrip Racing en NASCAR. « Nous sommes une petite équipe chez TEKNO avec seulement sept membres au total. Nous sommes malgré tout compétitifs, car nous avons décroché le second rang au championnat l’an dernier avec Shane van Gisbergen », de dire Hallam à Auto123.com. Créée en 2011, TEKNO Group est une entreprise familiale de préparation de voitures de série, dirigée par Jonathon Webb. L’équipe possède des liens privilégiés avec la firme australienne Triple 8 Race Engineering. « Notre Holden Commodore est une voiture produite par Triple 8 ; identique à celles que fait rouler l’écurie Red Bull Australie. Toutefois, nous y avons apporté certaines modifications », de confier Hallam.
« En V8 Supercar, toutes les voitures doivent posséder le même type de châssis tubulaire, connu sous le nom de ‘New Gen V8 Supercar’. Tous les châssis possèdent les mêmes dimensions, mais ils sont produits par différents constructeurs », ajoute Hallam. Ces nouvelles voitures sont plus légères, mais plus sécuritaires que les précédentes, en plus d’être plus agiles et extrêmement compétitives. Une voiture de série V8 Supercar est de type propulsion, à moteur avant et à conduite à droite (eh oui, nous sommes en Australie !) Cinq différents modèles de voitures s’affrontent cette année : Holden Commodore VF, Ford Falcon FG, Nissan Altima, Mercedes-Benz E63 AMG et Volvo S60 Polestar. TEKNO fait courir une Holden Commodore VF. « Toutes les courses sont présentées sur des circuits routiers. Les voitures sont donc parfaitement symétriques. Le poids minimum est de 1410kg avec le pilote à bord. La carrosserie est faite de panneaux d’acier, de plastique et de fibre de carbone », explique l’ingénieur.
« Certaines composantes de la voiture sont monotypes (spec) tandis que d’autres sont totalement libres. Toutefois, certaines pièces doivent obligatoirement provenir de la voiture de série comme la grille avant, les rétroviseurs latéraux, le coffre arrière et les prises d’air latérales », poursuit notre interlocuteur. Le moteur est un V8 Holden 308 de 5 litres à injection d’essence et à bloc en fonte. Il possède une culasse en aluminium, des arbres à cames monotypes et une lubrification par carter d’huile sec. Le V8 produit environ 635 chevaux et est géré par un module MoTeC intégrant une centrale de gestion électronique M190. « Nous avons droit à la télémesure ainsi qu’à l’acquisition de données informatique », ajoute Hallam.
« Le nombre de moteurs que nous pouvons employer en une saison n'est pas limité. Chez TEKNO, nous en utilisons quatre. La boîte de vitesses est monotype ; il s’agit d’une Albins ST6 à 6 rapports à changement séquentiel manuel. La suspension avant est à double triangulation. À l’arrière, nous avons une suspension entièrement indépendante monotype dotée d’amortisseurs ajustables. Les points d’attache de la suspension au châssis et les spécifications des pièces de suspensions sont règlementées », de nous préciser Steve Hallam. Le freinage est assuré par des étriers à 6 pistons AP Racing à l’avant et à 4 pistons à l’arrière, qui serrent des disques ventilés. « Les roues sont monotypes. Elles sont en aluminium forgé de taille 18" x 11". Les pneus à profil bas sont fournis par Dunlop. Nous avons deux gommes pour le sec, tendre et dur, et un pneu de pluie. De plus, la pression d’air minimale dans les pneus doit être de 18 livres en tout temps », nous explique Hallam. Les dirigeants de la série australienne V8 Supercars travaillent dur à maintenir un équilibre fragile entre la technologie permise et les coûts. Au final, la série présente des courses hautement relevées, mettant en vedette des voitures rapides, agiles, sécuritaires, bruyantes et aux performances étonnamment proches.
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