Calgary, Alberta – Les dirigeants de Scion au lancement de la toute nouvelle iM 2016 ont vite insisté sur les différentes caractéristiques haut de gamme de leur voiture. L’instant d’après, toutefois, ils ont parlé de la clientèle cible : les jeunes mordus de technologie. Le problème, c’est que les jeunes d’aujourd’hui sont justement mordus de technologie et qu’ils s’intéressent peu à l’automobile; lorsqu’ils décident d’en acheter une, c’est souvent une MINI, pas une Scion.
Or, avec l’abandon prochain de cette drôle de boîte carrée qu’est la xB, sans oublier la trop petite iQ, la Scion iM pourrait changer la donne, elle qui présente un look moderne et qui semble convenir davantage au grand public.
Un bon format
Longue de 4,33 mètres, large de 1,76 mètre et reposant sur un empattement de 2,6 mètres, la nouvelle iM permet à Scion d’attaquer un nouveau segment de marché très approprié pour elle. Voyez-vous, les compactes à hayon comme la Mazda3 Sport et la Hyundai Elantra GT font fureur au Canada grâce à leur penchant sportif et à leur faible consommation de carburant. Il y avait normalement la Matrix, mais Toyota l’a éliminée et espère que la Scion iM fera une digne remplaçante.
L’habitacle, en tout cas, est à peine plus petit (-74 litres). Une bande de cuir de couleur contrastante découpe le tableau de bord en face du passage avant, le volant et le pommeau du levier de vitesses sont garnis de cuir, les bouches d’air ressemblent à celles de Mercedes (et fonctionnent mieux), le bloc central propose de bonnes commandes et un écran multimédia de 7 pouces, tandis qu’un finir noir lustré ajoute une touche d’éclat au décor. Ledit écran permet de contrôler beaucoup de choses, mais il y a quand même une molette pour régler le volume de la radio et d’autres boutons redondants pour l’audio et la téléphonie. Scion inaugure par surcroît un écran TFT de 4,2 pouces au milieu des cadrans.
À l’instar des autres modèles de la gamme, la Scion iM 2016 est disponible en une seule version. L’unique option au menu est la boîte de vitesses à variation continue, qui coûte 825 $. Bien sûr, divers accessoires sont également offerts et installés par le concessionnaire. Tout le reste est donc inclus de série, y compris les jantes bicolores de 17 pouces, l’écran multimédia, les rétroviseurs rabattables électriquement, le climatiseur automatique bizone et l’ensemble de carrosserie. Pas de sièges chauffants, par contre.
Le fameux ensemble de carrosserie en question se compose d’un becquet avant au look agressif, de jupes latérales moulées et d’un parechoc arrière proéminent. De profil ou encore de l’angle ¾ arrière, le coup d’œil est superbe. En revanche, quand on se déplace vers l’avant, on s’aperçoit que les roues ne remplissent pas assez bien les arches et on a l’impression que le becquet avant en met trop pour attirer l’attention. Je n’ai cependant rien contre la calandre ni les phares semblables à la Civic Si, surtout avec leurs magnifiques feux de jour à DEL. Les stylistes de Honda pourraient d’ailleurs en tirer des leçons.
Un bon moteur?
Le moteur à 4 cylindres de 1,8 L sous le capot de la Scion iM 2016 génère 137 chevaux et 126 livres-pied de couple – beaucoup moins que l’Elantra GT et la Mazda3 Sport. À la défense de Scion, les conducteurs urbains recherchent davantage le style, le confort et l’économie d’essence que la puissance et la performance, donc la iM risque de les attirer quand même.
Dès qu’on arrive sur l’autoroute, malheureusement, le manque de chevaux se fait cruellement sentir, en particulier si le moteur fait équipe avec la boîte à variation continue. Cette dernière semble avoir convaincu quelques-uns de mes collègues, mais la majorité des journalistes qui ont participé au lancement médiatique ont avoué que la Scion iM gagnerait à être plus puissante. Un mode manuel accompagne cette boîte pour simuler des changements de rapport, mais ça se passe avec le levier de vitesses et non des sélecteurs au volant.
À un moment donné, j’ai entrepris de dépasser un motorisé, mais alors que je croyais le faire en 5 secondes, la manœuvre m’a finalement pris le double du temps. Ça m’a valu une petite frousse. Bref, il faut bien calculer nos déplacements dans le trafic pour ne pas se retrouver dans un mauvais pas.
En termes de dynamisme, tout le reste m’a plus. La direction s’avère franche et le châssis demeure à plat dans les courbes. La suspension bien calibrée ne compromet même pas le confort de roulement, ce qui est encore plus génial. Elle absorbe les bosses et les nids-de-poule tout en minimisant efficacement les mouvements de la caisse.
L’insonorisation de la iM procure une sensation de voiture de luxe. En effet, à moins d’appuyer à fond sur l’accélérateur, elle se montre exceptionnellement silencieuse (la Mazda3, en comparaison, est assez bruyante). Ceci nous permet de mieux apprécier la remarquable chaîne audio Pioneer à 6 haut-parleurs, dont la clarté sonore a dépassé mes attentes pour une compacte.
Oui et non
La Scion iM 2016 est un cas intéressant. À peu près tout le monde pensait que Scion offrait déjà ce type de véhicule, mais non. Il s’agit d’une incursion en terrain nouveau, quoique l’exemple des Toyota Matrix et Lexus CT 200h ait pu aider.
L’espace intérieur est admirable et le décor impressionne par son raffinement. D’un autre côté, un peu plus de puissance serait souhaitable. Évidemment, la iM roule bien en ville, là où elle passera la majorité de son temps, mais pour de longues promenades avec un coffre bien rempli, quelques chevaux supplémentaires la rendraient plus attrayante.
Le prix de détail suggéré s’élève à 21 165 $ et la vente a commencé le 1er septembre.
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