Acura RDX 2013 : premières impressions Autrefois en tête, maintenant à égalité

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SCOTTSDALE, Arizona - Briser les conventions peut parfois donner des résultats intéressants, voire spectaculaires. L'inverse peut aussi être vrai.


Le meilleur exemple d'un succès reste probablement l'Autobeaucoup de Chrysler. Bien que les minifourgonnettes vivent présentement leurs derniers jours, l'histoire se rappellera toujours ce nouveau moyen de transport révolutionnaire imaginé par Lee Iaccoca. D'un autre côté, tout le monde aimerait oublier le Pontiac Aztek.

Acura, sous l'impulsion de Honda, a démarré ses propres activités il y a 25 ans. En peu de temps, elle s'est établie comme l'alternative cool aux marques de luxe américaines et allemandes. La gloire lui souriait. Son originalité lui rapportait gros.

Puis, les choses se sont compliquées...

Le mélange des genres
Acura a résisté aussi longtemps qu'elle a pu à la vague des utilitaires sport devenus multisegments. En lançant le MDX, elle a coupé l'herbe sous le pied de ses rivales. Logiquement, une version plus compacte appelée RDX a emboîté le pas. Or, si le MDX s'adressait au grand public, le RDX restait coincé dans sa niche.

Alimenté par un moteur turbocompressé à quatre cylindres et privilégiant une tenue de route sportive, le petit utilitaire d'Acura souffrait d'un décalage du turbo et d'un roulement dur. Par conséquent, les ventes n'ont pas été à la hauteur des attentes. Les publicités comme celle où le RDX s'ancrait à une poutre à l'aide d'un crochet pour mieux négocier un virage ont rendu les consommateurs perplexes. Les journalistes automobiles, eux, sont rapidement tombés en amour avec sa conduite stimulante.

Il y a cinq ans, les acheteurs potentiels ne comprenaient pas vraiment l'idée sous-jacente : l'Acura RDX sort premier de la courbe. Ironiquement, alors que les concurrents de l'ancienne génération sont en voie de le rattraper, le tout nouvel Acura RDX 2013 s'élance dans une autre direction.

Pour le meilleur et pour le pire, dans sa tentative de s'imposer davantage, le RDX cible maintenant le grand public.

Il présente un joli design, une bonne économie d'essence ainsi qu'une forte densité d'équipement, pour reprendre l'expression d'Acura. (Photo: Mathieu St-Pierre/Auto123.com)

À l'image de son grand frère
Le nouveau modèle ressemble à un petit MDX beaucoup plus que son prédécesseur. Est-ce que cette formule éprouvée portera fruit dans son cas? Espérons-le.

Acura, la marque de luxe japonaise la plus vendue (le saviez-vous?), prévoit une hausse de ses ventes nord-américaines de près de 50 % en 2012. Elle a sûrement bien fait ses devoirs avec le RDX 2013, sans parler de la nouvelle berline ILX 2013 (essai routier à lire le 20 avril), pour faire une telle prédiction.

En faisant le tour du véhicule et en étudiant ses lignes, je n'avais aucun doute qu'Acura a voulu créer un RDX plus mature. Son style épuré rejette tout artifice et toute extravagance, mais ça marche. J'avoue que je m'habitue de plus en plus au design particulier d'Acura.

Le nouveau modèle du RDX ressemble à un petit MDX beaucoup plus que son prédécesseur. (Photo: Mathieu St-Pierre/Auto123.com)

Terrain connu
De même, les amateurs d'Acura se sentiront en terrain connu dans l'habitacle, qui demeure sombre, austère, exceptionnellement bien assemblé et très axé sur la technologie. Personnellement, j'aime le décor tout en noir, mais je sais que d'autres ont l'impression de pénétrer dans un funérarium.

Sans surprise, les sièges s'avèrent excellents, et ce, aux deux rangées. Si Acura a déjà suscité la controverse avec ses designs extérieurs, elle a toujours su offrir des intérieurs attrayants, confortables et luxueux. Le RDX 2013 en témoigne et ajoute un coffre volumineux par-dessus le marché.

Les amateurs d'Acura se sentiront en terrain connu dans l'habitacle, qui demeure sombre, austère, exceptionnellement bien assemblé et très axé sur la technologie. (Photo: Mathieu St-Pierre/Auto123.com)

Fini le turbo!
Alors que plusieurs constructeurs automobiles se tournent vers les moteurs turbocompressés à quatre cylindres, la division de prestige de Honda a choisi d'abandonner le sien. Étrange, puisque BMW et Audi ont clairement adopté la mode. Mon petit doigt me dit que le moteur turbo de 2,3 L d'Acura coûtait beaucoup trop cher à produire pour un seul véhicule. Le nouveau V6, en contrepartie, est utilisé à toutes les sauces.

Cette bête de 3,5 L, qui a fait la pluie et le beau temps avec les Honda Accord et Pilot avant de sauter dans l'Acura TL, représente une valeur sûre. Sa puissance de 273 chevaux marque une hausse de 33 chevaux par rapport au quatre-cylindres sortant. D'un autre côté, le couple a diminué de neuf livres-pied pour s'établir à 251. Résultat : le nouvel Acura RDX 2013 se veut légèrement plus rapide dans la majorité des situations.

En prime, l'imposante cavalerie consomme un peu moins d'essence. Grâce à la deuxième génération du système de gestion variable des cylindres et à une nouvelle boîte automatique à six rapports, le RDX affiche désormais des cotes de 10,7 L/100 km (-1) en ville et de 7,3 L/100 km (-1,4) sur l'autoroute. Non, vous ne rêvez pas : le V6 brûle moins de carburant que le quatre-cylindres turbocompressé.

Il faut dire que le véhicule est appuyé dans sa mission environnementale par des pneus à faible résistance au roulement, un système de freinage amélioré qui réduit la traînée des plaquettes et des disques, une direction à assistance électrique et un aérodynamisme optimisé.

Pour ce qui est des freins, leur temps de réaction ainsi que la sensation de la pédale m'ont grandement impressionné, d'autant plus qu'ils préservent la douceur de fonctionnement du système. La direction se montre tout aussi précise, bien qu'elle rompe tout lien entre le conducteur et la route.

Alors que plusieurs constructeurs automobiles se tournent vers les moteurs turbocompressés à quatre cylindres, en 2012 Acura a choisi d'abandonner le sien. (Photo: Mathieu St-Pierre/Auto123.com)

Mot d'ordre : raffinement
Sans contredit, la principale différence entre l'Acura RDX 2013 et l'ancien se résume en un mot : raffinement. Le confort de roulement est maintenant digne d'une berline, notamment grâce au système actif d'amortissement qui assouplit la suspension sans toutefois compromettre la tenue de route. Les ressorts ont perdu 15 % de fermeté, ce qui génère plus de roulis qu'auparavant, mais rien d'inquiétant.

Le nouveau RDX repose sur des voies plus larges et un empattement plus long. Certaines parties du châssis ont été renforcées et des couches supplémentaires de matériaux acoustiques rendent l'habitacle plus silencieux. Bref, les passagers peuvent relaxer et apprécier la route en tout confort.

À quel concurrent l'Acura RDX 2013 s'attaque-t-il principalement? Les représentants m'ont cité l'Audi Q5. Pour avoir essayé ce dernier, je peux vous dire qu'Acura semble être sur la bonne voie mais, en réalité, le RDX vise plutôt le Lexus RX. Désireuse d'attirer une clientèle plus jeune (du moins, c'est ce que nous laissent croire ses efforts de marketing), la compagnie donne l'impression de s'adresser plutôt aux consommateurs dans la fin quarantaine, c'est-à-dire le deuxième public ciblé par le nouveau RDX.

Le nouveau RDX repose sur des voies plus larges et un empattement plus long. (Photo: Mathieu St-Pierre/Auto123.com)

Adieu, transmission intégrale!
Décidément, la sportivité et la performance ne sont plus aussi importantes qu'elles l'étaient pour Acura. Le réputé système toutes roues motrices à super maniabilité (SH-AWD) fait maintenant place à un système de transmission intégrale plus conventionnel.

Le RDX se débrouille quand même très bien. Mon partenaire d'essai et moi avons quitté les sentiers battus à quelques reprises pour constater que le nouveau système atteint un bel équilibre entre agilité, robustesse et adhérence. Il peut acheminer jusqu'à 50 % du couple aux roues arrière, ce qui convient amplement à un utilitaire familial de type urbain.

Sage solution
L'Acura RDX 2013 veut en offrir plus et ratisser plus large. Il présente un joli design, une bonne économie d'essence ainsi qu'une forte densité d'équipement, pour reprendre l'expression d'Acura.

Le problème est que, malgré la volonté d'Acura de redevenir un objet de désir, le nouveau RDX ne soulève aucune passion. Il ne fait rien de spectaculaire, ne provoque pas de coup de foudre au premier regard et ne procure pas d'excitation véritable au conducteur. Il a eu la chance de profiter du tourbillon médiatique généré par le prototype NSX, dont la version officielle n'arrivera sur le marché que d'ici trois ans.

J'aime bien l'Acura RDX 2013, mais je ne le choisirais pas au lieu d'un Audi Q5 ou d'un BMW X3. Par contre, si je magasinais pour un Lexus RX, je l'envisagerais certainement, ne serait-ce qu'en raison du caractère jeune associé à Acura et historiquement absent chez Lexus.

Les prix ont augmenté pour 2013, mais pas autant que les niveaux d'équipement. Aucune version de base ne figure au menu. Disponible à compter d'aujourd'hui, le 2 avril, le RDX se vend à partir de 40 990 $ et l'ensemble technologique (qui devrait représenter 60 % des ventes) exige un supplément de 3 000 $. Acura Canada s'attend à trouver 4 500 preneurs durant l'année à venir pour ce véhicule assemblé à East Liberty, en Ohio.

Concurrents à considérer


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