Au cours des dernières années, vous avez remarqué comme nous que les modèles abordables sont disparus un à un du marché automobile. Il ne reste en fait qu’une poignée de proposition sous les 25 000 $, et il est même difficile de trouver un nombre intéressant de modèles sous la barre des 30 000 $.
C’est pourtant ce dont les gens ont besoin. L’an dernier, tant aux États-Unis qu’au Canada, on a vu les ventes des modèles plus accessibles connaître une croissance intéressante. Un produit comme la Sentra a connu une excellente année, malgré le fait que la génération actuelle commence à prendre de l’âge, elle qui nous avait été présentée en décembre 2019.
Lors de la dernière réunion nationale des concessionnaires américains, qui s’est tenue du côté de La Nouvelle-Orléans, en Louisiane, plusieurs constructeurs ont exprimé leur intention de répondre à la demande des consommateurs en lançant des modèles moins chers dans un avenir rapproché.
C’est le cas de Ford, de Mini, de Mitsubishi et de Ram. Ça va plus loin ; ces marques auraient informé leurs concessionnaires de leurs intentions.
Mais qu’est-ce que cela veut dire, concrètement ? Ce qui a été mentionné concerne des modèles existants, desquels on proposerait plus de variantes de base. En fait, on rendrait ces dernières plus accessibles. Comme chez Ford avec la variante STX du F-150, ou encore les versions de base des VUS Escape et Explorer.
Chez Mini, on a mentionné l’intention de baisser le prix de certains modèles. Ram souhaite élargir sa famille de produits avec des versions plus abordables (on pense à un modèle de taille intermédiaire d’abord), alors que chez Mitsubishi, on prévoirait une version plus abordable du RVR.
Depuis un certain temps déjà, ce qu’on a vu, c’est le retrait des versions de base de plusieurs modèles. Les constructeurs nous mentionnent souvent que c’est parce que la demande est faible. Souvent, c’est créé par le fabricant lui-même, en ce sens que son modèle le moins cher n’est pas porteur d’un équipement de base adéquat. C’est une façon de forcer le client vers des versions plus équipées et plus dispendieuses.
L’électrification coûte cher, aussi, ce qui force les fabricants à penser rentabilité maximale avec chaque véhicule vendu. D’où la disparition des voitures au profit des VUS, entre autres.
Ils devront s’ajuster, cependant, car de moins en moins de jeunes sous la barre des 35 ans peuvent s’acheter un véhicule neuf. Aux États-Unis, ils étaient 17,6 % l’an dernier, en recul de 3 % par rapport à la période prépandémique.
De fortes ventes pour les modèles plus abordables
Les chiffres de ventes de certains modèles parlent d’eux-mêmes concernant les besoins et la réalité des acheteurs.
Le Chevrolet Trax a enregistré plus de 200 000 ventes aux États-Unis, lui dont le prix de base est sous les 22 000 $ US. La berline Malibu, vieillissante, a convaincu 117 000 acheteurs (dont plusieurs entreprises de location, sans aucun doute) en raison de son prix plus alléchant à 26 995 $ US.
Chez Nissan, la Versa a vu ses ventes croître de 72 % en 2024, pour atteindre 42 589 unités. La Sentra a bondi de 40 % pour 152 659 exemplaires. Le Kicks a vu les siennes augmenter de 16 % pour 77 356 unités. Tous ces modèles sont vendus moins de 24 000 $ US.
La Mitsubishi Mirage, la voiture la moins chère, a vu ses ventes exploser, soit plus de 125 % d’augmentation… même si elle se retirait du marché.
Reste à voir combien de fabricants passeront de la parole aux actes. Des versions de base en plus grand nombre, d’accord. Toutefois, à quand le retour de modèles plus petits et vraiment plus abordables ?