La passion selon Réjean

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Réjean TremblayLa passion selon Réjean

Réjean Tremblay n'a plus besoin de présentation. Chroniqueur sportif influent (La Presse), auteur de séries télévisées (Lance et compte, Scoop, Urgence), ce professeur reconverti au journalisme est devenu un acteur de premier plan dans les domaines médiatique et culturel. Ce personnage plus grand que nature carbure à la passion et, entre autres, pour ce qui roule, sur deux ou quatre roues.

AUTOMAG: Quel est ton parcours professionnel ?

RÉJEAN TREMBLAY: Il faut remonter à 1965. J'ai complété un baccalauréat en lettres et un autre en pédagogie. Ce sont les premiers bacs, je crois, que l'Université Laval donnait en région - dans mon cas, c'était à Chicoutimi. Ensuite, j'ai enseigné le latin et le grec durant neuf ans dans deux écoles de Chicoutimi. Neuf ans à conduire des minounes, évidemment...

AM: Comment es-tu passé de l'enseignement au journalisme ?

RT: J'ai commencé à faire du journalisme à temps partiel en 1970, et ce, pendant trois ans, à Progrès-Dimanche. Ensuite, j'ai quitté l'enseignement le 1er octobre 1973, jour de la première parution du journal Le Quotidien, pour devenir journaliste à plein temps. Après, j'ai commencé à La Presse le 19 août 1974. Dans ce temps-là, c'était simple, tu n'avais pas besoin de faire de stage avant... Six mois plus tard, je commençais à la section des sports. Ma première couverture, c'était un voyage du Canadien à New York le samedi. Je me souviens que Jean-Paul Chartrand - le père - m'avait initié à Broadway, au coin de la 42e rue...

AM: Et ton intérêt pour la course automobile, est-ce que ça coïncide avec le moment où Gilles Villeneuve est arrivé en formule l ?

RT: Oui.

AM: À sa première saison, en 1978 ?

RT: Non, parce qu'à ce moment-là, je couvrais le Canadien, et que Lafleur, pour moi, c'était plus gros que Gilles Villeneuve. Je me souviens d'avoir écrit un article, alors qu'on voulait nommer Villeneuve " Sportif de l'année ", en 1978. Je ne comprenais pas ce choix : Lafleur, lui, venait de remporter le championnat des compteurs avec 60 buts. Pourtant, Gilles Villeneuve, chez Ferrari, c'était aussi gros que Lafleur ! Aujourd'hui, je le réalise... Mais j'ai vraiment découvert la course quand je suis allé à Monza en 1982, en septembre, quelques mois après la mort de Gilles. La Presse m'avait envoyé pour avoir la réaction des tifosi. Tant que tu n'es pas sorti de Montréal, tu ne peux pas savoir. À Monza, j'ai compris !