Les constructeurs sont outrés de la nouvelle loi obligeant une moyenne de 35 mi/gal d'ici 2020

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Grâce à des progrès continus et à l'introduction de nouvelles technologies, les ingénieurs automobiles sont en mesure de réduire considérablement la consommation de carburant des moteurs modernes. Il y a toutefois une limite et, par surcroît, chaque réduction est le résultat d'un investissement colossal de temps et d'argent. Les plus récentes améliorations sont fort impressionnantes, mais elles ne suffisent pas si l'on en croit le Sénat américain. À la grande surprise de tous, un amendement a été adopté hier pour obliger les voitures et les camions de chaque compagnie à atteindre une moyenne de 35 milles/gallon (environ 6,7 L/100 km) d'ici 2020. Cela signifie une réduction de 40 % de la consommation en un peu plus de 12 ans.
Cette décision fera assurément rager les constructeurs automobiles, qui consacrent déjà des quantités jamais vues de ressources financières et techniques pour rendre leurs moteurs le plus éco-énergétique possible. L'industrie militait en faveur d'une solution moins drastique, mais aucune n'a été considérée. «C'est une journée très spéciale», a déclaré la sénatrice californienne Dianne Feinstein (démocrate). Faisant partie de ceux qui réclamaient depuis longtemps des normes plus sévères, Feinstein a toujours souhaité mettre fin à ce qu'elle appelle «l'échappatoire des VUS»: plusieurs gros utilitaires pouvaient être classés dans la catégorie des camions et ainsi profiter de normes moins contraignantes. Apparemment, la rapidité avec laquelle le mouvement contre les constructeurs automobiles a gagné du momentum est l'un des facteurs qui ont pesé dans la balance. Le tout a vraisemblablement débuté lorsque le contrôle du Congrès américain est passé aux mains des Démocrates l'an dernier et qu'une majorité de représentants ont soulevé leurs préoccupations concernant la dépendance au pétrole et le réchauffement de la planète. Les mauvaises nouvelles ne sont pas finies pour les constructeurs. Les crédits d'impôts aux acheteurs de véhicules hybrides et aux producteurs de carburants alternatifs ont été gelés. General Motors, qui planifie de commercialiser une voiture hybride-électrique à branchement, la Volt, est sans doute fort déçu. Voilà qui s'appelle se faire frapper quand on est déjà à terre!