Les secrets de l’assurance auto expliqués par CAA-Québec Ce que votre agent ou courtier d’assurances ne vous dira pas d’emblée

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Collaboration de Suzanne Michaud, vice-présidente assurances chez CAA-Québec


Vous magasinez votre assurance auto en ce moment, mais savez-vous réellement comment ça fonctionne? Entre la soumission et la souscription, entre les grandes lignes et les petits caractères, il y a une foule d’informations, de clauses et de pratiques qui méritent d’être exposées, comprises et analysées.

Nous avons déjà répondu à 6 questions concernant l’assurance auto , déboulonné plusieurs mythes et idées préconçues ainsi qu’énuméré 10 façons d’économiser sur votre police . Toujours dans le but de vous aider à prendre les meilleures décisions, chers lecteurs d’Auto123.com, nous vous révélons ici 8 secrets de l’assurance auto que les agents et courtiers préfèreraient sans doute garder pour eux — autrement dit, des phrases que vous risquez peu d’entendre de leur bouche… à moins de leur poser la question directement :

1. « La valeur à neuf et l’assurance de remplacement ne s’équivalent pas. »

Selon votre profil de conducteur, l’une de ces options pourrait s’avérer moins chère que l’autre. La valeur à neuf est une protection additionnelle qui s’ajoute à votre assurance auto. Son coût tient donc compte de la valeur du véhicule, mais aussi de votre historique de réclamations, du kilométrage annuel, de votre pointage de crédit, etc. De son côté, le coût de la valeur de remplacement, offerte par le concessionnaire, est calculé essentiellement en fonction de la valeur du véhicule neuf que vous achetez. Il est important aussi de savoir que la méthode de réclamation n’est pas la même dans chaque cas. Pour y voir plus clair, consultez le tableau comparatif Assurance de remplacement ou Avenant valeur à neuf de CAA-Québec.

2. « Je suis courtier, mais je ne peux pas magasiner partout »

Les courtiers n’ont pas accès à toutes les compagnies d’assurances; en fait, le nombre d’assureurs qui travaillent avec des courtiers a énormément diminué ces dernières années. Si par exemple vous voulez une soumission de Desjardins, La Capitale, SSQ ou CAA-Québec , faites vous-même la démarche, car votre courtier n'y a pas accès.

3. « A beau mentir qui… n’est pas enregistré au téléphone »

La loi oblige un assuré à déclarer tout ce qu’il connaît et qui peut influencer de façon importante la décision d’un assureur. Par conséquent, lors de l’achat d’une police d’assurance auto, évitez les fausses déclarations ou l’omission de certains éléments qui pourraient faire augmenter votre prime. Sinon, vous vous exposez à l’annulation de votre contrat ou à la diminution de l’indemnité lors d’une réclamation. Sachez que la majorité des assureurs enregistrent les conversations avec leurs clients. Ces enregistrements peuvent servir de preuves à présenter en cour pour démontrer qu’un client a menti.

4. « En assurances, l’infidélité est une vertu »

Ce n’est pas vrai qu’un même assureur auto est toujours le meilleur pour vous, notamment en ce qui concerne la prime. Les compagnies modifient régulièrement leur tarification en fonction des réclamations payées dans le passé, donc faites régulièrement des vérifications. Même si vous avez signé un contrat avec une prime gelée sur 2 ans, n’oubliez pas que vous pouvez toujours le résilier après un an sans pénalité. D’un autre côté, plusieurs assureurs n’aiment pas les départs et retours à répétition (l’émission d’une nouvelle police d’assurance est un processus qui coûte cher) et récompensent la fidélité des assurés en offrant des rabais. Alors, un certain degré de fidélité, ça peut aussi être payant!

5. « Je vais consulter votre dossier de crédit »

Votre meilleur atout pour faire baisser votre prime d’assurance, c’est votre dossier de crédit. Si vous êtes premier de classe, vous aurez non seulement accès à de meilleures primes d’assurance auto, mais également à de meilleurs taux pour vos prêts. Plusieurs sites web vous proposent d'obtenir votre dossier de crédit gratuitement. Vous pouvez l’améliorer en payant toutes vos factures à temps, incluant vos mensualités de cellulaire, d’électricité et de cartes de crédit.

6. « Je n’aime pas les dossiers complexes »

Plusieurs assureurs vont vous fermer la porte au nez si vous avez multiplié les réclamations ou les infractions criminelles, avez fait de fausses déclarations à un assureur dans le passé ou avez oublié de payer votre prime à plusieurs reprises.  C’est parce que pour un assureur de risques standards, vous représentez un risque « non standard ». Dans cette situation, communiquez avec un courtier qui fera le tour des assureurs qui se spécialisent dans les risques non standards. Naturellement, attendez-vous à payer une prime plus dispendieuse, parfois assortie de protections moins complètes.

7. « Je fais de la discrimination en vous assurant »

Votre prime d’assurance auto est plus chère que celle de votre voisin ou ami, qui possède pourtant une voiture semblable? C’est normal, l’assurance est discriminante, c’est-à-dire qu’elle est entre autres basée sur des facteurs personnels. En règle générale, les jeunes conducteurs paient plus cher que les conducteurs expérimentés, les assurés avec plusieurs réclamations paient plus cher que ceux sans sinistre et ceux qui font beaucoup de kilomètres par année avec leur véhicule sont pénalisés par rapport aux gens qui voyagent moins.

8. « Ne faites pas de réclamations inférieures à 1 000 $ »

Rappelez-vous que l’assurance a pour objectif de protéger votre situation financière en cas de gros problèmes. Vous avez tout à fait le droit de ne pas réclamer pour un dommage et, en vérité, vous ne devriez probablement pas le faire lorsque celui-ci s’élève à moins de 1 000 $. Pourquoi? Parce qu'après un sinistre, votre assureur auto peut augmenter vos primes pour 5 ou 6 ans. Et lorsqu’on additionne ces montants à la franchise à payer (entre 200 $ et 500 $), on comprend que, souvent, ça ne vaut pas la peine. N'ayez pas peur d'en discuter avec votre assureur.