Les semi-conducteurs pourraient vous priver de votre voiture neuve Des retards de livraison et l’absence d’équipement sont à prévoir si la guerre commerciale sur les semi-conducteurs continue.

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Comme si la crise des tarifs n’était pas suffisante pour bouleverser le monde de l’automobile, voilà qu’une autre crise risque de créer de solides remous dans le marché des voitures neuves au pays : celle des semi-conducteurs.

Même si son impact est moins direct, cette crise pourrait bien avoir des effets dévastateurs au cours des prochains mois. La raison : la société néerlandaise Nexperia vient d’avertir ses clients japonais et mondiaux qu’elle est incapable de garantir la livraison de ses puces électroniques dans les prochains jours, en raison d’un conflit commercial entre la Chine et les Pays-Bas.

Un choc pour les constructeurs
Pourquoi cette nouvelle concerne-t-elle les automobilistes au Canada ? Parce que nombre de véhicules japonais, et européens (même si ceux-ci sont plus rares sur nos routes), sont dotés de composants électroniques cruciaux produits par Nexperia. Plusieurs grandes marques, telles que Toyota, Honda, Nissan et Mazda, ont reçu l’alerte depuis Tokyo. Leurs associations évoquent déjà « un impact sérieux sur la production mondiale de véhicules ».

Au Canada, où les modèles japonais sont parmi les plus populaires, l’enjeu est direct : si les stocks de puces Nexperia ne sont pas renfloués ou remplacés rapidement, l’assemblage pourrait être ralenti dès cet automne, engendrant des retards de production, des livraisons incertaines et, inévitablement, des pressions à la hausse sur les prix.

L’effet domino
Et ce n’est pas tout : Volkswagen, Mercedes-Benz et BMW emboîtent le pas. Pour l’instant, leurs chaînes n’ont pas arrêté leurs activités, mais l’incertitude plane dès la semaine prochaine. Le processus d’homologation et d’intégration de nouveaux fournisseurs, comme Infineon ou Texas Instruments, prend des mois, ce qui entraînerait de véritables problèmes de livraison partout dans le monde, y compris chez nous.

Photo : Nexperia

Ce n’est pas la première fois qu’une crise des semi-conducteurs affecte le milieu de l’automobile. C'était notamment le cas lors de la pandémie, avec des conséquences désastreuses : files d’attente, véhicules livrés incomplets, choix limités et une hausse des prix des véhicules d’occasion.

Cette fois, le contexte est encore plus tendu, car la guerre commerciale entre la Chine, l’Europe et les États-Unis s’est accentuée, bloquant tout compromis rapide. Même les stocks localisés en Amérique du Nord ne suffiraient pas à compenser la pénurie, car l’ensemble de l’industrie mondiale dépend de la spécialisation de Nexperia dans des puces dites « de commodité », celles que l’on retrouve sous le capot de chaque nouveau véhicule, qu'il soit thermique ou électrique.

Et au Canada ?
Chez nous, l’onde de choc sera d’abord invisible, puis brutale : commandes retardées pour certains modèles populaires, stratégies d’approvisionnement inédites dans les concessions et chasse accrue aux véhicules usagés.

Il faut donc espérer que la crise se résorbe rapidement, limitant ainsi les dégâts pour les constructeurs.