TAGLIANI, À L'ARRACHÉ

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Le premier podium tant attendu du Québécois Alexandre Tagliani en a soulagé plusieurs, Tag compris. Tous les membres de la direction de Player's et de nombreux invités ont accueilli le héros du jour par une salve d'applaudissements quand ce dernier est revenu à la tente d'hospitalité après une multitude d'entrevues.

Pour une fois l'équipe Player's a été chanceuse, car la stratégie d'arrêt aux puits avait été pour le moins risquée. Après un premier arrêt fort réussi au 33e tour, qui avait propulsé Tagliani au deuxième rang, le Québécois s'arrêtait en même temps que le meneur et détenteur de la pole, Gil de Ferran. On était alors au 50e tour d'une course qui en durait 95.

L'autonomie de carburant étant de 35 tours on comprenait mal pourquoi une telle stratégie. En fait, on avait décidé de suivre le meneur, et c'est ce qu'on a fait. De Ferran et Tagliani se sont retrouvés 13e et 14e. Tagliani a par la suite doublé le Brésilien. Lors de la neutralisation au 68e tour où tout le monde s'est arrêté ou presque, Le Québécois est resté en piste, pour se retrouver derrière Michael Andretti.

À la relance, il restait 25 tours à faire, mais Tagliani n'avait du carburant que pour une vingtaine de tours. On lui a alors demandé, que dire, supplié de ménager au maximum le carburant, ce dernier roulant en sixième vitesse lors des neutralisations et tentant par tous les moyens de sauver la moindre goutte de méthanol. On ne cessait de lui répéter d'améliorer sa consommation tout en augmentant le rythme. Lors de l'écoute des communications, on sentait énormément de nervosité, autant de la part de l'équipe que du pilote. Neil Micklewright répétant constamment ses instructions et Tagliani qui cherchait à comprendre la situation et demandait quoi faire pour gagner la course. Du côté de l'équipe, on cherchait seulement, dans les circonstances, à la compléter.