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Le rôle de Vienne

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Mathieu St-Pierre
Vous vous demandez peut-être ce qu'a fait Vienne pour l'automobile dernièrement. Eh bien, pas grand-chose. Toutefois, il y a environ 110 ans, cette splendide ville d'Europe a contribué à façonner un personnage qui allait jouer un énorme rôle dans l'industrie.

Ferdinand Porsche (ça vous dit quelque chose?) s'est installé à Vienne au tout début du 20e siècle. L'histoire veut que le bon Docteur se soit faufilé dans les cours du soir à l'université, après ses longues journées de travail chez la compagnie d'électricité Béla Egger pour recevoir sa seule formation officielle en ingénierie. Il était pourtant déjà un génie, lui qui a bossé dans l'atelier de son père durant presque toute sa jeunesse. Son expérience académique n'a fait que l'élever parmi les dieux de l'automobile.

Photo: Porsche AG

En 1917, Porsche a obtenu un doctorat honorifique de l'Université technique de Vienne, ce qui explique la mention « Dr. Ing h.c » (Doktor Ingenieur Honoris Causa) devant son nom et celui de sa compagnie.

Outre cette anecdote, les deux millénaires de la capitale autrichienne ont été marqués par plus de hauts et de bas qu'il y a de pièces dans un véhicule. On y retrouve quelques musées automobiles, mais en consultant la liste, on note autant d'édifices consacrés aux motos et aux vélos. Bref, Vienne n'est pas un lieu de prédilection pour les mordus de chars.

Cela n'empêche pas des millions de voitures d'y circuler. Conduire à Vienne exige de la clairvoyance, de l'adresse et d’excellents réflexes. Le défi reste moins grand qu'à Paris et la folie ne se compare pas à celle de villes espagnoles comme Valence, mais croyez-moi : vous devez être sur un pied d'alerte au moment de pénétrer le Karthner via une petite rue adjacente.

Ceci m'amène à deux sujets...

1) Les piétons. Compte tenu de notre heure d'arrivée, nous disposions d'un peu de temps libre et nous en avons profité pour visiter la métropole historique qu'est Vienne. Ici, contrairement à Paris ou à Montréal, les piétons ont priorité. La loi dit que c'est le cas chez nous également, mais personne n'est assez fou pour s'engager sur une traverse lorsqu'un véhicule s'en vient.

Comme vous vous en doutez, plusieurs des artères dans l'ancienne partie de la ville sont très étroites et ont reçu de légères modifications afin de laisser passer la circulation automobile. Dans certaines, les « voies » ne sont délimitées que par des pavés de couleur différente. Au travers de centaines de piétons, les camions et autres véhicules de transport fraient leur chemin sans souci. Au Canada ou aux États-Unis, cette chorégraphie entre conducteurs et marcheurs ne tiendrait jamais. Des barrières, des panneaux, des traverses, des brigadiers et possiblement l'armée devraient se poster à chaque intersection afin de prévenir le chaos et l'anarchie.

2) Le diesel. Quand on se décide à foncer, rien n'est plus pratique que le couple d'un moteur diesel (j'en ai été témoin à quelques reprises). En un éclair, la voiture peut bondir de 30 mètres et éviter toute collision fâcheuse.

Idem aux feux de circulation. Vous pensez que les choses sont plus relaxes sur le vieux continent? Détrompez-vous! La fraction de seconde où le feu passe au vert, le trafic avance. Si vous espérez vous rendre à l'autre bout de la ville (que ce soit à Vienne ou à Paris, Munich, etc.), l'abondance de couple à bas régime vous aidera à naviguer d'une voie à l'autre et à prendre rapidement les devants.

Encore une fois, les Européens ont compris. Vive les grandes villes où il est excitant de conduire et où le couple des diesels rend de merveilleux services!

Mathieu St-Pierre
Mathieu St-Pierre
Expert automobile
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