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claude274
25/09/2005, 21h38
Gary Norris

Presse Canadienne

Toronto

L'augmentation constante du prix de l'essence, depuis 18 mois, conjuguée aux répercussions des deux derniers ouragans constatées dans les stations-service, commence à avoir un effet sur les habitudes de consommation.

«Nous avons commencé à observer un changement du côté de la demande», a affirmé Steve Kelly, du cabinet de consultant en énergie Purvin & Gretz, à Calgary.

De son côté, l'économiste principal de BMO Nesbitt Burns, Bart Melek, prédit «qu'après ces hausses, une fois compilées toutes les données, on constatera un important déclin de la consommation».

«Dans mon cas, j'utilise une petite voiture plutôt qu'une grosse, a-t-il dit. En multipliant par 140 millions de foyers en Amérique du Nord, ça commence à faire beaucoup. La hausse du prix du carburant force les gens à revoir leur consommation à la baisse.»

L'économiste du syndicat des Travailleurs canadiens de l'automobile (TCA), Jim Stanford, affirme qu'un changement s'opère vers des véhicules plus petits.

Les ventes de gros véhicules utilitaires sport (VUS) sont en baisse de 15 pour cent, cette année, tandis que celles des automobiles sous-compactes augmentent de 8 pour cent.




«Ce n'est pas encore dramatique mais il est certain que le prix de l'essence a un impact sur les ventes de voitures», a dit M. Stanford.

Mais l'analyste du secteur de l'automobile Dennis DesRosiers affirme que les Canadiens ont une marge de manoeuvre réduite quant à la réduction de leur consommation d'essence puisque «la plupart se préoccupaient déjà de l'économie de carburant ou encore, parce que le véhicule qu'ils conduisent ne leur donne pas le choix».

Environ 45 pour cent des automobilistes possèdent déjà une voiture relativement petite et économique, a-t-il dit. Ils sont 30 pour cent à posséder des familiales intermédiaires, «principalement parce qu'ils ont besoin de ce type de véhicule», tandis que 15 pour cent du marché est constitué de véhicules commerciaux — «ils ont besoin de puissance» —, a-t-il dit.

«Il y a un petit segment composé d'environ 10 pour cent de consommateurs qui possèdent de grosses voitures de luxe qui sont moins économiques», a indiqué M. DesRosiers.

L'analyste a remarqué que les plus gros VUS n'ont été achetés que par 10 000 Canadiens, l'année dernière, dans un marché qui se compose de plus de 1,5 million de voitures et de camions légers.

Aux États-Unis, les ventes de VUS s'élèvent à 1,1 million d'unités ce qui, selon M. DesRosiers, «en fait le pays le plus irresponsable du point de vue de l'économie de carburant et de la protection de l'environnement».

«Une faible proportion de Canadiens conduisent des voitures qui consomment beaucoup», a-t-il dit.

Du côté du transport en commun, il semble toutefois que la hausse du prix de l'essence n'a pas encore provoqué de ruée. Une porte-parole de la société de transport de Toronto, Marilyn Bolton, a indiqué que la fréquentation du service n'avait pas varié de manière significative.