Alain36
13/12/2005, 10h09
http://www.radio-canada.ca/nouvelles/regional/modele.asp?page=/regions/Quebec/2005/12/12/004-securite_route_table.shtml
Le gouvernement libéral est en train de nous en passer une p'tite vite. En ne voulant pas prendre de décision sur la sécurité routière, le gouvernement crée un conseil consultatif qui donnera des recommandations. Il semble que le nombre de décès sur les routes ne diminue presque plus ou pas du tout depuis quelques années.
Là, il y a toutes sortes d'idées, certaines loufoques comme réduire les limites de vitesse, d'autres qui méritent réflexion comme réduire la limite du taux d'alcool dans le sang.
On s'entend-tu pour dire que les trois plus grandes causes d'accidents graves ou mortels sont la vitesse excessive, l'alcool au volant et la témérité? Partant de ça, il me semble que la réflexion est facile à faire...
La vitesse excessive... au Québec, c'est maintenant patrimonial que la police, peu importe la zone de vitesse, donne une grâce de 10 à 15km/h, pis ça, c'est un minimum! On voit souvent une grâce de 20 à 25km/h. C'est sûr que dans les zones de 90 ou 100km/h, ce n'est pas trop grave mais dans celles de 50 et 70, c'est terrible! Cette grâce vient d'une vieille croyance que les radars auraient une marge d'erreur de 10 à 15%!! Isshhhh... Pourtant, ce sont des outils de grande précision, en fait, le moins bon a une erreur de + ou - 0.1km/h! La plupart des modèles utilisés par nos forces de l'ordre ont une erreur de + ou - 0.01km/h, qu'ils soient au laser ou à ondes électromagnétiques! Les policiers qui manipulent ces appareils doivent suivre une formation et des examens et contrairement aux automobilistes pour leur permis de conduire, ils doivent la refaire de manière périodique. Donc, ce sont des professionnels qui utilisent un outil de grande précision. Les policiers pourraient sévir dès que la limite est dépassée, comme le font la plupart de leurs confrères américains d'ailleurs. Pourquoi ils ne le font pas? Parce qu'un constat d'infraction pour un dépassement de la limite de vitesse de 5km/h n'est de 45$ avec les frais... c'est rire du monde en titi!! Il n'y a aucun effet dissuasif. Le constat d'infraction dépasse 100$ lorsqu'on roule au moins 15km/h au-dessus de la limite de vitesse. Donc, les policiers sont très tolérants, comme les arbitres de la LNH l'étaient dans le passé pour l'accrochage. Est-ce que la LNH a modifié son réglement? Non, pas du tout, elle a tout simplement demandé à ses arbitres d'appliquer les réglements. Ici, le gouvernement pourrait faire la même chose, sans diminuer les limites de vitesse. Même mieux, il pourrait augmenter celle des autoroutes, de 100 à 120km/h. L'amende de base pourrait passer de 35$ à 100$ et imposer deux points d'inaptitude dès le départ, ce qui pourrait donner l'effet dissuasif recherché et ça irait de pair avec l'importance du facteur vitesse dans les causes d'accidents graves. Selon moi, on pourrait sauver facilement 60 à 80 personnes par année juste avec ça.
L'alcool au volant... oui, c'est important aussi. On parle de réduire la limite de 0.08 à 0.05... est-ce que ça va régler le problème? Je ne crois pas. C'est qu'on est rendu que la plupart des accidents mortels causés par l'alcool le sont pas des multirécidivistes irréductibles. Les campagnes de sensibilisation ne les atteignent pas, c'est le noyau dur et on est rendus là. On est trop conciliants avec les récidivistes. Le message ne passe pas. Je suis d'accord avec le principe que la première fois qu'on se fait prendre avec une conduite en état d'ébriété, on se doit d'être conciliants et ne pas imposer une peine de prison mais dès la seconde offense, on devrait aller faire un p'tit tour en prison. Il y en a qui en sont rendu à leur 8 ou 9ième condamnation pour une conduite en état d'ébriété et ils n'ont jamais été en prison. On attend juste qu'ils tuent quelqu'un pour le faire!
Un autre problème avec la conduite en état d'ébriété, c'est que c'est un des rares crimes dont l'enquête est menée par de simples patrouilleurs. La plupart des dossiers des autres crimes sont montés par des enquêteurs chevronnés. Dites-vous bien qu'en moyenne, les patrouilleurs de la SQ font chacun deux dossiers par année de conduite en état d'ébriété. Pour monter un dossier de ce genre, ça nécessite deux à trois heures de travail (qu'il ne passe pas sur la route à patrouiller...), la paperasse est énorme et ne soyez pas surpris qu'on y retrouve des lacunes au point de vue juridique, lacunes qu'un bon avocat de la défense aura tôt fait de ressortir et qui pourraient soulever le doute raisonnable pour faire acquiter son client.
Car maintenant, les alcootests sont très fiables et précis. Ils sont faciles d'utilisation, tout ce fait tout seul, le technicien n'a qu'à appuyer sur un bouton. C'est maintenant la machine qui dit que le conducteur a assez soufflé, c'est elle qui fait sa propre calibration et elle imprime un rapport complet des opérations. Elle peut même en imprimer des copies supplémentaires pour le dossier de l'avocat de la défense! On retrouve toutes les informations nécessaires comme l'heure et les résultats des tests de calibration, l'heure de chaque prise d'haleine avec le taux résultant, etc. Donc, avant l'avénement de cette nouvelle technologie, les avocats de la défense soulevaient le doute souvent sur la fiabilité et l'efficacité de l'alcootest pour faire acquiter leur client. Maintenant, ils doivent se retrancher dans la procédure d'enquête des policiers.
Donc, c'est peut-être là qu'il faudrait travailler. On pourrait soit simplifier les enquêtes, soit former des policiers spécifiquement pour monter ce genre de dossier. Il y a aussi une autre possibilité qui a fait ses preuves dans ce genre de dossier, c'est la vidéo-patrouille. En 2002 (je crois), la SQ a fait un projet-pilote de 12 mois sur vidéo dans les autos-patrouille du poste autoroutier des Cantons-de-l'est de Sherbrooke. Ce poste avait un taux lamentable d'échecs dans leurs dossiers pour l'alcool au volant, il faut dire qu'on retrouve à Sherbrooke des avocats de la défense très efficaces dans ce genre de cause. Eh bien, dans toutes les causes qu'ils ont eu durant cette année, le taux de conducteurs qui ont plaidé coupables sans subir de procès est passé de 20 à 60%! Les policiers et les avocats de la Couronne faisaient venir les conducteurs et leur avocat dans un bureau, ils faisaient une petite scéance de vidéo pour montrer leur preuve... l'avocat se tournait irrémédiablement vers son client et disait "plaide coupable, y a rien à faire contre ça!".
Il reste la témérité et l'imprudence. Premièrement, il faudrait remettre les cours de conduite obligatoires. Ces cours devraient être aussi de vrais cours de conduite où on apprend à conduire. On devrait ajouter un volet conduite préventive et apprendre à maitriser les dérapages. On est au Québec et la neige fait partie du décor 6 mois par année. On devrait aussi allonger la période de probation de 2 ans, donc, qu'elle dure 4 ans. Les deux années qu'on a présentement sont insuffisantes pour inculquer de saines habitudes de conduite. La période de probation devrait être imposer aussi à tout nouveau conducteur, pas seulement à ceux qui ont moins de 25 ans comme présentement. De plus, tout conducteur qui aurait vu son permis suspendu pour avoir atteint la limite de 15 points devrait subir une probation de 4 ans aussi. On devrait imposer aussi des examens périodiques (aux 4 ans ou aux 8 ans) à tous les conducteurs pour les forcer à être à jour. Les compagnies d'assurances et la SAAQ devraient à tout le moins donner des rabais substentiels aux conducteurs qui ont suivi et réussi des cours de conduite préventive.
Pour conclure, il me semble que d'instaurer ces quelques suggestions est relativement simple et relève du gros bon sens. On n'a pas besoin de dépenser une fortune en comités pour en arriver là.
Le gouvernement libéral est en train de nous en passer une p'tite vite. En ne voulant pas prendre de décision sur la sécurité routière, le gouvernement crée un conseil consultatif qui donnera des recommandations. Il semble que le nombre de décès sur les routes ne diminue presque plus ou pas du tout depuis quelques années.
Là, il y a toutes sortes d'idées, certaines loufoques comme réduire les limites de vitesse, d'autres qui méritent réflexion comme réduire la limite du taux d'alcool dans le sang.
On s'entend-tu pour dire que les trois plus grandes causes d'accidents graves ou mortels sont la vitesse excessive, l'alcool au volant et la témérité? Partant de ça, il me semble que la réflexion est facile à faire...
La vitesse excessive... au Québec, c'est maintenant patrimonial que la police, peu importe la zone de vitesse, donne une grâce de 10 à 15km/h, pis ça, c'est un minimum! On voit souvent une grâce de 20 à 25km/h. C'est sûr que dans les zones de 90 ou 100km/h, ce n'est pas trop grave mais dans celles de 50 et 70, c'est terrible! Cette grâce vient d'une vieille croyance que les radars auraient une marge d'erreur de 10 à 15%!! Isshhhh... Pourtant, ce sont des outils de grande précision, en fait, le moins bon a une erreur de + ou - 0.1km/h! La plupart des modèles utilisés par nos forces de l'ordre ont une erreur de + ou - 0.01km/h, qu'ils soient au laser ou à ondes électromagnétiques! Les policiers qui manipulent ces appareils doivent suivre une formation et des examens et contrairement aux automobilistes pour leur permis de conduire, ils doivent la refaire de manière périodique. Donc, ce sont des professionnels qui utilisent un outil de grande précision. Les policiers pourraient sévir dès que la limite est dépassée, comme le font la plupart de leurs confrères américains d'ailleurs. Pourquoi ils ne le font pas? Parce qu'un constat d'infraction pour un dépassement de la limite de vitesse de 5km/h n'est de 45$ avec les frais... c'est rire du monde en titi!! Il n'y a aucun effet dissuasif. Le constat d'infraction dépasse 100$ lorsqu'on roule au moins 15km/h au-dessus de la limite de vitesse. Donc, les policiers sont très tolérants, comme les arbitres de la LNH l'étaient dans le passé pour l'accrochage. Est-ce que la LNH a modifié son réglement? Non, pas du tout, elle a tout simplement demandé à ses arbitres d'appliquer les réglements. Ici, le gouvernement pourrait faire la même chose, sans diminuer les limites de vitesse. Même mieux, il pourrait augmenter celle des autoroutes, de 100 à 120km/h. L'amende de base pourrait passer de 35$ à 100$ et imposer deux points d'inaptitude dès le départ, ce qui pourrait donner l'effet dissuasif recherché et ça irait de pair avec l'importance du facteur vitesse dans les causes d'accidents graves. Selon moi, on pourrait sauver facilement 60 à 80 personnes par année juste avec ça.
L'alcool au volant... oui, c'est important aussi. On parle de réduire la limite de 0.08 à 0.05... est-ce que ça va régler le problème? Je ne crois pas. C'est qu'on est rendu que la plupart des accidents mortels causés par l'alcool le sont pas des multirécidivistes irréductibles. Les campagnes de sensibilisation ne les atteignent pas, c'est le noyau dur et on est rendus là. On est trop conciliants avec les récidivistes. Le message ne passe pas. Je suis d'accord avec le principe que la première fois qu'on se fait prendre avec une conduite en état d'ébriété, on se doit d'être conciliants et ne pas imposer une peine de prison mais dès la seconde offense, on devrait aller faire un p'tit tour en prison. Il y en a qui en sont rendu à leur 8 ou 9ième condamnation pour une conduite en état d'ébriété et ils n'ont jamais été en prison. On attend juste qu'ils tuent quelqu'un pour le faire!
Un autre problème avec la conduite en état d'ébriété, c'est que c'est un des rares crimes dont l'enquête est menée par de simples patrouilleurs. La plupart des dossiers des autres crimes sont montés par des enquêteurs chevronnés. Dites-vous bien qu'en moyenne, les patrouilleurs de la SQ font chacun deux dossiers par année de conduite en état d'ébriété. Pour monter un dossier de ce genre, ça nécessite deux à trois heures de travail (qu'il ne passe pas sur la route à patrouiller...), la paperasse est énorme et ne soyez pas surpris qu'on y retrouve des lacunes au point de vue juridique, lacunes qu'un bon avocat de la défense aura tôt fait de ressortir et qui pourraient soulever le doute raisonnable pour faire acquiter son client.
Car maintenant, les alcootests sont très fiables et précis. Ils sont faciles d'utilisation, tout ce fait tout seul, le technicien n'a qu'à appuyer sur un bouton. C'est maintenant la machine qui dit que le conducteur a assez soufflé, c'est elle qui fait sa propre calibration et elle imprime un rapport complet des opérations. Elle peut même en imprimer des copies supplémentaires pour le dossier de l'avocat de la défense! On retrouve toutes les informations nécessaires comme l'heure et les résultats des tests de calibration, l'heure de chaque prise d'haleine avec le taux résultant, etc. Donc, avant l'avénement de cette nouvelle technologie, les avocats de la défense soulevaient le doute souvent sur la fiabilité et l'efficacité de l'alcootest pour faire acquiter leur client. Maintenant, ils doivent se retrancher dans la procédure d'enquête des policiers.
Donc, c'est peut-être là qu'il faudrait travailler. On pourrait soit simplifier les enquêtes, soit former des policiers spécifiquement pour monter ce genre de dossier. Il y a aussi une autre possibilité qui a fait ses preuves dans ce genre de dossier, c'est la vidéo-patrouille. En 2002 (je crois), la SQ a fait un projet-pilote de 12 mois sur vidéo dans les autos-patrouille du poste autoroutier des Cantons-de-l'est de Sherbrooke. Ce poste avait un taux lamentable d'échecs dans leurs dossiers pour l'alcool au volant, il faut dire qu'on retrouve à Sherbrooke des avocats de la défense très efficaces dans ce genre de cause. Eh bien, dans toutes les causes qu'ils ont eu durant cette année, le taux de conducteurs qui ont plaidé coupables sans subir de procès est passé de 20 à 60%! Les policiers et les avocats de la Couronne faisaient venir les conducteurs et leur avocat dans un bureau, ils faisaient une petite scéance de vidéo pour montrer leur preuve... l'avocat se tournait irrémédiablement vers son client et disait "plaide coupable, y a rien à faire contre ça!".
Il reste la témérité et l'imprudence. Premièrement, il faudrait remettre les cours de conduite obligatoires. Ces cours devraient être aussi de vrais cours de conduite où on apprend à conduire. On devrait ajouter un volet conduite préventive et apprendre à maitriser les dérapages. On est au Québec et la neige fait partie du décor 6 mois par année. On devrait aussi allonger la période de probation de 2 ans, donc, qu'elle dure 4 ans. Les deux années qu'on a présentement sont insuffisantes pour inculquer de saines habitudes de conduite. La période de probation devrait être imposer aussi à tout nouveau conducteur, pas seulement à ceux qui ont moins de 25 ans comme présentement. De plus, tout conducteur qui aurait vu son permis suspendu pour avoir atteint la limite de 15 points devrait subir une probation de 4 ans aussi. On devrait imposer aussi des examens périodiques (aux 4 ans ou aux 8 ans) à tous les conducteurs pour les forcer à être à jour. Les compagnies d'assurances et la SAAQ devraient à tout le moins donner des rabais substentiels aux conducteurs qui ont suivi et réussi des cours de conduite préventive.
Pour conclure, il me semble que d'instaurer ces quelques suggestions est relativement simple et relève du gros bon sens. On n'a pas besoin de dépenser une fortune en comités pour en arriver là.