Fisherman
05/01/2006, 11h32
La Chine, nouvelle étoile de l'industrie de l'auto
Laurier Cloutier
La Presse
La Chine devient la nouvelle étoile de l'industrie mondiale de l'automobile, aux dépens des constructeurs nord-américains et de l'ouest de l'Europe. Cela n'est pas une bonne nouvelle pour les usines d'assemblage et leurs fournisseurs en Ontario et au Québec.
C'est ce que révèle la dernière étude sur l'automobile du cabinet de professionnels KPMG, qui sera rendue publique aujourd'hui.
L'arrivée en force de la Chine dans la construction automobile constitue «un changement majeur», a déclaré à La Presse Affaires Doug Dawdy, premier vice-président du financement d'entreprise pour ce secteur manufacturier, chez KPMG. «L'impact sera très important sur les fournisseurs de pièces canadiens.»
Pour son étude de 16 pages, KPMG a interrogé les cadres de l'automobile en Amérique du Nord, en Europe et en Asie. Le cabinet fait un sondage dans l'automobile chaque année depuis 1999 et, cette fois ci, ses révélations sont étonnantes.
D'après les cadres interrogés, les marques de véhicules de la Corée et de la Chine offrent maintenant les meilleures perspectives de croissance. En effet, 79 % des répondants prévoient une hausse de la part de marché des marques coréennes et 77 %, des marques chinoises. Quant aux véhicules du Japon, 65 % des dirigeants de l'industrie croient qu'ils vont encore hausser leur part du gâteau mondial. La moitié des cadres s'attendent aussi à ce que les marques indiennes accroissent leurs ventes.
Selon 88 % des cadres, les marques asiatiques au total vont gagner du terrain d'ici cinq ans, parce que les consommateurs vont délaisser celles de l'Amérique du Nord et de l'ouest de l'Europe. Déjà General Motors et Ford doivent sabrer leurs effectifs, demander des concessions à leurs employés et fermer des usines, a noté KPMG. Au cours des années précédentes, les cadres de l'industrie ont prévu une croissance soutenue des marques asiatiques et cela s'est concrétisé.
Les cadres sont maintenant de plus en plus pessimistes quant aux perspectives des marques nord-américaines, en raison de la nouvelle concurrence féroce de la Chine et de la Corée.
Des analystes de l'automobile ont annoncé à La Presse Affaires, dès juin dernier, l'arrivée prochaine de véhicules chinois en Amérique du Nord, à des prix défiant toute concurrence. Honda a commencé à exporter en Europe une automobile construite en Chine l'été dernier. Doug Dawdy croit cependant que les véhicules chinois ne vont envahir l'Amérique du Nord que dans quelques années.
C'est la première fois que les cadres de l'automobile se montrent aussi optimistes quant au potentiel de la Chine, malgré la surcapacité mondiale, a noté Doug Dawdy. Avant, les répondants voyaient la Chine comme un pays d'investissements. Aujourd'hui, les cadres constatent surtout la croissance des achats d'automobiles en Chine, mais aussi sa capacité d'exporter. Les investissements dans de nouvelles usines vont aussi augmenter en Amérique du Sud et dans l'est de l'Europe, selon KPMG.
La mondialisation de l'automobile prend encore plus d'importance, selon Doug Dawdy. Les consommateurs nord-américains commencent à délaisser les véhicules utilitaires sports (VUS) et les camionnettes- les plus rentables pour les constructeurs- ce qui explique en partie les déboires de GM et Ford. Les acheteurs désirent de plus petites voitures de même que des véhicules hybrides et multisegments, après les hausses de prix de l'essence. Les marques coréennes effectuent un retour parce que les consommateurs perçoivent davantage leur qualité, leur efficacité énergétique et leur prix abordable, a souligné Doug Dawdy. Les acheteurs recherchent aussi la sécurité et les nouvelles technologies dans les véhicules. Ainsi, le marché se transforme, selon lui.
Les constructeurs d'automobiles et les fournisseurs de pièces devront plus que jamais innover, a conclu Doug Dawdy. L'Ontario a devancé le Michigan au premier rang de la construction automobile en Amérique du Nord.
Laurier Cloutier
La Presse
La Chine devient la nouvelle étoile de l'industrie mondiale de l'automobile, aux dépens des constructeurs nord-américains et de l'ouest de l'Europe. Cela n'est pas une bonne nouvelle pour les usines d'assemblage et leurs fournisseurs en Ontario et au Québec.
C'est ce que révèle la dernière étude sur l'automobile du cabinet de professionnels KPMG, qui sera rendue publique aujourd'hui.
L'arrivée en force de la Chine dans la construction automobile constitue «un changement majeur», a déclaré à La Presse Affaires Doug Dawdy, premier vice-président du financement d'entreprise pour ce secteur manufacturier, chez KPMG. «L'impact sera très important sur les fournisseurs de pièces canadiens.»
Pour son étude de 16 pages, KPMG a interrogé les cadres de l'automobile en Amérique du Nord, en Europe et en Asie. Le cabinet fait un sondage dans l'automobile chaque année depuis 1999 et, cette fois ci, ses révélations sont étonnantes.
D'après les cadres interrogés, les marques de véhicules de la Corée et de la Chine offrent maintenant les meilleures perspectives de croissance. En effet, 79 % des répondants prévoient une hausse de la part de marché des marques coréennes et 77 %, des marques chinoises. Quant aux véhicules du Japon, 65 % des dirigeants de l'industrie croient qu'ils vont encore hausser leur part du gâteau mondial. La moitié des cadres s'attendent aussi à ce que les marques indiennes accroissent leurs ventes.
Selon 88 % des cadres, les marques asiatiques au total vont gagner du terrain d'ici cinq ans, parce que les consommateurs vont délaisser celles de l'Amérique du Nord et de l'ouest de l'Europe. Déjà General Motors et Ford doivent sabrer leurs effectifs, demander des concessions à leurs employés et fermer des usines, a noté KPMG. Au cours des années précédentes, les cadres de l'industrie ont prévu une croissance soutenue des marques asiatiques et cela s'est concrétisé.
Les cadres sont maintenant de plus en plus pessimistes quant aux perspectives des marques nord-américaines, en raison de la nouvelle concurrence féroce de la Chine et de la Corée.
Des analystes de l'automobile ont annoncé à La Presse Affaires, dès juin dernier, l'arrivée prochaine de véhicules chinois en Amérique du Nord, à des prix défiant toute concurrence. Honda a commencé à exporter en Europe une automobile construite en Chine l'été dernier. Doug Dawdy croit cependant que les véhicules chinois ne vont envahir l'Amérique du Nord que dans quelques années.
C'est la première fois que les cadres de l'automobile se montrent aussi optimistes quant au potentiel de la Chine, malgré la surcapacité mondiale, a noté Doug Dawdy. Avant, les répondants voyaient la Chine comme un pays d'investissements. Aujourd'hui, les cadres constatent surtout la croissance des achats d'automobiles en Chine, mais aussi sa capacité d'exporter. Les investissements dans de nouvelles usines vont aussi augmenter en Amérique du Sud et dans l'est de l'Europe, selon KPMG.
La mondialisation de l'automobile prend encore plus d'importance, selon Doug Dawdy. Les consommateurs nord-américains commencent à délaisser les véhicules utilitaires sports (VUS) et les camionnettes- les plus rentables pour les constructeurs- ce qui explique en partie les déboires de GM et Ford. Les acheteurs désirent de plus petites voitures de même que des véhicules hybrides et multisegments, après les hausses de prix de l'essence. Les marques coréennes effectuent un retour parce que les consommateurs perçoivent davantage leur qualité, leur efficacité énergétique et leur prix abordable, a souligné Doug Dawdy. Les acheteurs recherchent aussi la sécurité et les nouvelles technologies dans les véhicules. Ainsi, le marché se transforme, selon lui.
Les constructeurs d'automobiles et les fournisseurs de pièces devront plus que jamais innover, a conclu Doug Dawdy. L'Ontario a devancé le Michigan au premier rang de la construction automobile en Amérique du Nord.