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Voir la version complète : Jacques répond à quelques questions



DanFlag
14/06/2006, 07h00
Villeneuve est un homme heureux

source: http://flagworld.auto123.com/fr/racing/news/index,view.spy?artid=63601

Il y a dix ans, le jeune Jacques Villeneuve pilotait une F1 pour la première fois devant son public, à Montréal.

Aujourd'hui, Jacques est un homme mûr, et il est même marié, mais il a toujours aussi faim de compétition. Il compte encore le démontrer la semaine prochaine à Montréal... pour la 10e fois.

Vous avez disputé votre premier Grand Prix du Canada il y a dix ans. Depuis lors, est-ce que les choses ont beaucoup changé dans le sport automobile ou pour vous?

Jacques Villeneuve: Pour moi, il y a de nombreuses choses qui ont changé. Je suis maintenant marié et nous attendons un enfant. Cela fait donc une grande différence. Pour ce qui est du sport automobile, la réponse est aussi affirmative. Avant, je disputais des courses en sachant que je pouvais prétendre à la victoire alors que maintenant j'y vais pour marquer quelques points. La bonne chose, c'est que nous travaillons dans la bonne direction et que nous nous rapprochons des meilleurs.

Vous dites encore aujourd'hui que la compétition vous amuse alors que c'est quelque chose qu'on n'entend pas souvent dans la bouche d'autres pilotes.
Quels sont les aspects amusants de ce sport?

JV: Je suis dans la compétition et en F1 parce que j'aime le pilotage. C'est pour ça que c'est amusant. Si vous y êtes pour une autre raison, les choses peuvent alors être différentes. Certaines personnes que je connais sont en F1 pour son côté glamour ou pour devenir une star. Pour eux, c'est ça la F1 et je pense qu'ils doivent prendre moins de plaisir que moi.

Vous êtes originaire de Montréal, mais vous n'y vivez plus. Que ressentez-vous pour cette ville et ce pays?

JV: J'ai mes racines là-bas et cela a donc une importance particulière pour moi.

Cette année, vous allez vous rendre à Montréal avec votre nouvelle épouse. A-t-elle déjà été là-bas?

JV: Non, Johanna n'a jamais été au Québec ou au Canada. Ce sera donc un voyage intéressant pour elle. Nous aurons très peu de temps pour faire du tourisme, car pendant la saison de F1 il est très difficile de trouver du temps pour apprécier l'endroit où vous vous rendez. Je pense que nous aurons une journée avant que le week-end commence et c'est tout.

Aujourd'hui vous êtes pilotes de course, mais vous auriez pu aisément devenir skieur, n'est-ce pas?

JV: Je sais depuis l'âge de cinq ans que j'allais devenir pilote de course. Je n'ai donc rien fait sérieusement, du moins pas assez que pour avoir un niveau professionnel en ski.

Vous aimez aussi le hockey sur glace. Est-ce aussi un sport que vous auriez aimé pratiquer?

JV: C'est un sport que j'aime beaucoup, mais je pratiquais ça lorsque j'étais plus jeune. J'ai commencé sur le tard.

On sait que vous aimez la musique et on parle beaucoup de votre CD qui va bientôt sortir. Vous souhaitez nous en parler?

JV: Il aura un côté folk ou plutôt folk rock. Je ne sais pas vraiment comment vous décrire ça, mais vous pouvez être sûr que ce ne sera pas du heavy metal ou du R&B. Ce sera une musique plutôt douce avec de la guitare acoustique. J'ai écrit la moitié des chansons et j'en chante quelques-unes. Je ne joue pas beaucoup à la guitare, car nous avions des professionnels qui le font bien mieux que moi. Tout a été fait en France avec des Français.

Je n'y connais rien au marché de la musique et je suis donc occupé à apprendre. Je n'ai par ailleurs aucune envie de me lancer dans une carrière dans la musique, car je suis avant tout un pilote de course et je n'ai pas le temps de faire autre chose. Cela fait maintenant 17 ans que je vis loin de chez moi et je n'ai pas envie de m'imposer ça en plus. Je vais fonder une famille et ce que je veux maintenant, c'est d'être chez moi.

Comment cela se passe chez BMW Sauber?

JV: J'aime cette équipe. Nous travaillons bien ensemble et l'équipe va dans la bonne direction. Elle progresse bien. Ce n'est pas une équipe qui agonise. C'est au contraire une équipe qui va de l'avant.

Pensez-vous que le mariage entre BMW et Sauber se passe bien?

JV: Oui, cela s'est bien passé. On ne pourrait pas dire qu'il s'agit de deux équipes malgré le fait qu'une partie du personnel travaille à Munich et l'autre à Hinwil. C'est génial, car il s'agit vraiment d'une seule équipe et tout le monde travaille bien et ensemble.
La F1 est souvent critiquée, car le public n'a pas accès aux pilotes. Quelle est votre opinion à ce sujet?

JV: Avant, il y avait moins de public et nous avions donc du temps et de l'espace. De nos jours, nous passons toute la journée en réunion. Nous n'avons tout simplement plus le temps. Lorsque vous arrivez sur le circuit le jeudi et que vous commencez à travailler à partir de la mi-journée jusque huit heures du soir, il vous reste juste l'envie de vous assoir et de prendre un café. Ce n'est pas que nous n'avons pas envie de nous occuper du public: c'est tout simplement parce que nous n'avons plus le temps. Est-ce que les fans de football ont droit à plus d'autographes? Je ne le pense pas. La vérité est que tous les sports ont évolué de cette manière. Il ne s'agit pas seulement d'une évolution du monde de la F1.

Que pensez-vous de la présence du BMW Sauber F1 Team Pit Lane Park à Montréal?

JV: C'est génial. Cela donnera un petit parfum supplémentaire de compétition au public. Cependant, à Montréal les spectateurs ne sont jamais loin de la piste. Ils sont généralement très proches de l'action.

La BMW Sauber convient à votre style de pilotage. Comment expliquez-vous cela?

JV: J'aime les moteurs V8. Je peux maintenant régler la voiture plus naturellement pour que cela convienne à mon pilotage. C'est une voiture bien plus précise que celle de l'année dernière et c'est une bonne chose.

Si vous deviez envoyer un message à vos fans de Montréal, quel serait-il?

JV: Je continue à beaucoup travailler et à me donner à fond sur la piste. Si tout va bien, il n'y a pas de raison pour que cela change.