G@B
01/02/2007, 15h58
:arrow: http://www.cyberpresse.ca/article/20070201/CPACTUALITES/70131270
JUIFS HASSIDIQUES
Les évaluatrices de la SAAQ sur la banquette arrière
Tommy Chouinard
La Presse
Québec
Les juifs hassidiques bénéficient d’un accommodement à la Société de l’assurance automobile du Québec. À la demande des membres de cette communauté, les évaluatrices de la société d’État cèdent leur place à des collègues masculins pour faire passer les examens de conduite.
« Ce n’est pas une politique d’accommodement pour des questions de religion. C’est une politique axée sur le service à la clientèle », a expliqué à La Presse hier la responsable des communications de la SAAQ, Audrey Chaput.
Mais le président pour le Québec du Congrès juif canadien, Jeffrey Boro, reconnaît lui-même que cet accommodement est d’ordre religieux et viole le principe de l’égalité entre les hommes et les femmes.
La Fédération des femmes du Québec conteste cet «arrangement».
Selon elle, celui-ci n’a rien de raisonnable.
Au moment de la prise d’un rendez-vous ou au comptoir des succursales de la SAAQ à Montréal, des hassidim demandent qu’un homme plutôt qu’une femme évalue leur performance au volant. Ainsi, une évaluatrice qui avait été désignée pour faire passer un examen à un juif hassidique doit s’effacer et être remplacée par un collègue masculin. Des rendez-vous déjà planifiés doivent parfois être reportés.
«On ne fait pas de l’accommodement raisonnable basé sur l’ethnie ou la religion», s’est défendu le directeur de la SAAQ pour la région de Montréal et de la Montérégie, Jean-Marc Roussel.
D’autres clients bénéficient d’un accommodement du même genre lorsque leur raison est valable, selon lui. À titre d’exemple, une femme, violentée par deux hommes dans le passé, a déjà demandé à la SAAQ d’être évaluée par une femme plutôt qu’un de ses collègues masculins, ce à quoi la société d’État a répondu favorablement, a-t-il ajouté.
Mais le Syndicat de la fonction publique du Québec (SFPQ), qui représente les employés de la SAAQ, a une tout autre version des faits. «Sur le terrain, nos membres confirment que cet accommodement qui permet de choisir le sexe de son évaluateur est accordé pour des motifs religieux seulement, quoi qu’en dise la SAAQ», a affirmé le porte-parole du SFPQ, Stéphane Caron.
Les évaluateurs de la SAAQ sont préoccupés par cette pratique et en ont fait part à leur centrale syndicale. «Ils nous ont clairement dit qu’on ne devrait pas pouvoir choisir le sexe de son évaluateur pour des raisons religieuses», a souligné M. Caron.
Les hassidim ne seraient pas les seuls à bénéficier d’un tel accommodement religieux. Selon le SFPQ, les femmes musulmanes peuvent refuser de passer un examen de conduite en compagnie d’un évaluateur et exiger la présence d’une évaluatrice.
Une centaine de juifs hassidiques passent un examen de conduite par année, estime Jean-Marc Roussel. Environ 80 % des évaluateurs de la SAAQ sont des hommes. Alors le recours à cet accommodement n’est pas courant, a-t-il souligné.
D’après le directeur régional de la SAAQ, cet accommodement ne remet «pas du tout» en question l’égalité entre les hommes et les femmes.
Mais un représentant de la communauté juive n’est pas du même avis. Lorsqu’on lui a demandé si cet accommodement de la SAAQ viole le principe de l’égalité des sexes, Jeffrey Boro, du Congrès juif canadien, a répondu d’emblée : «Oui. Et comme Québécois, ce n’est pas dans mes valeurs à moi» de renier ce principe.
Désapprouve-t-il cet accommodement ? «La réponse n’est pas facile…» a-t-il laissé tomber.
Après un long moment de réflexion, il a précisé qu’il faut «tolérer» cette pratique «en autant que ce n’est pas dérangeant pour la majorité» et dans la mesure «où la partie qui donne l’accommodement dise que ça ne dépasse pas ce qu’elle juge acceptable».
«Dès que les évaluatrices vont dire qu’elles ne veulent rien savoir de ça, que c’est injuriant pour elle, alors là, on va avoir le débat », a-t-il ajouté.
Selon Jeffrey Boro, les hassidim représentent de 5% à 7% des juifs de Montréal. La communauté hassidique compte environ 5000 membres.
Non négociable
La Fédération des femmes du Québec (FFQ) conteste cet «arrangement» en faveur des hassidim. «Ça, ce n’est pas un accommodement raisonnable. Il n’est pas question que la présence des femmes soit remise en question. L’égalité entre les hommes et les femmes, c’est non négociable», a lancé Yasmina Chouakri, responsable du comité des communautés culturelles à la FFQ.
Elle se dit «surprise» que la SAAQ réponde à une telle demande de la part d’une communauté culturelle. «Cette institution devrait réfléchir sur les impacts d’un arrangement comme celui-là sur les valeurs fondamentales du Québec. Non mais, comment fait-elle pour accepter une telle chose?» s’est-elle interrogée.
Le directeur de la SAAQ région Montréal/Montérégie devrait être congédié illico. C'est inquiétant le tort que l'on se fait comme société par notre propre faute, notre propre molesse. Nous donnons beaucoup de pouvoir à ces minorités au détriment de nos valeurs. Si la SAAQ restait ferme face à ces demandes juives, les hassidiques feraient quoi? Refuser de passer l'examen final de conduite avec une contrôleuse? Ouin pis? Reste toujours l'autobus et le métro 'savez?
JUIFS HASSIDIQUES
Les évaluatrices de la SAAQ sur la banquette arrière
Tommy Chouinard
La Presse
Québec
Les juifs hassidiques bénéficient d’un accommodement à la Société de l’assurance automobile du Québec. À la demande des membres de cette communauté, les évaluatrices de la société d’État cèdent leur place à des collègues masculins pour faire passer les examens de conduite.
« Ce n’est pas une politique d’accommodement pour des questions de religion. C’est une politique axée sur le service à la clientèle », a expliqué à La Presse hier la responsable des communications de la SAAQ, Audrey Chaput.
Mais le président pour le Québec du Congrès juif canadien, Jeffrey Boro, reconnaît lui-même que cet accommodement est d’ordre religieux et viole le principe de l’égalité entre les hommes et les femmes.
La Fédération des femmes du Québec conteste cet «arrangement».
Selon elle, celui-ci n’a rien de raisonnable.
Au moment de la prise d’un rendez-vous ou au comptoir des succursales de la SAAQ à Montréal, des hassidim demandent qu’un homme plutôt qu’une femme évalue leur performance au volant. Ainsi, une évaluatrice qui avait été désignée pour faire passer un examen à un juif hassidique doit s’effacer et être remplacée par un collègue masculin. Des rendez-vous déjà planifiés doivent parfois être reportés.
«On ne fait pas de l’accommodement raisonnable basé sur l’ethnie ou la religion», s’est défendu le directeur de la SAAQ pour la région de Montréal et de la Montérégie, Jean-Marc Roussel.
D’autres clients bénéficient d’un accommodement du même genre lorsque leur raison est valable, selon lui. À titre d’exemple, une femme, violentée par deux hommes dans le passé, a déjà demandé à la SAAQ d’être évaluée par une femme plutôt qu’un de ses collègues masculins, ce à quoi la société d’État a répondu favorablement, a-t-il ajouté.
Mais le Syndicat de la fonction publique du Québec (SFPQ), qui représente les employés de la SAAQ, a une tout autre version des faits. «Sur le terrain, nos membres confirment que cet accommodement qui permet de choisir le sexe de son évaluateur est accordé pour des motifs religieux seulement, quoi qu’en dise la SAAQ», a affirmé le porte-parole du SFPQ, Stéphane Caron.
Les évaluateurs de la SAAQ sont préoccupés par cette pratique et en ont fait part à leur centrale syndicale. «Ils nous ont clairement dit qu’on ne devrait pas pouvoir choisir le sexe de son évaluateur pour des raisons religieuses», a souligné M. Caron.
Les hassidim ne seraient pas les seuls à bénéficier d’un tel accommodement religieux. Selon le SFPQ, les femmes musulmanes peuvent refuser de passer un examen de conduite en compagnie d’un évaluateur et exiger la présence d’une évaluatrice.
Une centaine de juifs hassidiques passent un examen de conduite par année, estime Jean-Marc Roussel. Environ 80 % des évaluateurs de la SAAQ sont des hommes. Alors le recours à cet accommodement n’est pas courant, a-t-il souligné.
D’après le directeur régional de la SAAQ, cet accommodement ne remet «pas du tout» en question l’égalité entre les hommes et les femmes.
Mais un représentant de la communauté juive n’est pas du même avis. Lorsqu’on lui a demandé si cet accommodement de la SAAQ viole le principe de l’égalité des sexes, Jeffrey Boro, du Congrès juif canadien, a répondu d’emblée : «Oui. Et comme Québécois, ce n’est pas dans mes valeurs à moi» de renier ce principe.
Désapprouve-t-il cet accommodement ? «La réponse n’est pas facile…» a-t-il laissé tomber.
Après un long moment de réflexion, il a précisé qu’il faut «tolérer» cette pratique «en autant que ce n’est pas dérangeant pour la majorité» et dans la mesure «où la partie qui donne l’accommodement dise que ça ne dépasse pas ce qu’elle juge acceptable».
«Dès que les évaluatrices vont dire qu’elles ne veulent rien savoir de ça, que c’est injuriant pour elle, alors là, on va avoir le débat », a-t-il ajouté.
Selon Jeffrey Boro, les hassidim représentent de 5% à 7% des juifs de Montréal. La communauté hassidique compte environ 5000 membres.
Non négociable
La Fédération des femmes du Québec (FFQ) conteste cet «arrangement» en faveur des hassidim. «Ça, ce n’est pas un accommodement raisonnable. Il n’est pas question que la présence des femmes soit remise en question. L’égalité entre les hommes et les femmes, c’est non négociable», a lancé Yasmina Chouakri, responsable du comité des communautés culturelles à la FFQ.
Elle se dit «surprise» que la SAAQ réponde à une telle demande de la part d’une communauté culturelle. «Cette institution devrait réfléchir sur les impacts d’un arrangement comme celui-là sur les valeurs fondamentales du Québec. Non mais, comment fait-elle pour accepter une telle chose?» s’est-elle interrogée.
Le directeur de la SAAQ région Montréal/Montérégie devrait être congédié illico. C'est inquiétant le tort que l'on se fait comme société par notre propre faute, notre propre molesse. Nous donnons beaucoup de pouvoir à ces minorités au détriment de nos valeurs. Si la SAAQ restait ferme face à ces demandes juives, les hassidiques feraient quoi? Refuser de passer l'examen final de conduite avec une contrôleuse? Ouin pis? Reste toujours l'autobus et le métro 'savez?