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Voir la version complète : Les vraies affaires



Corvin Ello
13/02/2007, 10h11
Un texte qui intéressera ceux et celles qui ne sont pas encore complètement brainwashés par les imams de l'intégrisme économique:


Les dangers de la productivité
13 février 2007
La Presse
Jacinthe Tremblay, collaboration spéciale

La Presse Affaires a un nouveau collaborateur: Henry Mintzberg. Cet universitaire de haut calibre, professeur à l'Université McGill, est considéré comme l'un des plus grands penseurs du management. Figurant au Who's Who mondial depuis 1999, M. Mintzberg est titulaire de 13 doctorats honorifiques, décernés dans huit pays. Son best-seller Des managers, des vrais, pas des MBA a jeté un pavé dans la mare de l'enseignement traditionnel dans les écoles de gestion. Ses propos, recueillis sous forme d'entrevue, vous seront livrés sur une base régulière. Henry Mintzberg nous amène souvent là où on ne s'y attend pas. Pour cette première entrevue, nous avions prévu aborder avec ce grand penseur du leadership les leçons du congédiement du président de Home Depot, Robert Nardelli, «remercié» au début de janvier pour la contre-performance des actions par une prime de départ de 210 millions de dollars américains. Ce sera pour une prochaine fois. Car la conversation a rapidement bifurqué sur la contre-performance de la productivité québécoise. Diagnostic du professeur Mintzberg: «C'est peut-être une bonne nouvelle.»

Q: Selon Statistique Canada, le Québec arrive à l'avant-dernier rang parmi les provinces canadiennes pour ses gains de productivité entre 1997 et 2005. Faut-il s'inquiéter?

R: Non. Je crois même que c'est une bonne nouvelle. Ça signifie que le Québec n'a pas encore sombré dans la folie qui est en train de tuer les États-Unis.

Q: Que voulez-vous dire?

R: Un article publié en décembre 2005 dans le International Herald Tribune sur la hausse de la productivité aux États-Unis en donnait l'explication suivante en sous-titre: «Les coûts de main-d'oeuvre diminuent et les ventes augmentent.»

Voilà le moyen utilisé par les grandes entreprises américaines cotées en Bourse pour atteindre des niveaux records de productivité. Depuis 2001, la majorité des PDG de ces entreprises poursuivent deux objectifs : maximiser le rendement de l'avoir des actionnaires et encaisser au passage des millions de dollars en options sur ces actions. Pour y parvenir, ils ont licencié des milliers de travailleurs, accru les pressions sur les cadres intermédiaires, affaibli sinon cassé les syndicats, en plus de réduire la qualité des produits et du service à la clientèle. On détruit les entreprises mais on est incroyablement productifs! Ces gains de productivité sont des pertes. Car une fois les produits écoulés pour gonfler le «stock» et le savoir-faire des travailleurs et des cadres disparu, ces entreprises risquent de se retrouver sans «stock». Ça, c'est beaucoup plus inquiétant que les statistiques récentes sur la productivité québécoise.

Q: Faut-il cesser de rechercher une plus grande productivité?

R: Ce n'est pas ce que je dis. Je dis simplement que la productivité n'est pas la seule mesure pour évaluer la santé d'une entreprise, d'une économie et d'une société. Si c'était le cas, le grand modèle à imiter serait Wal-Mart. Avec ses salaires, son antisyndicalisme et les économies de bout de chandelles qu'elle réalise aux États-Unis dans l'assurance santé de ses employés. On ne construit pas une économie saine et équilibrée de cette façon. Tout ce que l'on réussit à faire, c'est de gonfler la richesse de quelques-uns et augmentant le nombre de laissés pour compte. Malheureusement, le modèle Wal-Mart, son organisation «lean and mean» fait des ravages. Dans un rapport publié en 2005, l'OCDE notait une réduction significative des investissements en recherche et développement aux États-Unis. La grande capacité d'innovation des ingénieurs américains, celle qui a permis de bâtir l'économie américaine, n'est plus au coeur des stratégies des entreprises. Ça, c'est aussi c'est très inquiétant.

Q: Comment va le Québec alors?

R: Le Québec possède l'une des économies les plus saines en Amérique du Nord, notamment parce qu'il a su préserver l'équilibre entre les secteurs public, privé et communautaire. C'est aussi un des endroits où il fait bon vivre en Amérique du Nord. Cela dit, le Québec doit faire face à d'énormes défis, notamment en raison de la mondialisation de l'économie et de la stagnation de sa démographie. La pire réponse à ces défis serait de copier nos voisins du Sud pour demeurer compétitifs et plus productifs. La meilleure compétition consiste à ne pas entrer en compétition, mais à plutôt miser sur ce qui nous distingue, sur nos forces. C'est parmi les organisations nées ici que grandiront nos prochains Cirque du Soleil, une entreprise qui a littéralement créé son propre marché, comme Bombardier à l'époque de l'invention de la motoneige. Il faut cesser de se mettre à genoux et d'investir des millions de dollars de fonds publics pour attirer ici des investissements blockbuster de grandes entreprises multinationales qui elles, sont en compétition avec le monde entier.

Q: Quelles sont les avenues de développement pour le Québec?

R: Je pense d'abord à nos PME. Le Québec en compte un très grand nombre, fondées et dirigées par des entrepreneurs locaux. Elles sont le moteur de la création d'emplois mais elles peuvent aller encore plus loin, grâce à l'appui notamment de nos grandes institutions comme la Caisse de dépôt et de placement. Certains doutent de la possibilité de faire reposer la croissance économique sur les PME. Or, le nord de l'Italie, qui a adopté cette approche, prouve le contraire. C'est un des endroits les plus florissants en Europe. Les coopératives de travailleurs sont également une avenue à explorer. Ces entreprises sont fortement enracinées dans leurs communautés et l'engagement des travailleurs y est très fort. Nous pouvons aussi miser davantage sur les impacts de notre style de vie, sur le contenu et notre façon d'innover.

Le Québec a su, jusqu'à maintenant, concilier et intégrer le développement économique avec le développement social et culturel. Le Cirque du Soleil et Softimage constituent parmi les meilleurs exemples de cette caractéristique du Québec. Nous devrions l'utiliser encore plus.

Comme disait André Bélisle l'autre soir à Bazzo: le progrès, c'est pas de continuer à appliquer les mêmes recettes parce qu'elle ont déjà été payantes, c'est d'innover! Si on veut vivre comme du monde à long terme, c'est-à-dire pas juste nous, ici et maintenant, faut arrêter de rouler dans les vieilles tracks. Ce qui marche ailleurs n'est pas nécessairement bon ici: sans ça faudra se mettre à imiter la Chine??? Chais pas pour vous autres, mais très peu pour moi.

Silverblades
13/02/2007, 10h33
La meilleure compétition consiste à ne pas entrer en compétition, mais à plutôt miser sur ce qui nous distingue, sur nos forces.

Ça résume carrément tout !

Jan
13/02/2007, 14h40
+1

Je l'avais lu ce matin, et c'est tout à fait ce que je pense depuis des années.

Wilson
13/02/2007, 15h03
Ce qui marche ailleurs n'est pas nécessairement bon ici: sans ça faudra se mettre à imiter la Chine??? Chais pas pour vous autres, mais très peu pour moi.

De toute facon ca voudrais dire faire un grand pas en arrière pour nous, pourquoi se mettre a leur niveau quand on peut les surpasser? Très bon article!

romanian hero
13/02/2007, 15h06
Si le Quebec a une economie si saine que ca, comment se fait il qu'on a un taux de chomage superieur a celui de l'Ontario et de l'Alberta, comment se fait il qu'on MEURT autant dans les hopitaux( C difficile) qu'en dehors, comment on explique qu'on a les routes et les ponts qu'on a ?
On dirait que le seul exemple que le monsieur possede et le Cirque du Soleil. OK, whatever, oui son proprio est miliardaire mais les investissements et les retombées au Quebec sont quasi nuls. Et le seul investissement qu'ils etaient prets a faire, les quebecois se sont opposé avec vigueur. Et Bombardier serait en faillite depuis long temps sans des grasses subventions.
Le Quebec, economie dynamique ?????????Tous les mega projets sont sur la glace a cause d'un groupuscule quelconque qui s'y opose: Autoroute 30, terminal gazier a Levis, nouveau casino a Mtl. etc.
Equilibre entre l'economie privé et celle d'etat ????????? Dois-je vous rappeler la Gaspesia, l'edifice de la Caisse de Depot, metro de Laval, Bibliotheque Centrale, toutes les gaffes de la SGF, l'Hypodrome ??? Tout ce que le gouvernement touche en economie tourne au desastre. Donnez moi un seul exemple positif.
Je suis pret a parier que cet economiste de mes deux couche avec Henri Massé.
Sortez-vous la tete d'entre les fesses pendant qu'il est encore temps !!!!

Corvin Ello
13/02/2007, 15h09
Ce qui marche ailleurs n'est pas nécessairement bon ici: sans ça faudra se mettre à imiter la Chine??? Chais pas pour vous autres, mais très peu pour moi.

De toute facon ca voudrais dire faire un grand pas en arrière pour nous, pourquoi se mettre a leur niveau quand on peut les surpasser? Très bon article!

J'abonde dans ton sens... Ici, pour quiconque s'est promené un peu, c'est une sorte de paradis (bon OK, pas fiscal :wink: mais justement, ça aide à conserver une paix sociale très difficile à rétablir quand elle est perdue).

Tout est perfectible, mais on part pas de trop bas.

J-R
13/02/2007, 15h42
@ romanian hero +1 de ma part.

L'argent pousse pas dans le arbres ! On dirait des partisans du Québec Solidaire.

Sortez de votre nuage bon sang !

Corvin Ello
13/02/2007, 17h06
Tout ce que le gouvernement touche en economie tourne au desastre.
Oui, chaque fois qu'il essaie de torcher la m@rde des incompétents du privé. Incompétents qui se prêtent volontiers au chantage style "subventionne (ou avantage) -moi ou je décrisse". Corporate welfare, ça s'appelle.

Peut-être aussi parce que nos hypersensibles de droite crient au meurtre à chaque fois que "legouvernement" essaie de garder la mainmise sur ce qui rapporte.

julienn
13/02/2007, 17h34
Si le Quebec a une economie si saine que ca, comment se fait il qu'on a un taux de chomage superieur a celui de l'Ontario et de l'Alberta, comment se fait il qu'on MEURT autant dans les hopitaux( C difficile) qu'en dehors, comment on explique qu'on a les routes et les ponts qu'on a ?!!!!

Pour le taux de chomage il y une part de culturel (aimer travailler beaucoup) mais il ya aussi une position géographique favoral a l'Ontario en plus que du partage culturel avec les US. Et l'Alberta a plus de pétrol que l'Arabie Saoudite.... Sont chanceux mais c'est pas de leur faute!



On dirait que le seul exemple que le monsieur possede et le Cirque du Soleil. OK, whatever, oui son proprio est miliardaire mais les investissements et les retombées au Quebec sont quasi nuls. Et le seul investissement qu'ils etaient prets a faire, les quebecois se sont opposé avec vigueur. Et Bombardier serait en faillite depuis long temps sans des grasses subventions.

Sa citation en exemple du Cirque du Soleil est plutôt comique pour ceux qui connaissent un peu comment ça marche dans la boite... Entk moi ceux qui s'y sont coller que j'ai rencontrer ne s'y sont pas trop trainer les pieds... En passant le Cirque, en tout et partout dans son histoire, a peu près 1 million de subvention au total...




Le Quebec, economie dynamique ?????????Tous les mega projets sont sur la glace a cause d'un groupuscule quelconque qui s'y opose: Autoroute 30, terminal gazier a Levis, nouveau casino a Mtl. etc.
Equilibre entre l'economie privé et celle d'etat ????????? Dois-je vous rappeler la Gaspesia, l'edifice de la Caisse de Depot, metro de Laval, Bibliotheque Centrale, toutes les gaffes de la SGF, l'Hypodrome ??? Tout ce que le gouvernement touche en economie tourne au desastre. Donnez moi un seul exemple positif.
Je suis pret a parier que cet economiste de mes deux couche avec Henri Massé.
Sortez-vous la tete d'entre les fesses pendant qu'il est encore temps !!!!

Pas mal d'accord avec ça. Sauf peut-être avec la Grande Bibliothèque qui a été construite avec un surcôut de genre 5%. L'histoire des verres qui tombent est le prix a payer pour avoir essayer quelque chose de nouveau...

Et pour le très haut niveau de notre économiste au 13 doctorats "honorifiques" c'est pas dans ce texte là qu'il a étaler trop trop son savoir.

Saintor
13/02/2007, 17h47
J'ai lu ça dans La Presse. Au début ça sonnait plausible, mais au second regard, c'Est clair que ce gars est déconnecté.

Comme mentionné, les v'là les 'vraies affaires'. :roll:

Le Québec vs le reste des états et provinces en Amérique
- Un des pires taux de chômage
- Un des pires endettements sinon le pire
- Un des pires taux de BS
- Un des pires revenus par ménage
- Un des pires taux d'entrepreneurship
- Un des pires système d'éducation
- Un des pires taux de natalité
- Un des pires système de santé
- 2eme taux de suicide au monde

Y a-t-il quelqu'un pour lui enlever ses lunettes roses?

Francis F
13/02/2007, 22h02
J'ai lu ça dans La Presse. Au début ça sonnait plausible, mais au second regard, c'Est clair que ce gars est déconnecté.

Comme mentionné, les v'là les 'vraies affaires'. :roll:

Le Québec vs le reste des états et provinces en Amérique
- Un des pires taux de chômage
- Un des pires endettements sinon le pire
- Un des pires taux de BS
- Un des pires revenus par ménage
- Un des pires taux d'entrepreneurship
- Un des pires système d'éducation
- Un des pires taux de natalité
- Un des pires système de santé
- 2eme taux de suicide au monde

Y a-t-il quelqu'un pour lui enlever ses lunettes roses?

Si tu envies tant que ça le reste de l'Amérique du Nord et que tu détestes tant ce qui se passe ici, pourquoi tu ne vas pas vivre là et abreuver ces gens de tes paroles ?

erbouritz
13/02/2007, 22h13
J'ai lu ça dans La Presse. Au début ça sonnait plausible, mais au second regard, c'Est clair que ce gars est déconnecté.

Comme mentionné, les v'là les 'vraies affaires'. :roll:

Le Québec vs le reste des états et provinces en Amérique
- Un des pires taux de chômage
- Un des pires endettements sinon le pire
- Un des pires taux de BS
- Un des pires revenus par ménage
- Un des pires taux d'entrepreneurship
- Un des pires système d'éducation
- Un des pires taux de natalité
- Un des pires système de santé
- 2eme taux de suicide au monde

Y a-t-il quelqu'un pour lui enlever ses lunettes roses?

Si tu envies tant que ça le reste de l'Amérique du Nord et que tu détestes tant ce qui se passe ici, pourquoi tu ne vas pas vivre là et abreuver ces gens de tes paroles ?

Exact. C'est toujours la même histoire, mais pas un de nos braves mononcles bourrés de clichés n'a le courage de se payer un billet Westjet aller simple (encore moins cher) pour Calgary... Pourtant, le Stampede, c'est tellement plaisant..

Je préfère, et de loin, le supposé pire système de santé d'Amérique du Nord, plutôt que le oh combien juste système américain, le seul des pays développés à laisser crever 40 millions de gens sans moyens de s'assurer.
Génial.
Je préfère encore être chômeur ici, qu'être un working poor class américain.

Saintor
13/02/2007, 22h24
J'ai lu ça dans La Presse. Au début ça sonnait plausible, mais au second regard, c'Est clair que ce gars est déconnecté.

Comme mentionné, les v'là les 'vraies affaires'. :roll:

Le Québec vs le reste des états et provinces en Amérique
- Un des pires taux de chômage
- Un des pires endettements sinon le pire
- Un des pires taux de BS
- Un des pires revenus par ménage
- Un des pires taux d'entrepreneurship
- Un des pires système d'éducation
- Un des pires taux de natalité
- Un des pires système de santé
- 2eme taux de suicide au monde

Y a-t-il quelqu'un pour lui enlever ses lunettes roses?

Si tu envies tant que ça le reste de l'Amérique du Nord et que tu détestes tant ce qui se passe ici, pourquoi tu ne vas pas vivre là et abreuver ces gens de tes paroles ?

Hard facts. Point à la ligne. Mais si tu ne peux les supporter et préférer vivre dans un monde imaginaire, libre à toi. En attendant, les autres s'enrichissent tandis que le Québec connait des croissances moindre qu'ailleurs... en s'appauvrissant.

erbouritz
13/02/2007, 22h33
Autre cocasserie lourde de conséquences: Le mythe de la croissance infinie.

Alain36
14/02/2007, 08h35
Le problème au Québec, c'est qu'on ne prend pas les moyens pour réaliser nos ambitions.

Alain36
14/02/2007, 08h35
Le problème au Québec, c'est qu'on ne prend pas les moyens pour réaliser nos ambitions.

Francis F
14/02/2007, 09h06
Le problème au Québec, c'est qu'on ne prend pas les moyens pour réaliser nos ambitions.

Ça, ça fait depuis un sinistre jour d'octobre 1995 que je m'en suis rendu compte...

Stéphane Dumas
14/02/2007, 09h34
Le problème au Québec, c'est qu'on ne prend pas les moyens pour réaliser nos ambitions.

Ça, ça fait depuis un sinistre jour d'octobre 1995 que je m'en suis rendu compte...

si cet article trouvé à
http://www.lesaffaires.com/fr/EnAffaires/detail.asp?survey=1&id=250925&id_section=472 peut te consoler



Le Parti québécois est né d'un objectif fondamental : faire la souveraineté du Québec tout en maintenant un marché commun et une union monétaire avec le reste du Canada.

Accessoirement, le PQ est également social-démocrate. Il favorise des programmes sociaux généreux et universels, une fiscalité progressive et un certain interventionnisme de l'État dans l'économie.

Ce programme épouse ce qu'il est convenu d'appeler le " modèle québécois ", expression inspirée du " modèle suédois ", que vénéraient les intellectuels qui ont forgé la doctrine péquiste dans les années 1960 et 1970. Adepte de l'État providence, la Suède a été dirigée pendant plusieurs décennies par un parti social-démocrate contrôlé par les syndicats. Depuis quelques décennies, le " modèle suédois " en a pris pour son rhume. Des partis dits de droite ont pris le pouvoir, réduit les impôts des particuliers et des sociétés et introduit des tickets modérateurs dans la santé. Stockholm a un hôpital entièremement privé dans lequel des infirmières syndiquées sont enchantées de travailler.

Alors que l'ensemble des Suédois ont pu débattre de leur modèle et faire des choix électoraux basés essentiellement sur des politiques économiques et sociales, une part importante de l'électorat québécois est obligée de faire ce débat à l'intérieur d'un parti qui se définit par la recherche de la souveraineté pour le Québec et qui, pour protéger cette base, se retrouve coincé quand vient le temps de revoir certains acquis sociaux.

Cette situation est devenue évidente récemment, après que le chef péquiste, André Boisclair, se soit permis de prendre ses distances face aux syndicats. Comme cela était prévisible, on lui a vite fait comprendre qu'il devait reculer s'il voulait conserver ses appuis syndicaux. Du pur chantage, auquel s'est plié le chef péquiste bien malgré lui.

Il est évident qu'André Boisclair est mal à l'aise avec la doctrine social-démocrate du PQ. On l'a vu dans la campagne à la direction de son parti, alors qu'il a été constamment attaqué par l'aile gauche de son parti, réunie dans le SPQ libre, groupuscule servant d'exutoire pour les radicaux qui seraient tentés d'adhérer à Québec solidaire.

Autres affronts pour ceux-ci, André Boisclair a refusé de s'engager à rappeler les lois dites antisyndicales du gouvernement libéral; il a appuyé l'arrêt Chaoulli, qui ouvre la porte à des chirurgies payées par de l'assurance privée; il a refusé de revoir les salaires imposés aux fonctionnaires par le gouvernement Charest; il est favorable au retour des péages; et il a rejeté la résolution de son parti prônant l'étatisation de l'énergie éolienne.

On reproche à André Boisclair de manquer d'idées. Le problème est peut-être plutôt le fait que celles-ci divergent radicalement des dogmes défendus par l'aile gauche et militante de son parti et qu'il n'a pas l'ascendant pour les défendre avec conviction. Ayant été choisi pour redonner le pouvoir à son parti, faire un référendum et le gagner, il se retrouve en porte-à-faux quand vient le moment de concilier sa pensée et plusieurs éléments du programme du PQ.

La réconciliation de la semaine dernière entre André Boisclair et l'aile gauche du parti avait pour seul but de cacher les fissures qui lézardent les murs de l'édifice péquiste. Malheureusement pour les contribuables, ce replâtrage ne se fera pas gratuitement.

On peut en effet déduire de la satisfaction exprimée par Marc Laviolette, ex-président de la CSN et grand gardien de l'orthodoxie social-démocrate au SPQ libre, à l'issue des récentes assises des députés, des candidats et des présidents d'associations de comté que le chef péquiste leur a présenté une plateforme répondant, en gros, aux attentes des principales clientèles du PQ, à savoir les syndicats, les étudiants et les bénéficiaires actuels et potentiels des programmes sociaux.

Face à l'élection qui arrive, André Boisclair fait face à un vrai dilemme : s'il mise à fond sur la souveraineté, il se fera pourfendre par le premier ministre libéral Jean Charest, qui profitera du malaise croissant des Québécois face aux projets risqués. S'il la met au rancart, il se fera accuser de cacher l'objectif premier de son parti. S'il tend vers le centre, il perdra des appuis au profit de Québec Solidaire. Et s'il est trop social-démocrate, il s'aliénera une partie de l'électorat qui est de plus en plus critique face au " modèle québécois ", au profit des libéraux et des adéquistes. Seule certitude, on ne lui pardonnera pas la perte de l'élection.

Saintor
14/02/2007, 18h34
Le problème au Québec, c'est qu'on ne prend pas les moyens pour réaliser nos ambitions.

Le problème au Québec, c'est qu'on ne connait pas nos ambitions ou qu'on choisit les plus insignifiantes.

G@B
14/02/2007, 18h58
Si tous ceux qui dénoncent les inepties au Québec déménageaient leurs pénates ailleurs, il ne resterait plus grand monde allumé ici. Des inepties qui sont loin d'être des clichés mais des faits, des statistiques et des constats.
Rien ne me purge plus que de se contenter de stupidités parce qu'il y a encore plus stupide ailleurs. Belle mentalité.

romanian hero
15/02/2007, 15h52
Tout ce que le gouvernement touche en economie tourne au desastre.
Oui, chaque fois qu'il essaie de torcher la m@rde des incompétents du privé. Incompétents qui se prêtent volontiers au chantage style "subventionne (ou avantage) -moi ou je décrisse". Corporate welfare, ça s'appelle.

Peut-être aussi parce que nos hypersensibles de droite crient au meurtre à chaque fois que "legouvernement" essaie de garder la mainmise sur ce qui rapporte.

Lache ta carte de membre a vie du parti comuniste et prend un cours d'economie !! Le seul role qu'un gouvernement doit jouer dans l'economie est celui de favoriser la concurence POINT.

Revise un peu l'actualité economique du Quebec et mon post la ou je parle des interventions du PQ surtout et tu veras a quel point j'ai raison.