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kouille
21/03/2009, 09h44
Contrairement à Bumblebee, la vedette Autobot dans les Transformers, la Camaro de Chevrolet ne sauvera ni le monde, ni même la General Motors. En revanche, elle pourrait très bien participer à la relance d'un segment que d'aucuns croyaient éteint depuis longtemps.
Pourtant, rien n'a véritablement changé dans le merveilleux monde des coupés sport depuis le retrait de la Camaro et la fermeture de l'usine GM de Boisbriand chargée alors de l'assembler. En fait, si l'offre est sensiblement demeurée la même (certains modèles sont partis, d'autres sont arrivés) et la production de coupés est toujours aussi homéopathique.
Dans le contexte actuel, la résurrection de la Camaro peut paraître saugrenue. La General Motors n'a-t-elle pas d'autres préoccupations par les temps qui courent que celle d'investir dans un segment où les gains sont purement hypothétiques? Sans l'ombre d'un doute, mais promesse avait été faite, peu de temps après le dévoilement de l'étude (Detroit 2006) de la produire pour satisfaire les quelque 14 000 nostalgiques qui ont passé commande auprès des dépositaires de la marque pour fredonner de nouveau «dans ma Camaro, je t'emmènerai....». Naturellement, GM compte en écouler un plus grand nombre (l'usine d'Oshawa dit-on est en mesure d'en produire 100 000 par année), mais se garde de bien de dire combien exactement.
La motivation de GM à concevoir une Camaro du 21e siècle repose (presque) essentiellement sur l'image. Et lorsqu'il s'agit de la réveiller ou de la rajeunir, tous autour de la planète aboutissent à la même conclusion: il faut faire un coupé ou un cabriolet (la Camaro enfilera ce type de carrosserie d'ici un an) en signe public de dynamisme et de jeunesse. Et cela, GM en a grandement besoin. Aussi, l'ex-numéro un mondial ne pouvait demeurer les bras croisés devant le succès de la Mustang et le retour de la Challenger.
Mustang, Challenger... il ne manquait en fait que la Camaro pour recomposer le trio vedette des années 60. La boucle est maintenant bouclée, même si les plus nostalgiques ne manqueront pas de rappeler que les Firebird (Pontiac) et autres Javelin (AMC) ne participent pas à ces retrouvailles.
Sur le plan visuel, Ed Welburn, vice-président du style chez GM se dit très satisfait du résultat. «Pour dessiner ce véhicule, nous nous sommes inspirés de la Camaro 1969, mais nous ne l'avons pas copiée en l'actualisant.»
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Cette carrosserie dont le coefficient aérodynamique (Cx) est de 0,35 pour les modèles dotés du V8 et de 0,37 pour les versions animées du V6 repose sur une architecture similaire (nom de code Zeta) à celle utilisée par la G8 de Pontiac. Développée en Australie, cette plate-forme a cependant été modifié (les piliers A notamment ont été repoussés vers l'arrière pour accentuer la longueur du capot) tout comme les trains roulants pour permettre la pose de pneumatiques pouvant atteindre 20 pouces de diamètre.
En vente dans quelques semaines, la Camaro sera proposée de série avec un moteur V6 3,6 litres à injection directe de 304 chevaux. Une mécanique qui sied bien à la vocation poney car de ce coupé et lui assure des performances tout à fait respectables. Et responsables aussi puisque selon les premiers tests effectués par l'agence de l'efficacité énergétique américaine font état d'une moyenne (ville-route) de 10,9 litres aux 100 kilomètres lorsque la Camaro entraîne ses roues arrière motrices via la boîte automatique à 6 rapports, offerte moyennant supplément (1435 $). Sans doute que les performances globales (consommation comprise) de l'auto auraient été plus enthousiasmantes encore si ses concepteurs avaient veillé à surveiller son poids (1700 kg). C'est lourd, plus lourd que la Mustang et aussi que la Challenger, pourtant beaucoup plus imposante. Autre effet pervers de cet embonpoint: le freinage. Ce dernier manque cruellement d'endurance et aura tôt fait de refroidir les élans des conducteurs sportifs. Hélas, le système de freinage développé par Brembo pour ce véhicule demeure à l'usage exclusif de la version équipée du moteur V8 (SS). À revoir.
Bon, Les freins chauffent, la gomme brûle mais l'américaine forte d'un châssis bien affuté ne lâche plus une plainte, comme par le passé. En fait, sur le plan dynamique, la Camaro étonne. Sa direction, correctement assistée, permet de tracer des trajectoires précises et sa suspension (FE2) parvient à lisser les imperfections de la chaussée avec maestria, pour un véhicule de cette catégorie s'entend. Autre point positif: le confort acoustique qui permet maintenant d'envisager de longs périples sans avoir les oreilles qui bourdonnent.
À bord, il y a beaucoup à redire. Est-il besoin de rappeler que malgré un empattement - parmi les plus longs de la catégorie, les places arrière sont symboliques. L'accès est très étroit au niveau des pieds qu'il faut glisser ensuite sous les sièges. Des enfants s'en satisferont mais, au-delà, ce sera du dépannage. Et que dire aussi de ce volant en forme d'assiette qui offre une prise aussi inconfortable que celui qui dirigeait celui des défuntes Omni/Horizon commercialisées par Chrysler à la fin des années 70. Au chapelet de nos récriminations, il convient d'ajouter aussi l'absence de poignées de maintien, d'espaces de rangement dignes de ce nom, de baquets avant insuffisamment sculptés et d'un coffre dont le volume de chargement a pour seul mérite d'être moins ridicule que la découpe de son ouverture.
Moderne à plusieurs égards, cette Camaro du 21e siècle avance suffisamment d'arguments positifs pour donner raison à l'un des responsables de la General Motors qui, en 1996, en guise de réponse à un journaliste lui demandant ce que signifiait Camaro répondit: «c'est un animal vicieux qui avale des Mustang d'une seule bouchée». Reste maintenant à voir combien de consommateurs passeront à table...