Francis F
03/08/2013, 13h29
Au travail je suis responsable des rénovations de nuit jusqu'à la fin du mois. En fait, jusqu'au début de ma formation pour mon nouveau poste. Comme le nouveau magasin de Place Cartier est retardé, je me trouve à former leur équipe de nuit. Cette équipe est constituée à 75-80 % d'Africains fraichement arrivés. Pas évident... mais cette semaine, la leçon apprise pour eux a été le mot "magané" ! Pour moi, ça a été la dure réalité de voir des gens ayant fui leur ...pays... ayant plusieurs noms puisque chaque régime politique imposait ses règles. Des gens ayant souvent des diplômes universitaires qui ne sont pas reconnus ici. J'ai des médecins, des comptables et des ingénieurs. Qui sont pris pour travailler pas loin du salaire minimum pour faire vivre leur famille. Souvent des gens n'ayant aucune habileté au travail manuel. J'ai du apprendre à certains comment utiliser un tournevis ou un ratchet. Même la manipulation du marteau n'est pas évidente pour tous. Mais ils le font avec le sourire quand même. Et quand un d'entre eux a de la difficulté, ils se retrouvent tous avec lui à donner leur aide et leurs suggestions.
Bref, cette semaine, j'ai pris conscience que la vie n'est pas facile pour tous. Au Québec, on dit souvent que les travailleurs africains sont des fuckall. C'est sans doute souvent vrai. Mais c'est aussi presque toujours de notre faute. On les place dans des emplois où ils n'ont aucune formation et on leur donne de l'info de base seulement. Alors qu'ils ont besoin qu'on y aille par étape et sous-étapes... et sous-sous-étapes. J'ai retiré beaucoup de ces gens cette semaine, tant au niveau personnel que professionnel. J'espère que je leur ai donné un petit coup de pouce pour faciliter leur intégration. Au moins, ils savent que nos vieilles fixtures sont maganées !
Et petite anecdote ben niaiseuse... j'ai été réellement accepté dans leur gang après une discussion banale. Un d'entre eux expliquait pourquoi ils avaient plusieurs noms. C'était du au dirigeant de leur pays. J'ai demandé quel pays. Le Congo. Ma question suivante... Congo Kinshasa ou Brazzaville ? Ils étaient non seulement impressionné que je sache qu'il y a 2 Congo, mais aussi que je connaisse leurs capitales. À partir de ce moment-là, l’atmosphère a changé.
Bref, cette semaine, j'ai pris conscience que la vie n'est pas facile pour tous. Au Québec, on dit souvent que les travailleurs africains sont des fuckall. C'est sans doute souvent vrai. Mais c'est aussi presque toujours de notre faute. On les place dans des emplois où ils n'ont aucune formation et on leur donne de l'info de base seulement. Alors qu'ils ont besoin qu'on y aille par étape et sous-étapes... et sous-sous-étapes. J'ai retiré beaucoup de ces gens cette semaine, tant au niveau personnel que professionnel. J'espère que je leur ai donné un petit coup de pouce pour faciliter leur intégration. Au moins, ils savent que nos vieilles fixtures sont maganées !
Et petite anecdote ben niaiseuse... j'ai été réellement accepté dans leur gang après une discussion banale. Un d'entre eux expliquait pourquoi ils avaient plusieurs noms. C'était du au dirigeant de leur pays. J'ai demandé quel pays. Le Congo. Ma question suivante... Congo Kinshasa ou Brazzaville ? Ils étaient non seulement impressionné que je sache qu'il y a 2 Congo, mais aussi que je connaisse leurs capitales. À partir de ce moment-là, l’atmosphère a changé.