G@B
10/02/2004, 02h10
J'ai lu avec beaucoup d'intérêt cette série de reportages-choc du Journal de Montréal dans la dernière semaine. D'autant plus que mon ex-conjointe est elle-même enseignante depuis 9 ans dans une classe de 6e année d'une école primaire de Montréal et elle en a vu aussi de toutes les couleurs inimaginables. Enfants-roi, parents déresponsabilisés, absents ou totalement incompétants, les valeurs de base comme le respect et l'autorité ont pris l'bord et les profs écopent inévitablement.
Dans la tourmente de la polyvalente
:arrow: Sébastien Ménard - Journal de Montréal 06/02/2004 06h20
Un journaliste du Journal de Montréal a secrètement travaillé comme prof dans une polyvalente de la Rive-Nord, afin de connaître la réalité des enseignants québécois et d’observer le comportement des ados lorsqu’ils sont loin du regard de leurs parents.
Pendant dix jours, en décembre et janvier derniers, notre journaliste a régulièrement remplacé six profs de secondaires I et II à la Nouvelle école secondaire de Sainte-Marthe-sur-le-Lac, une polyvalente qui incarne bien la moyenne québécoise.
Français, mathématiques, sciences physiques, enseignement moral, etc. Durant son séjour dans la peau d’un prof, l’auteur de ces lignes a enseigné et supervisé une trentaine de périodes de cours auprès d’environ 200 élèves, âgés de 12 à 14 ans.
À la demande de (vrais) profs!
Ce sont de « vrais » profs qui, à bout de souffle, ont personnellement invité notre journaliste à partager leur quotidien, peu avant les Fêtes. «On veut que les gens comprennent l’enfer que l’on vit», avait alors expliqué l’instigatrice du projet, Julie Courchesne, enseignante de français.
À l’insu d’à peu près tout le monde et grâce à la complicité du directeur de la poly, le représentant du Journal devenait prof suppléant pendant dix jours.
Seulement huit membres du personnel étaient au courant de sa mission : six enseignants, qu’il remplaçait de temps à autre, ainsi que deux directeurs.
Mais pour les élèves et les autres profs, notre journaliste était un stagiaire qui rédigeait un mémoire de maîtrise en enseignement. Et, dans le cadre de ce projet d’étude, il devait effectuer un certain nombre de périodes de remplacement dans leur école.
Cette fausse occupation lui a d’ailleurs fourni une bonne excuse pour être photographié en classe: il avait besoin de quelques clichés pour prouver à son maître de stage qu’il avait bel et bien effectué ses heures de suppléance…
Lorsqu’il avait des périodes libres, notre journaliste se rendait dans un local qu’il avait réservé à la bibliothèque de l’école. Il téléchargeait dans son ordinateur l’enregistrement de chacune de ses périodes de cours et consignait par écrit toutes ses observations.
http://www2.canoe.com/archives/infos/dossiers/2004/02/20040206-062008.html
:arrow: Nos spécialistes se prononcent (http://www2.canoe.com/archives/infos/general/2004/02/20040206-063606.html)
:arrow: «F.uck utorité. Société de merde» (http://www2.canoe.com/archives/infos/general/2004/02/20040206-062952.html)
:arrow: Il avoue être gelé (http://www2.canoe.com/archives/infos/general/2004/02/20040206-063946.html)
:arrow: Le burnout rattraperait un prof sur cinq (http://www2.canoe.com/archives/infos/societe/2004/02/20040209-063150.html)
:arrow: Antidépresseurs à la rescousse (http://www2.canoe.com/archives/infos/general/2004/02/20040209-064044.html)
:arrow: Au moins un professeur pleure ou craque chaque semaine (http://www2.canoe.com/archives/infos/general/2004/02/20040209-064431.html)
:arrow: Les parents aussi responsables de l’enfer que vivent les enseignants (http://www2.canoe.com/archives/infos/societe/2004/02/20040210-065716.html)
:arrow: Ugo Lepore souhaite redorer le blason des profs (http://www2.canoe.com/archives/infos/general/2004/02/20040206-062327.html)
:arrow: Pierre Reid est catégorique; pas question de compter sur lui! (http://www2.canoe.com/archives/infos/quebeccanada/2004/02/20040211-065303.html)
Il s'en trouve parmi plusieurs parents d'élèves qui se choquent littéralement quand on ose soulever la question sur l'encadrement et l'éducation envers leurs enfants qui leur incombe. Bref, tout le monde se perçoit comme de bons parents et si leur enfant saute des coches à l'école et envoie promener le prof, c'est nécessairement à cause du prof ou du climat de l'école. Idem pour les bagarres dans les cours d'école. «Mon fils s'est défendu et il a bien fait »
Je n'ai pas d'enfants. Mais j'ai eu une conjointe enseignante durant 5 ans et par le fait même, cotoyé régulièrement son cercle d'ami(es) composé également de plusieurs enseignant(es) du primaire et du secondaire. Et ce qui revenait souvent c'est «désengagement des parents quand ce n'est pas carrément du je-m'en-foutisme » Certains profs se font littéralement blaster par des parents aggressifs qui n'ont pas pris que leur morveux se soit fait remettre à sa place en classe par un prof écoeurer de son insolence, son arrogance et son absence totale et chronique d'auto-discipline.
Mon ex qui aime encore malgré tout son travail, évoque par contre régulièrement la possibilité qu'elle se réoriente vers les..... soins infirmiers! Ça dit tout...
Les profs ont l'impression d'élever les enfants à la place des parents quand c'est plutôt un véritable partenariat parent/prof qui serait souhaitable pour préparer l'ado vers sa future vie de jeune adulte avec des valeurs inculquées et encouragées autant du coté familial que scolaire.
Mais c'est de l'utopie. Beaucoup de parents stressés et occupés par le quotidien de la vie vont préférer acheter le dernier Pentium 4 à leur ado avec la haute vitesse svp avec l'inévitable cellulaire en se disant «mon enfant manque de rien» La satisfaction du devoir accompli......
D'autres parents, n'ayant eux-même pas reçu une éducation décente ne seront donc pas à même d'inculquer des valeurs dont ils ignorent signification et bien-fondés.
Je ne fais pas ici le procès des parents, pas facile d'être parents de nos jours et même les meilleures familles comptent dans leurs rangs des progénitures de moutons noirs.
Les parents, quoi qu'ils en disent, ont leur grosse part à faire dans l'éducation de leurs enfants. Le système scolaire lui, va leur inculquer des connaissances et va les guider vers leurs aspirations professionelles futures. Difficile de motiver une classe d'élèves vers la réussite scolaire quand t'a toujours 3 ou 4 p'tits morveux qui jouent des bras alors qu'ils n'ont même pas encore de poils de poche, causant inévitablement un effet d'entrainement sur toute la classe si l'enseignant(e) ne corrige pas le tir avec une fermeté que ces p'tits morveux ne retrouve même pas à la maison.
Je ne généralise pas non plus. Il y a encore de bons parents responsables et une belle jeunesse qui pousse à grand pas. Mais les problèmes dans les écoles sont bien connus et le dossier du Journal de Montréal de cette semaine est une réalité dont il faut trouver des solutions et non considérer comme une cause perdue.
Dans la tourmente de la polyvalente
:arrow: Sébastien Ménard - Journal de Montréal 06/02/2004 06h20
Un journaliste du Journal de Montréal a secrètement travaillé comme prof dans une polyvalente de la Rive-Nord, afin de connaître la réalité des enseignants québécois et d’observer le comportement des ados lorsqu’ils sont loin du regard de leurs parents.
Pendant dix jours, en décembre et janvier derniers, notre journaliste a régulièrement remplacé six profs de secondaires I et II à la Nouvelle école secondaire de Sainte-Marthe-sur-le-Lac, une polyvalente qui incarne bien la moyenne québécoise.
Français, mathématiques, sciences physiques, enseignement moral, etc. Durant son séjour dans la peau d’un prof, l’auteur de ces lignes a enseigné et supervisé une trentaine de périodes de cours auprès d’environ 200 élèves, âgés de 12 à 14 ans.
À la demande de (vrais) profs!
Ce sont de « vrais » profs qui, à bout de souffle, ont personnellement invité notre journaliste à partager leur quotidien, peu avant les Fêtes. «On veut que les gens comprennent l’enfer que l’on vit», avait alors expliqué l’instigatrice du projet, Julie Courchesne, enseignante de français.
À l’insu d’à peu près tout le monde et grâce à la complicité du directeur de la poly, le représentant du Journal devenait prof suppléant pendant dix jours.
Seulement huit membres du personnel étaient au courant de sa mission : six enseignants, qu’il remplaçait de temps à autre, ainsi que deux directeurs.
Mais pour les élèves et les autres profs, notre journaliste était un stagiaire qui rédigeait un mémoire de maîtrise en enseignement. Et, dans le cadre de ce projet d’étude, il devait effectuer un certain nombre de périodes de remplacement dans leur école.
Cette fausse occupation lui a d’ailleurs fourni une bonne excuse pour être photographié en classe: il avait besoin de quelques clichés pour prouver à son maître de stage qu’il avait bel et bien effectué ses heures de suppléance…
Lorsqu’il avait des périodes libres, notre journaliste se rendait dans un local qu’il avait réservé à la bibliothèque de l’école. Il téléchargeait dans son ordinateur l’enregistrement de chacune de ses périodes de cours et consignait par écrit toutes ses observations.
http://www2.canoe.com/archives/infos/dossiers/2004/02/20040206-062008.html
:arrow: Nos spécialistes se prononcent (http://www2.canoe.com/archives/infos/general/2004/02/20040206-063606.html)
:arrow: «F.uck utorité. Société de merde» (http://www2.canoe.com/archives/infos/general/2004/02/20040206-062952.html)
:arrow: Il avoue être gelé (http://www2.canoe.com/archives/infos/general/2004/02/20040206-063946.html)
:arrow: Le burnout rattraperait un prof sur cinq (http://www2.canoe.com/archives/infos/societe/2004/02/20040209-063150.html)
:arrow: Antidépresseurs à la rescousse (http://www2.canoe.com/archives/infos/general/2004/02/20040209-064044.html)
:arrow: Au moins un professeur pleure ou craque chaque semaine (http://www2.canoe.com/archives/infos/general/2004/02/20040209-064431.html)
:arrow: Les parents aussi responsables de l’enfer que vivent les enseignants (http://www2.canoe.com/archives/infos/societe/2004/02/20040210-065716.html)
:arrow: Ugo Lepore souhaite redorer le blason des profs (http://www2.canoe.com/archives/infos/general/2004/02/20040206-062327.html)
:arrow: Pierre Reid est catégorique; pas question de compter sur lui! (http://www2.canoe.com/archives/infos/quebeccanada/2004/02/20040211-065303.html)
Il s'en trouve parmi plusieurs parents d'élèves qui se choquent littéralement quand on ose soulever la question sur l'encadrement et l'éducation envers leurs enfants qui leur incombe. Bref, tout le monde se perçoit comme de bons parents et si leur enfant saute des coches à l'école et envoie promener le prof, c'est nécessairement à cause du prof ou du climat de l'école. Idem pour les bagarres dans les cours d'école. «Mon fils s'est défendu et il a bien fait »
Je n'ai pas d'enfants. Mais j'ai eu une conjointe enseignante durant 5 ans et par le fait même, cotoyé régulièrement son cercle d'ami(es) composé également de plusieurs enseignant(es) du primaire et du secondaire. Et ce qui revenait souvent c'est «désengagement des parents quand ce n'est pas carrément du je-m'en-foutisme » Certains profs se font littéralement blaster par des parents aggressifs qui n'ont pas pris que leur morveux se soit fait remettre à sa place en classe par un prof écoeurer de son insolence, son arrogance et son absence totale et chronique d'auto-discipline.
Mon ex qui aime encore malgré tout son travail, évoque par contre régulièrement la possibilité qu'elle se réoriente vers les..... soins infirmiers! Ça dit tout...
Les profs ont l'impression d'élever les enfants à la place des parents quand c'est plutôt un véritable partenariat parent/prof qui serait souhaitable pour préparer l'ado vers sa future vie de jeune adulte avec des valeurs inculquées et encouragées autant du coté familial que scolaire.
Mais c'est de l'utopie. Beaucoup de parents stressés et occupés par le quotidien de la vie vont préférer acheter le dernier Pentium 4 à leur ado avec la haute vitesse svp avec l'inévitable cellulaire en se disant «mon enfant manque de rien» La satisfaction du devoir accompli......
D'autres parents, n'ayant eux-même pas reçu une éducation décente ne seront donc pas à même d'inculquer des valeurs dont ils ignorent signification et bien-fondés.
Je ne fais pas ici le procès des parents, pas facile d'être parents de nos jours et même les meilleures familles comptent dans leurs rangs des progénitures de moutons noirs.
Les parents, quoi qu'ils en disent, ont leur grosse part à faire dans l'éducation de leurs enfants. Le système scolaire lui, va leur inculquer des connaissances et va les guider vers leurs aspirations professionelles futures. Difficile de motiver une classe d'élèves vers la réussite scolaire quand t'a toujours 3 ou 4 p'tits morveux qui jouent des bras alors qu'ils n'ont même pas encore de poils de poche, causant inévitablement un effet d'entrainement sur toute la classe si l'enseignant(e) ne corrige pas le tir avec une fermeté que ces p'tits morveux ne retrouve même pas à la maison.
Je ne généralise pas non plus. Il y a encore de bons parents responsables et une belle jeunesse qui pousse à grand pas. Mais les problèmes dans les écoles sont bien connus et le dossier du Journal de Montréal de cette semaine est une réalité dont il faut trouver des solutions et non considérer comme une cause perdue.