Chialeux
28/03/2005, 10h23
Le gladiateur
Le gladiateur est un excité de la route. Il roule vite, trop vite. Il est persuadé d'appartenir à la race supérieure des automobilistes. Il croit qu'au volant, les plus lents doivent s'effacer pour ne pas gêner les plus rapides. Rien ne l'ulcère davantage que couper son élan. Dans quel cas, il se venge. Multiplie les appels de phare. Se colle au pare-chocs arrière de l'impudent pour lui ôter l'envie de recommencer.
La sangsue
C'est plus fort qu'elle, la sangsue déteste rouler seule. Il faut qu'elle trouve un compagnon de route. Alors, quand elle le trouve, elle ne le lâche plus et ne demande qu'à sauter dans sa «valise». À cette situation, elle ne voit que des avantages. D'abord, elle croit consommer moins, puisque son véhicule rencontre moins de résistance aérodynamique. Vrai en théorie, faux en pratique puisqu'elle dispense ce gain en jouant continuellement sur la pédale d'accélérateur pour se maintenir dans le sillage de la voiture qu'elle colle. Elle est également persuadée qu'un faible écart aiguise sa vigilance. En fait, à fixer le pare-chocs arrière, elle rétrécit son champ de vision et sombre dans une douce somnolence. Enfin, elle se dit que, protégé derrière une voiture-bouclier, elle est à l'abri des radars. Mais le remède peut s'avérer pire que le mal: si son compagnon de route freine brutalement, elle comprendra brutalement, mais un peu tard pourquoi il est important de respecter les distances de sécurité.
Le slalomeur
Attention, il est dangereux. Le slalomeur est facile à reconnaître: dès que la circulation ralentit, il s'agite comme une puce. Coup de volant à gauche, coup de volant à droite, il saute d'une file à l'autre, se glisse entre deux voitures, freine, accélère. Il cherche l'espace qui lui permettra de gagner une place. Puis une autre. Et encore une autre.
Le respect des distances de sécurité. Il s'en fout. Pire, il en profite pour s'insérer en force dans une autre file que la sienne. Tant pis s'il surprend les autres automobilistes en jaillissant sous leur capot. Tant pis s'il les oblige ainsi à ralentir, ce qui provoque une série de coups de freins en chaîne, danger de collision numéro un dans la circulation à flot. En fait, le slalomeur ne conduit pas, il s'amuse. C'est bien pour ça qu'il est dangereux.
L'imbécile
Lui, il n'est pas méchant. Mais c'est plus fort que lui: il a du mal à faire deux choses à la fois, réfléchir et conduire. Au feu vert, il a le droit de passer. Donc, il passe, sans se poser de questions. Dommage car s'il avait regardé plus loin que le bout de son capot, il aurait vu, devant lui, la circulation arrêtée. Et aurait compris qu'il allait être obligé d'immobiliser son véhicule au beau milieu du carrefour. Il est trop tard, il vient de créer un embouteillage à lui tout seul. Mais ce n'est pas de sa faute, le feu était vert. À voir le regard furieux des autres automobilistes, d'entendre leurs coups de klaxon, le gêne un peu. Mais pas trop quand même. La preuve, la prochaine fois, il recommencera.
Le gladiateur est un excité de la route. Il roule vite, trop vite. Il est persuadé d'appartenir à la race supérieure des automobilistes. Il croit qu'au volant, les plus lents doivent s'effacer pour ne pas gêner les plus rapides. Rien ne l'ulcère davantage que couper son élan. Dans quel cas, il se venge. Multiplie les appels de phare. Se colle au pare-chocs arrière de l'impudent pour lui ôter l'envie de recommencer.
La sangsue
C'est plus fort qu'elle, la sangsue déteste rouler seule. Il faut qu'elle trouve un compagnon de route. Alors, quand elle le trouve, elle ne le lâche plus et ne demande qu'à sauter dans sa «valise». À cette situation, elle ne voit que des avantages. D'abord, elle croit consommer moins, puisque son véhicule rencontre moins de résistance aérodynamique. Vrai en théorie, faux en pratique puisqu'elle dispense ce gain en jouant continuellement sur la pédale d'accélérateur pour se maintenir dans le sillage de la voiture qu'elle colle. Elle est également persuadée qu'un faible écart aiguise sa vigilance. En fait, à fixer le pare-chocs arrière, elle rétrécit son champ de vision et sombre dans une douce somnolence. Enfin, elle se dit que, protégé derrière une voiture-bouclier, elle est à l'abri des radars. Mais le remède peut s'avérer pire que le mal: si son compagnon de route freine brutalement, elle comprendra brutalement, mais un peu tard pourquoi il est important de respecter les distances de sécurité.
Le slalomeur
Attention, il est dangereux. Le slalomeur est facile à reconnaître: dès que la circulation ralentit, il s'agite comme une puce. Coup de volant à gauche, coup de volant à droite, il saute d'une file à l'autre, se glisse entre deux voitures, freine, accélère. Il cherche l'espace qui lui permettra de gagner une place. Puis une autre. Et encore une autre.
Le respect des distances de sécurité. Il s'en fout. Pire, il en profite pour s'insérer en force dans une autre file que la sienne. Tant pis s'il surprend les autres automobilistes en jaillissant sous leur capot. Tant pis s'il les oblige ainsi à ralentir, ce qui provoque une série de coups de freins en chaîne, danger de collision numéro un dans la circulation à flot. En fait, le slalomeur ne conduit pas, il s'amuse. C'est bien pour ça qu'il est dangereux.
L'imbécile
Lui, il n'est pas méchant. Mais c'est plus fort que lui: il a du mal à faire deux choses à la fois, réfléchir et conduire. Au feu vert, il a le droit de passer. Donc, il passe, sans se poser de questions. Dommage car s'il avait regardé plus loin que le bout de son capot, il aurait vu, devant lui, la circulation arrêtée. Et aurait compris qu'il allait être obligé d'immobiliser son véhicule au beau milieu du carrefour. Il est trop tard, il vient de créer un embouteillage à lui tout seul. Mais ce n'est pas de sa faute, le feu était vert. À voir le regard furieux des autres automobilistes, d'entendre leurs coups de klaxon, le gêne un peu. Mais pas trop quand même. La preuve, la prochaine fois, il recommencera.