Stéphane Dumas
09/06/2005, 22h38
2 articles trouvé à http://www.lefigaro.fr/eco-entreprises/20050609.FIG0236.html?074702
http://www.lefigaro.fr/eco-entreprises/20050606.FIG0294.html?074832
si jamais la Logan viendrait mettre ses roues au Québec (en tant que Nissan :?: ), pensez-vous qu'elle pourrait avoir un certain succès par ici?
C'est l'événement automobile et médiatique de ce mois de juin. La Logan, la voiture «low cost» de Renault commercialisée sous la marque roumaine Dacia, débarque aujourd'hui en France. Vendue entre 7 500 et 8 990 euros selon les modèles et les options, la marque au losange prévoit d'en écouler 1 500 cette année et 5 000 en année pleine en France.
Les clients devraient donc se presser dès ce matin en concession pour juger le phénomène. Premiers visés : les familles monomotorisées, attirées par les dimensions généreuses de la voiture, et les jeunes conducteurs à l'affût d'un premier véhicule bon marché. Malgré l'annonce d'une semaine portes ouvertes qui s'étalera jusqu'au 13 juin, ils risquent pourtant de devoir s'armer de patience, tant les problèmes de logistique pourraient peser sur l'approvisionnement. Ainsi, en région parisienne, hier, seules deux concessionnaires avaient reçu leur modèle de présentation. Une situation qui devrait toutefois être réglée dès la fin de semaine au fur et à mesure des livraisons en provenance de l'usine roumaine de Pitesti.
Reste que, pour Renault, la France et les pays occidentaux en général ne sont pas une priorité. Initialement, le constructeur n'avait d'ailleurs pas prévu de commercialiser la Logan sur ces marchés. La pression de ses revendeurs, inquiets d'une possible concurrence des importateurs non officiels, en aura décidé autrement. Désormais, Renault envisage d'en vendre 50 000 par an en Europe occidentale, soit moins de 10% du total des ventes.
Mais il sera peut-être contraint de revoir ses plans à la hausse. Les premières remontées en provenance des concessions laissent en effet entrevoir un succès bien plus important que cela, preuve que la Logan a déjà rencontré son public. Du coup, en région parisienne comme en province, les délais de livraison s'allongent. Pour une commande aujourd'hui, les clients devront attendre les mois de septembre ou d'octobre avant de prendre possession de leur voiture. La Logan va-t-elle bouleverser l'industrie l'automobile ? Anticipe-t-elle un nouveau segment de marché ? Rarement, depuis l'apparition de la Scénic peut-être, une voiture aura généré autant d'interrogations...
Mais la Logan n'est pas n'importe quelle voiture. Non pas pour sa ligne qui peut sembler à certains «vieillotte», mais en raison de son positionnement. Il s'agit d'une voiture familiale vendue deux à trois fois moins chère que ses concurrentes.
Commercialisée à partir de 5 000 euros en Roumanie, la Logan, dont le concept a été imposé par Louis Schweitzer, l'ancien patron de Renault, sera donc disponible en France, dès jeudi, entre 7 500 et 8 990 euros.
Initialement conçue et réservée aux marchés émergents, la France est entrée par effraction dans la liste des pays qui la commercialisent. Les revendeurs s'inquiétaient de la concurrence des importateurs non officiels. Les voilà donc servis, du bout des lèvres pourrait-on dire. Renault envisage d'en vendre seulement 1 500 cette année et 5 000 en année pleine sur son marché domestique. Gaëtan Toulemonde, analyste automobile à la Deutsche Bank, s'efforce de tempérer l'événement. «En Europe de l'Ouest, la Logan représentera au maximum 50 000 voitures par an, par rapport aux 15 millions d'autos immatriculées chaque année, explique-t-il, Renault veut casser les importations parallèles, maîtriser les ventes et l'image de la Logan tout en générant du trafic dans les concessions.»
Mais si Renault en vendait plus ? «C'est la voiture idéale pour la campagne. Pour moi, elle correspond parfaitement à la deuxième voiture de la famille», défend un jeune cadre, père de famille, très loin du profil de client type dressé par Renault (lire ci-dessous).
En cas de succès, la première victime risque d'être le marché de l'occasion. On imagine aisément le slogan publicitaire : Pour le prix d'une seconde main, partez au volant d'une voiture neuve, fabriquée par un grand groupe français !
Deuxième victime potentielle, les autres voitures familiales neuves. Une hypothèse que les constructeurs préfèrent écarter. «Nos clients ne peuvent plus se passer de la climatisation, des airbags latéraux, des vitres électriques, de la direction assistée», explique un constructeur. Pas si sûr. «Je me fiche du toit ouvrant électrique. Je veux un grand coffre pour mettre du bois et ne pas m'inquiéter de savoir si mes enfants mettent du chocolat sur les banquettes arrière», ajoute le jeune père de famille.
Patrice Solaro analyste chez Keppler Equities, préfère dédramatiser : «S'il y a un risque de cannibalisation avec certains modèles de la gamme, il sera limité. Je suis certain que Renault gagnera plus d'argent avec une Logan conçue pour gagner de l'argent qu'avec une Clio de base dont le prix aura été baissé.»
Rémy Cornubert, consultant au cabinet Mercer, voit dans la Logan la réponse idéale à la hausse des tarifs. «Il existe un marché pour les véhicules basiques, pas chers et neufs. Logan est une réponse à l'inflation du prix de vente des automobiles tandis que le pouvoir d'achat des ménages s'effrite.»
Il estime cependant que la Logan pourrait rester un épiphénomène en France. A voir, d'autant qu'à l'étranger, Renault a d'ores et déjà vendu 69 000 Logan dont 80% en Roumanie. Des Logan roulent du reste déjà en France. La première a été vendue le 20 mai dans le Nord, fourni par un mandataire à un de ses clients de Zuydcoote (Nord).
http://www.lefigaro.fr/eco-entreprises/20050606.FIG0294.html?074832
si jamais la Logan viendrait mettre ses roues au Québec (en tant que Nissan :?: ), pensez-vous qu'elle pourrait avoir un certain succès par ici?
C'est l'événement automobile et médiatique de ce mois de juin. La Logan, la voiture «low cost» de Renault commercialisée sous la marque roumaine Dacia, débarque aujourd'hui en France. Vendue entre 7 500 et 8 990 euros selon les modèles et les options, la marque au losange prévoit d'en écouler 1 500 cette année et 5 000 en année pleine en France.
Les clients devraient donc se presser dès ce matin en concession pour juger le phénomène. Premiers visés : les familles monomotorisées, attirées par les dimensions généreuses de la voiture, et les jeunes conducteurs à l'affût d'un premier véhicule bon marché. Malgré l'annonce d'une semaine portes ouvertes qui s'étalera jusqu'au 13 juin, ils risquent pourtant de devoir s'armer de patience, tant les problèmes de logistique pourraient peser sur l'approvisionnement. Ainsi, en région parisienne, hier, seules deux concessionnaires avaient reçu leur modèle de présentation. Une situation qui devrait toutefois être réglée dès la fin de semaine au fur et à mesure des livraisons en provenance de l'usine roumaine de Pitesti.
Reste que, pour Renault, la France et les pays occidentaux en général ne sont pas une priorité. Initialement, le constructeur n'avait d'ailleurs pas prévu de commercialiser la Logan sur ces marchés. La pression de ses revendeurs, inquiets d'une possible concurrence des importateurs non officiels, en aura décidé autrement. Désormais, Renault envisage d'en vendre 50 000 par an en Europe occidentale, soit moins de 10% du total des ventes.
Mais il sera peut-être contraint de revoir ses plans à la hausse. Les premières remontées en provenance des concessions laissent en effet entrevoir un succès bien plus important que cela, preuve que la Logan a déjà rencontré son public. Du coup, en région parisienne comme en province, les délais de livraison s'allongent. Pour une commande aujourd'hui, les clients devront attendre les mois de septembre ou d'octobre avant de prendre possession de leur voiture. La Logan va-t-elle bouleverser l'industrie l'automobile ? Anticipe-t-elle un nouveau segment de marché ? Rarement, depuis l'apparition de la Scénic peut-être, une voiture aura généré autant d'interrogations...
Mais la Logan n'est pas n'importe quelle voiture. Non pas pour sa ligne qui peut sembler à certains «vieillotte», mais en raison de son positionnement. Il s'agit d'une voiture familiale vendue deux à trois fois moins chère que ses concurrentes.
Commercialisée à partir de 5 000 euros en Roumanie, la Logan, dont le concept a été imposé par Louis Schweitzer, l'ancien patron de Renault, sera donc disponible en France, dès jeudi, entre 7 500 et 8 990 euros.
Initialement conçue et réservée aux marchés émergents, la France est entrée par effraction dans la liste des pays qui la commercialisent. Les revendeurs s'inquiétaient de la concurrence des importateurs non officiels. Les voilà donc servis, du bout des lèvres pourrait-on dire. Renault envisage d'en vendre seulement 1 500 cette année et 5 000 en année pleine sur son marché domestique. Gaëtan Toulemonde, analyste automobile à la Deutsche Bank, s'efforce de tempérer l'événement. «En Europe de l'Ouest, la Logan représentera au maximum 50 000 voitures par an, par rapport aux 15 millions d'autos immatriculées chaque année, explique-t-il, Renault veut casser les importations parallèles, maîtriser les ventes et l'image de la Logan tout en générant du trafic dans les concessions.»
Mais si Renault en vendait plus ? «C'est la voiture idéale pour la campagne. Pour moi, elle correspond parfaitement à la deuxième voiture de la famille», défend un jeune cadre, père de famille, très loin du profil de client type dressé par Renault (lire ci-dessous).
En cas de succès, la première victime risque d'être le marché de l'occasion. On imagine aisément le slogan publicitaire : Pour le prix d'une seconde main, partez au volant d'une voiture neuve, fabriquée par un grand groupe français !
Deuxième victime potentielle, les autres voitures familiales neuves. Une hypothèse que les constructeurs préfèrent écarter. «Nos clients ne peuvent plus se passer de la climatisation, des airbags latéraux, des vitres électriques, de la direction assistée», explique un constructeur. Pas si sûr. «Je me fiche du toit ouvrant électrique. Je veux un grand coffre pour mettre du bois et ne pas m'inquiéter de savoir si mes enfants mettent du chocolat sur les banquettes arrière», ajoute le jeune père de famille.
Patrice Solaro analyste chez Keppler Equities, préfère dédramatiser : «S'il y a un risque de cannibalisation avec certains modèles de la gamme, il sera limité. Je suis certain que Renault gagnera plus d'argent avec une Logan conçue pour gagner de l'argent qu'avec une Clio de base dont le prix aura été baissé.»
Rémy Cornubert, consultant au cabinet Mercer, voit dans la Logan la réponse idéale à la hausse des tarifs. «Il existe un marché pour les véhicules basiques, pas chers et neufs. Logan est une réponse à l'inflation du prix de vente des automobiles tandis que le pouvoir d'achat des ménages s'effrite.»
Il estime cependant que la Logan pourrait rester un épiphénomène en France. A voir, d'autant qu'à l'étranger, Renault a d'ores et déjà vendu 69 000 Logan dont 80% en Roumanie. Des Logan roulent du reste déjà en France. La première a été vendue le 20 mai dans le Nord, fourni par un mandataire à un de ses clients de Zuydcoote (Nord).