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Loin de moi, l'idée de parodier le confrère ala007, en y allant de ma fable à moi.
J'ai écouté Gary Bettman, commissaire de la LNH, lors de l'annonce du transfert de la concession d'Atlanta à Winnipeg. Il a clairement évoqué le travail patient, articulé et sans artifice fait par les gens de Winnipeg, M.Chipman, en tête, pour ravoir leur équipe dans la capitale manitobaine.
Il faut bien se remémorer qu'il y a déjà cinq ans que le Centre MTS a ouvert ses portes à Winnipeg. L'édifice a coûté aux environs de 135 millions dont 45 millions provenant du secteur public. Une équipe de la Ligue Américaine, le Moose, y aura joué quelques années avant l'annonce de ce midi.
Qu'a-t-on fait durant ces mêmes années à Québec ? Ne savait-on pas qu'il fallait un nouveau Colisée pour satisfaire les besoins en divertissement des gens de cette cité, mais aussi pour la très grande région qu'elle dessert ? Voilà qu'un matin, il n'y a pas si longtemps, on se réveille dans la Vieille Capitale et on voit qu'il y a maintenant opportunité d'un retour des Nordiques. Un conseiller en avise le Chef des cigales et lui dit qu'il y a même un très riche Bourdon prêt à leur procurer cette équipe tant attendue. Le Bourdon n'y met qu'une condition, que la colonie de cigales lui fournisse un grand complexe sportif pour y loger à peu de frais ces nouveaux Nordiques.
Le Chef des cigales est vaillant quand il s'agit de projets pouvant plaire à sa communauté et qui peuvent lui donner quelques votes de plus. Mais, les réserves d'argent ne sont pas très bien garnis à Québec, mais on est habitué à demander aide à sa voisine plus grosses et mieux nanties, la province. Donc, on va sur la place publique et tambours battant, on présente ce projet au Grand Manitou des lieux. Bon voisin qu'il est et vivant presqu'en concubinage avec le Chef des cigales, il accepte d'être partie prenante de belle façon pour la construction de ce nouvel amphithéâtre, le passe-partout du retour du Gros Hockey à Québec. Le Chef des cigales se fait aussi éloquent que possible, parle de Jeux Olympiques, d'un complexe à la mesure de cette grande cité du monde et tout y passe. On ne lésine pas, pas question d'un minable édifice à la Winnipeg, il nous faut la totale... Il en coûtera plus de quatre cent millions, au moins le double de celui du Manitoba, mais posez pas de questions inutiles, nous à Québec, on sait où l'on s'en va, tonne le Chef des cigales.
Puis on bâcle une entente avec le Bourdon milliardaire et là, tout presse. Mais hélas ! Arrivent quelques briseurs de fête qui veulent l'annulation de l'entente conclue avec le Bourdon monnayeur, y voyant des irrégularités. Irrités par une telle insolence, un grand nombre de cigales éprises de hockey sont prêts à clouer ces ignobles contestataires au pilori. Le Chef des cigales réplique en allant voir les parlementaires de son voisin la province; il leur demande de faire un arrêté afin de faire taire les opposants. Les parlementaires aiment eux-aussi le hockey et les votes, il décident donc de passer à l'action et de faire loi de silence pour tous les critiques du projet. Mais l'un d'eux s'opposent à ce bâillon, un vilain qui vient du bout de la Terre, qui ne semblent pas aimer le hockey et surtout représentent un comté d'une grosse ville réputée rivale de la pure et digne Québec.
Voilà où en est la triste histoire de cet amphithéâtre en projet, dont la première pelletée de terre tarde tant à venir et qui se voit compromis juste par l'action de quelques-uns qui ont osé demander un peu de lumière. Ils ne savent donc pas ces emmerdeurs que c'est à la noirceur que ce sont faits la plupart des enfants qui ont bâti le Québec d'aujourd'hui ! Comme tout aurait été facile s'ils ne s'étaient pas mis dans le chemin du Chef des cigales ! Le Maire Drapeau n'aurait pas pu faire son Stade Olympique, à Montréal, si des opposants comme eux avaient là ! C'est vraiment pas drôle de faire vivre un tel supplice aux supporteurs des Nordiques ! Après tout, l'argent c'est pas si important !
Ainsi, en ce 31 mai 2011, on nous présente le Chef des cigales dans toute sa grandeur, où il se montre envieux des gens de Winnipeg, parce qu'ils ont obtenu le retour du hockey de la LNH avant sa communauté. Au lieu d'être amer, ce grand amateur des réflecteurs aurait tout intérêt à s'inspirer de ce qui s'est fait au Centre du Canada. Eux, ils ont préféré l'approche des petits pas mais dans la bonne direction.
Conclusion:
La course folle initiée par le maire Labeaume pour rattraper le temps perdu risque d'être vaine et encore plus s'il n'ajuste pas mieux sa boussole. Ne vaudrait-il pas mieux un nouveau Colisée moins fastueux mais dont l'aboutissement serait possible à plus court terme? La conjoncture actuelle est très favorable aux marchés du hockey au Canada mais rien ne peut garantir qu'il en sera ainsi dans cinq ans.
Winnipeg comme la fourmi de la fable avait compris cela, il y a belle lurette et ils ont pu dire "présent" immédiatement.
Les dirigeants de la Ville de Québec aurait dû s'inspirer du Premier Ministre Robert Bourassa. Lui, dans les années 1970, n'a pas craint de prendre les devants avec son projet de la Baie James... Ça s'est avéré pas mal mieux que du nucléaire, n'est-ce pas ?
Et prenons un peu de pop-corn en parlant du "Amir Khadir show"