On voit que l'ignorance rend aveugle quand on ne sais pas de quoi on parle, voici un texte vraiment intéressant écrit par André Pratte de La Presse:
Les soldats canadiens ne sont pas au bout de leur peine. D'autres parmi eux perdront la vie, c'est presque certain. Néanmoins, on peut d'ores et déjà dire que la mission des Forces armées dans le sud de l'Afghanistan est terminée. Pas accomplie. Terminée. C'est-à-dire que le sort en est jeté.
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Le gouvernement Harper a abandonné toute idée de la prolonger au-delà de février 2009. Son seul souci maintenant, c'est de réduire les dégâts - humains et politiques - d'ici l'échéance. C'était patent dimanche, lors de l'entrevue accordée à CTV (Question Period) par le ministre de la Défense. Gordon O'Connor a prédit que dans six mois, le gros des opérations militaires dans la région de Kandahar sera sous la responsabilité de l'armée afghane, tandis que les soldats canadiens seront «en réserve».
Il y a un an et demi, participant à la même émission, M. O'Connor avait été interrogé à propos d'un sondage révélant l'opposition d'une majorité des Canadiens à la mission afghane. Le ministre, qui venait tout juste d'être nommé à ce poste, avait alors déclaré: «Ce sondage me démontre que j'ai beaucoup de travail à faire. Je dois commencer à expliquer aux Canadiens pourquoi nous sommes en Afghanistan et à faire connaître le bon travail que nous accomplissons.» De toute évidence, les explications de M. O'Connor n'ont pas suffi. Il a lui-même admis son échec dimanche: «Beaucoup de Canadiens ne comprennent pas ce qui se passe en Afghanistan, quels sont les besoins là-bas et les succès que nous remportons à la fois militairement et en matière de développement.»
Méconnaissance, vraiment? Incrédulité, plutôt. Les Canadiens ne croient tout simplement pas ce que leur dit le gouvernement à ce sujet. Ils ont l'impression que les Forces armées canadiennes se battent en vain, qu'Ottawa fait le jeu de George Bush, que trop peu de ressources sont consacrées à la reconstruction. Les faits vont à l'encontre de cette perception, mais le gouvernement Harper n'a pas su en convaincre la population.
Il y a, dans l'effondrement du soutien populaire à la mission afghane, matière à une profonde réflexion. Si les Canadiens refusent que leurs soldats combattent aux côtés des Américains, à quelle opération militaire accepteront-ils de participer dans l'avenir? Rares, en effet, sont les interventions internationales où les Américains ne jouent pas un rôle de premier plan.
Si la caution de l'ONU ne nous suffit pas, de qui exigerons-nous la bénédiction pour être rassurés sur le bien-fondé d'une intervention armée?
Si nous rejetons toute mission militaire où la victoire n'est pas à la fois instantanée et sans victimes, quel rôle voyons-nous pour nos soldats? Et pour le Canada dans le monde?
En plus d'être pacifistes, attitude noble bien entendu, les citoyens canadiens semblent être devenus extraordinairement naïfs. Selon un sondage récent, six Canadiens sur 10 souhaitent que l'OTAN entame des négociations avec les talibans pour mettre un terme aux affrontements. Négocier avec les talibans! M. Harper pourrait aussi inviter ben Laden à prendre le thé au 24 Sussex...
Les militaires canadiens sont en quelque sorte victimes d'un mythe qu'ils ont eux-mêmes contribué à édifier, celui du rôle pacificateur du Canada dans le monde. Pendant des années, on nous a vanté la participation de nos soldats aux missions de maintien de la paix de l'ONU, à l'exclusion de toutes autres opérations. Depuis, le monde a changé et avec lui les missions dites de paix. Mais la plupart des Canadiens en sont restés à une vision réductrice de la philosophie de Pearson.
Il a fallu des décennies à la communauté internationale pour accepter que la souveraineté des États ne puisse servir d'abri aux massacres de populations, qu'il existait une telle chose que la «responsabilité de protéger». Cette avancée s'est produite, notamment, grâce aux efforts du gouvernement du Canada (sous Jean Chrétien et Lloyd Axworthy). Si les Canadiens s'en tiennent à leur vision fleur bleue de la sécurité mondiale, ils choisiront de rester les bras croisés devant les génocides, les guerres civiles et les complots terroristes, tout en multipliant les voeux pieux, une tradition bien canadienne.
Telle sera donc la nouvelle mission internationale du Canada: gérant d'estrade.
Pour ceux qui ne savent pas qu'il y a des progrès réalisés et non seulement les 66 soldats morts, voici une parti du speach du ministre O'Connor:
Plus précisément, selon un sondage mené auprès des Afghans cette année, 84 p. 100 de la population considère que la situation est meilleure qu’elle ne l’était sous le régime des Talibans. Soixante seize pour cent des personnes interrogées ont déclaré que le pays était plus sûr.
Voici pourquoi les Afghans ont une vie meilleure qu’il y a cinq ans.
Il y a cinq ans, il n’y avait pas de gouvernement national et pas de démocratie.
Depuis, l’Afghanistan a organisé avec succès plusieurs élections. Le pays a maintenant une constitution, un président élu et un parlement.
Il y a cinq ans, les femmes vivaient en marge de la société.
Aujourd’hui, les femmes font partie du gouvernement.
Quatre vingt sept femmes siègent à l’assemblée nationale, soit 25 p. cent des députés.
Il y a cinq ans, les gens avaient du mal à se faire soigner.
Aujourd’hui, 80 p. 100 de la population à accès aux soins de santé, soit dix fois plus qu’en 2001.
Il y a cinq ans, l’éducation n’était pas pour tous.
Aujourd’hui, près de six millions d’enfants afghans sont scolarisés, soit six fois plus qu’en 2001. Dans les écoles, près de quatre enfants sur dix sont des filles – alors qu’il n’y en avait pratiquement aucune il y a cinq ans.
Il y a maintenant dix fois plus d’inscriptions dans les établissements d’enseignement supérieur, soit plus de 40 000 étudiants.
Il y a cinq ans, l’économie périclitait.
Depuis, l’économie du pays a triplé et le revenu par habitant a doublé. Les gens ont maintenant plus d’argent.
Enfin, il y a un indicateur indéniable du progrès accompli.
Les gens reviennent chez eux.
Quatre millions de réfugiés sont rentrés en Afghanistan. C’est l’un des plus massifs retours au pays de l’histoire.
Les gens savent qu’il n’y a plus de danger et qu’ils peuvent offrir une vie meilleure à leurs enfants.
Ce n’est pas tout.
Progrès en matière d’opérations militaires et de développement dans la province de Kandahar
Nous réalisons aussi des progrès en ce qui a trait à la situation militaire et aux activités de développement dans la province de Kandahar.
Sur le plan militaire, au cours des derniers six mois, nous avons jeté les bases qui nous permettront de continuer d’améliorer la situation dans la province de Kandahar.
L'opération Medusa, qui a redonné au gouvernement afghan le contrôle d'une partie de la province de Kandahar que l'on croyait être le fief des talibans, n'est qu'un exemple de nos récents succès.
L'été dernier, les Forces canadiennes ont assuré à nos alliés, les Britanniques et les Néerlandais, la sécurité et l'aide dont ils avaient besoin pour partir en mission dans le sud de l'Afghanistan.
Sans le soutien du Canada, l’OTAN n’aurait pu étendre ses opérations dans le sud de l’Afghanistan aussi rapidement.
Nous effectuons maintenant des patrouilles et des opérations de combat dans des secteurs autrefois considérés comme des sanctuaires pour les talibans.
Par ailleurs, nos opérations dans les régions de Pashmull et de Panjawi, à l’ouest de la ville de Kandahar, ont jeté les bases essentielles au développement.
Nous établissons des zones de développement en Afghanistan dans des endroits stratégiques, secteurs de développement qui permettront un renouvellement futur.
Nos progrès en matière de développement sont aussi importants.
Dans la province de Kandahar, où se trouve l’Équipe provinciale de reconstruction du Canada, on a mis sur pied 427 conseils de développement communautaire, dont 106 pour les femmes, qui permettent aux collectivités afghanes d’organiser et de mettre en œuvre des projets de développement ayant des répercussions positives directes sur leur qualité de vie.
Ces conseils ont mené à bien 700 projets.
Nous avons apporté des améliorations en ce qui a trait à la qualité de l’eau potable, à l’hygiène, à l’irrigation, au développement de l’infrastructure, à la production de revenus et aux cliniques de santé dans de nombreuses collectivités de la province de Kandahar!
Plus de 10 kilomètres de canaux d’irrigation ainsi que des réseaux de drainage totalisant 14 km.
Le Canada a aussi contribué au réseau de transport et au réseau électrique de la province de Kandahar. On y a construit 150 km de routes et quatre ponts ainsi que 50 km de lignes électriques et 10 transformateurs, et on a fourni 42 générateurs à des villages de la province.
En outre, plus de 1 000 puits ont été creusés et 800 pompes, fournies. Quatre grands réservoirs d’eau sont maintenant fonctionnels et il existe dans la province des réseaux d’approvisionnement en eau.
De plus, l’EPR canadienne a fourni des ordinateurs et a construit un système de distribution d’eau pour l’Université de Kandahar.
On a distribué plus de 6 000 trousses scolaires aux enfants de la province de Kandahar et on a fait don de bicyclettes au ministère de l'Éducation pour qu'il les distribue comme prix de fin d'année.
J'espère ne plus lire les gérants d'estrade ignorants qui comparaient la guerre en Afghanistan à celle de l'Irak :lol: