Comme l'a constaté son prédécesseur Guy Carbonneau cette saison, Bob Gainey réalise que les joueurs du Canadien ont la tête dure.
Au terme de la deuxième défaite en séries éliminatoires du Tricolore à Boston, samedi, l'entraîneur a laissé tomber une réponse fort révélatrice vers la fin de la conférence de presse qu'il a accordée, quand on lui a demandé ce que les joueurs devaient faire afin de redresser la situation face aux Bruins.
«Ecoutez l'entraîneur», a-t-il lancé promptement.
Carbonneau a dû rire jaune s'il a entendu la réplique de Gainey parce qu'il a maintes fois déploré le manque d'écoute de ses troupiers, avant d'être congédié.
Invité à préciser le fond de sa pensée, dimanche, Gainey a d'abord évoqué qu'il s'agissait d'une boutade de sa part, invitant le journaliste qui lui a adressé la question à aiguiser son sens de l'humour. Il a ensuite accepté d'élaborer.
«On essaie de fournir des directives aux joueurs. On leur demande d'éviter les pénalités, mais on ne peut pas exercer un contrôle sur ce qu'ils font quand le match est en cours, a-t-il expliqué. Les joueurs sont remplis de bonnes intentions, je suis sûr. Ils veulent suivre les directives des entraîneurs ou de leurs coéquipiers. Mais ce n'est pas facile de le faire dans le feu de l'action, comme on l'a vu samedi.»
Comme les joueurs font la sourde oreille, Gainey a jugé nécessaire de mettre l'accent sur ce qui «se passe entre leurs oreilles», en annulant la séance d'entraînement qui avait été programmée afin de tenir une réunion à la place.
Seuls les réservistes ont sauté sur la glace du complexe sportif Bell de Brossard: les attaquants Matt D'Agostini, Gregory Stewart et Tomas Plekanec ainsi que le défenseur Ryan O'Byrne.
En retard 2-0 dans la série, le Canadien a la confiance fragilisée et Gainey s'est évertué à remonter le moral des joueurs, avant le crucial match numéro trois qui va être disputé au Centre Bell, lundi.
«J'ai estimé que la plus importante chose à faire avec les joueurs à ce stade-ci est de travailler sur ce qui se passe entre leurs oreilles, a expliqué Gainey. On a fait le point sur ce qui s'est passé samedi et on leur a donné des outils afin qu'ils soient animés d'une attitude positive et qu'ils croient en leurs chances de l'emporter, en se présentant au Centre Bell, lundi.»
Markov, fort douteux
De la façon dont les Bruins jouent, le CH est en quelque sorte à la recherche de miracles afin de faire tourner le vent. Un miracle de la médecine moderne ferait l'affaire, mais il ne risque pas de se produire. Le défenseur Andrei Markov et le joueur de centre Robert Lang ne devraient pas être de la partie, particulièrement Lang, même s'ils ont chaussé les patins, dimanche matin.
Gainey a confié que les deux vétérans ont patiné au cours des derniers jours (Lang en survêtement seulement). Il a ajouté qu'on ne doit pas s'attendre à les voir dans la formation avant qu'ils ne prennent part à des séances d'entraînement en compagnie de leurs coéquipiers.
«Ils se rapprochent d'un retour au jeu», a admis Gainey, en renchérissant qu'aucun des deux joueurs ne devrait s'entraîner avec l'équipe lundi matin.
«Andrei est incapable de jouer actuellement», a-t-il coupé court sur le sujet.
Le défenseur Francis Bouillon, qui a tenté un retour au jeu à Boston, samedi, va également manquer à l'appel. Bouillon, qui était à l'écart du jeu depuis le 21 février, n'a effectué que quatre présences sur la glace, avant d'abandonner. On craint qu'il n'ait aggravé la blessure à l'aine et à la paroi abdominale qui l'afflige.
C'était prévisible, Gainey n'a pas dévoilé l'identité du gardien qu'il va envoyer dans la mêlée. Il a mentionné qu'il n'avisera le principal intéressé que lundi matin. Jaroslav Halak a bien fait en remplacement de Carey Price, samedi, au moment où le Canadien tirait de l'arrière 5-1 en troisième période. Ce n'est pas que Price ait été mauvais. Il n'a pas reçu un bon soutien de ses coéquipiers.
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