Article du Figaro posté en juin dernier.
https://www.lefigaro.fr/sports/autre...ition-20220611

Gilles Festor, envoyé spécial au Mans
Il fut un temps, encore pas si lointain, où Toyota, collectionnait les désillusions dans la Sarthe en traînant même dans la Sarthe l’image de l’éternel loser. D’une écurie maudite, aussi, malgré la présence sur les flancs de ses bolides des numéros 7 et 8, chiffres porte-bonheur dans un Japon superstitieux. Le retournement de l’histoire est parfois brutal : après des années d’échecs parfois humiliants (le plus cuisant restant cet abandon dans le dernier tour de la voiture leader en 2016), le Toyota Gazoo Racing enchaîne depuis 2018 les succès avec insolence.
Dimanche, le constructeur nippon a ainsi signé une cinquième victoire de rang dans la Sarthe pour s’inviter un peu plus à la table des géants de l’épreuve reine de l’endurance. Son succès le plus écrasant face à une concurrence dominée de bout en bout et qui n’a jamais eu son mot à dire dans cette 90e édition, au final peu emballante. Ce doublé triomphal permet à la marque de dépasser Ford et Alfa Romeo (4 succès) au palmarès de l’événement, en ayant désormais Bentley (six succès) à portée de tir.
Une concurrence réduite à néant
La GR 010 Hybrid n°8 confiée au trio Sébastien Buemi, quadruple vainqueur de la course, Brendon Hartley et au petit nouveau Ryo Hirakawa, a pris sa revanche sur la n°7 qui avait brisé l’an dernier sa série de trois victoires consécutives. La sœur jumelle sacrée en 2021 a longtemps fait jeu égal pour conserver sa couronne, chipant même à plusieurs reprises le leadership à la faveur d’une erreur de l’autre équipage ou d’un arrêt au stand tombant au bon moment. Le bras de fer, bouillant dans la nuit noire mancelle, a pris fin lorsqu’une panne soudaine a immobilisé Jose Maria Lopez au petit matin en sortie de virage Indianapolis. Lorsque le problème a finalement été réglé à distance, la n°8 était déjà loin, fonçant vers le drapeau à damier avec une avance confortable.