J'habite en fait dans un beau petit quartier à l'ouest de l'accident, mais dont les maisons sont situées de 30 à 160 mètres de la voie ferrée. Le train, dont l'état général me faisait déjà sourciller, faisait partie des meubles ici.
J'étais chez moi lorsque l'accident s'est produit. Au début le boom n'était pas plus fort que le tonnerre et l'électricité a manqué quelques secondes alors j'étais convaincu que c'était un orage. Jusqu'à temps que le CGA m'appelle, que je sorte de chez moi et que je voie ça...
Oui c'était terrifiant mais dans l'action on n'y pense pas. C'est fou pareil... Dès que t'enfiles ton uniforme tu te mets dans un mode de rôle à jouer et that's it. J'ai évacué une résidence sur la rue Champlain et une dizaine de minutes plus tard, après une autre explosion, elle était complètement engloutie par les flammes. Lorsque j'étais dans ce secteur, le sillement grave que l'on entend sur la vidéo était assourdissant, on avait peine à s'entendre. D'autres policiers (ères...) geulaient sur les ondes, il y avait de la confusion mais dans un sens, c'était ordonné. Je souligne ici le super travail d'un des sergents du poste, François Boulé, qui était sur sa relève lorsque ça pété. Il s'est mis à gérer ça d'une main de maître malgré la cohue.
Là on continue... En passant, chez moi c'est comme si rien n'était arrivé, malgré que j'habite très près... Ma maison n'était pas dans le panache de fumée, en revenant au terme de la première nuit, tout fonctionnait chez moi et je peux même boire mon eau sans problème. Ça facilite le repos entre deux shifts, mais c'est une impression surréelle de voir ça à la télé et d'imaginer que c'est si près d'où j'habite. Je ne le réalise juste pas probablement parce que je, comme nous tous du poste, sommes en mode combat On verra dans quelques semaines si j'aurai la même attitude.
À plus!
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