Mazda 3: c'est la pénurie !
Nadine Filion
collaboration spéciale, La Presse
Lorsque la Mazda 3 a remplacé la Mazda Protegé, les dirigeants canadiens du constructeur automobile s'inquiétaient : est-ce que la popularité de la compacte survivrait au changement de nom? Les inquiétudes auront été vaines, car depuis le lancement de la petite voiture aux allures européennes, en novembre dernier, il y a pénurie au pays.
La Mazda3 souffre actuellement d'un inventaire réduit à 10 jours. Pourtant, «la règle dans l'industrie automobile est de maintenir un inventaire de 60 jours, soutient Alain Desrochers, directeur régional pour le Québec. À 30 jours d'inventaire, tous les modèles ne sont pas disponibles et on perd des ventes.»
Même s'ils ont déjà écoulé 12 759 exemplaires de la compacte entre janvier et juin, les concessionnaires Mazda du Québec ne fournissent pas à la demande. «Il me faudrait trois fois plus d'unités, affirme André Pépin, président de Pépin Automobile, à Trois-Rivières. Tous les exemplaires que je recevrai le mois prochain sont déjà vendus.»
«Si l'on conservait ce rythme, estime M. Desrochers, on vendrait 34 000 unités de la Mazda3 au Québec cette année. Ce serait un record, toute marque et modèle confondus.» À titre de comparaison, lorsque la Mazda Protegé s'est octroyé le titre de la voiture la plus vendue dans la Belle Province, elle s'était écoulée à plus ou moins 20 000 exemplaires.
Non pas que le Québec ne reçoive pas sa part de Mazda 3, au contraire. C'est au Canada et en Australie que cette voiture se vend le mieux. Et Mazda agit en conséquence. «Le problème n'est pas que nous n'obtenons pas de Mazda 3, mais bien que nous les vendons toutes, dit M. Desrochers. Sauf que s'apitoyer sur notre sort serait comme se plaindre de payer 100 000$ d'impôts par année...»
Surprise : les modèles de base de la Mazda 3 sont boudés au profit de versions mieux équipées. «La climatisation est livrée dans 70% des transactions et le revêtement de cuir est en grande demande, affirme M. Desrochers. On a même de la demande pour les sièges chauffants, bien qu'ils ne soient pas disponibles.»
Résultat, le prix moyen de la Mazda 3 vendue au Québec s'élève à 21 300 $, alors que son prix de base se situe à 15 900 $.
La grande soeur en profite...
Pénurie oblige, la clientèle qui ne réussit pas à mettre la main sur la Mazda 3 dans la version et la couleur souhaitées doit se rabattre sur d'autres modèles, souvent ceux de la concurrence. Par contre, Mazda profite de la situation lorsque ses consommateurs se tournent vers la Mazda 6, une intermédiaire offerte en berline depuis plus d'un an et depuis tout récemment livrée en versions à hayon cinq portes et familiale.
Voilà pourquoi les ventes de l'intermédiaire commencent enfin à décoller. Elles enregistrent une augmentation de 23% entre janvier et juin 2004, par rapport à la même période l'an dernier. La location mensuelle de certaines versions de la Mazda 6, moins coûteuse dans certains cas que pour la Mazda3 en raison d'un taux
d'intérêt plus avantageux et d'une valeur résiduelle plus élevée, y est aussi pour quelque chose.
Une sous-compacte, maintenant ?
Avec ses Mazda 3 et Mazda 6, le constructeur japonais fait bonne figure dans les créneaux les plus importants du marché canadien. En effet, les compactes occupent 46% du marché de la voiture et les intermédiaires, 31% (respectivement 51% et 23% au Québec).
Parce que le Québec se tourne davantage qu'ailleurs au pays vers les sous-compactes, les ventes de cette catégorie y sont en hausse de 25% cette année. Elles représentent maintenant 16% du marché québécois de la voiture et Toyota y tient le haut du pavé avec l'Echo, qui rafle une vente de sous-compacte sur deux.
Comme La Presse l'annonçait la semaine dernière, Mazda Canada a fait connaître au PDG du constructeur automobile, Hisakazu Imaki, son intérêt pour la Verisa, la souscompacte lancée il y a peu au Japon par Mazda.
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