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Discussion: Des autos chinoises pour 6 000 $!

  1. #1
    Maître Pro 123 Avatar de STONE_COLD
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    Par défaut Des autos chinoises pour 6 000 $!

    Excellent article de LaPresse Attendez quelques années avant de changer d'auto, les prix devraient baisser.


    Les automobilistes de l'Amérique du Nord pourront acheter des véhicules construits en Chine, au prix de 6000 $!

    Christian Navarre, professeur de gestion à l'Université d'Ottawa et spécialistede l'industrie automobile, a affirmé à La Presse Affaires que cette réalité verra le jour vers 2010.

    Il rejoint en cela plusieurs analystes qui, sur Internet et ailleurs, laissent croire aussi à l'arrivée rapide de la Chine sur ce marché.

    À ce prix imbattable, les amateurs de la dernière trouvaille pourront obtenir l'équivalent d'une Toyota Echo, selon Christian Navarre, qui se vend 15 500 $ au Québec.

    Malcolm Bricklin, entrepreneur de New York, et Chery Automobile, de Chine, veulent vendre aux États-Unis leurs premiers véhicules utilitaires, berlines et coupés sport dès 2007, selon le magazine américain Business Week. Chery demandera 15 000 $ US pour son VUS, que le constructeur asiatique compare au BMW X3 qui coûte 31 000 $ US.

    Tous les grands constructeurs d'automobiles, a souligné le professeur, ont par ailleurs investi massivement en Chine depuis les années 1990, d'abord pour desservir le marché local, mais plusieurs s'apprêtent à exporter. De Chine, Honda commence à vendre en Europe, ce mois-ci, et n'écarte pas la possibilité d'exporter ailleurs.

    La Chine exportera ainsi en Amérique du Nord grâce aux grands constructeurs internationaux et à quatre entreprises du pays: Chery, Geely Auto, Brilliance China Automotive et Shanghai Automotive. Aux États-Unis, Malcolm Bricklin pourrait modifier un peu le nom de la marque, pour Cherry.

    Le principal fait d'armes de Malcolm Bricklin, a rappelé Christian Navarre, c'est d'avoir lancé les premiers Subaru aux États-Unis en 1968. En 1971, l'entrepreneur a construit une voiture à son nom, au Nouveau-Brunswick, mais ce fut un échec retentissant, tout comme l'importation des autos Yugo, de l'ex-Yougoslavie.

    Rover et Fiat

    Des Chinois ont tenté de racheter Rover, en faillite, et ont visité les installations de Fiat, a noté le professeur. Pendant que Chery peaufine sa technologie et améliore ses designs, avec Pininfarina et Bertone, la compagnie de Malcolm Bricklin, Visionary Vehicules, monte rapidement un réseau de concessionnaires aux États-Unis. Ce que craint surtout Detroit, cependant, c'est l'arrivée des Volkswagen, Honda et Toyota de Chine.

    « Tout le monde va devoir se retourner vite », a dit Christian Navarre. « Tous vont en profiter, notamment les clients qui vont obtenir de la qualité sans défoncer leur budget », a de son côté déclaré Denis Archambault, président du conseil de la Corporation des associations de concessionnaires du Canada et président d'Alix Toyota. « Dans cette industrie mondialisée, l'arrivée des véhicules de Chine est inévitable », mais s'ajoute aux défis à relever par Ford et, surtout, par General Motors qui a entrepris une restructuration, la semaine dernière.

    Ford a déjà réduit sa capacité de production de 20 %, il y a deux ans, mais ses résultats commerciaux restent mitigés, selon Christian Navarre, qui demeure inquiet pour les deux Grands. GM a déjà amélioré la qualité de ses produits de façon « magistrale », selon JD Powers et Christian Navarre, « mais la clientèle ne le perçoit toujours pas ».

    Des concessionnaires vont fermer

    Des concessionnaires vont devoir fermer, craignent Christian Navarre et Dennis DesRosiers, des consultants ontariens DesRosiers Automotive. Le professeur ne prévoit pas cependant une vague de fermetures spectaculaires, comme lorsque GM et Ford ont abandonné leurs marques Oldsmobile et Mercury. Le public n'y verra que du feu, mais « avec une baisse des ventes de GM de 5 %, je ne vois pas comment certains vont survivre », a lancé Christian Navarre. « Des analystes suggèrent même à GM de sabrer des marques, qui brouillent son image ».

    Le nouveau président de la Corporation des concessionnaires d'automobiles de Montréal (CCAM), Jean-François Brault, élu à l'assemblée annuelle la semaine dernière, ne craint pas un ménage de GM et Ford chez leurs détaillants dans l'immédiat. « L'industrie connaît une année creuse, mais elle va rebondir », a déclaré M. Brault, aussi président du concessionnaire Brault Ford Lincoln.

    « Il ne faut pas s'inquiéter », a déclaré aussi le président du Groupe Gravel, Jean-Claude Gravel. « La caisse de retraite de GM sera renflouée d'ici cinq ans. Le problème, c'est que les marges de profits des concessionnaires n'ont pas augmenté », mais Jean-Claude Gravel veut quand même passer de sept à 10 concessions d'ici cinq ans.

    Deux concessionnaires GM et Ford vont fermer d'ici septembre prochain dans la région de Québec (Giguère Auto et Martin Ford); deux nouveaux, de Nissan et Mazda, viennent d'ouvrir en Beauce, a souligné le directeur général de la Corporation des concessionnaires de la régionale de Québec, Richard Bélanger.

    Le président de Ford Canada, Joe Hinrich, s'attend à trois ou quatre fermetures d'ici cinq mois. « Ce n'est pas un problème majeur, car des entrepreneurs attendent en ligne pour ouvrir des concessions et leur valeur augmente. La caisse de retraite (chez les fabricants) pose un gros défi (coût de 1500 $ par véhicule), aux États-Unis, mais pas au Canada ».

    Dennis DesRosiers prévoit encore deux à trois années de baisse des ventes au Canada, dont un recul de 3 % à 5 % cette année. Chrysler s'en tire mieux, mais GM surtout devra alléger son réseau de concessionnaires. Daimler connaît beaucoup de succès avec ses Chrysler 300 et Dodge Magnum, ont souligné le chroniqueur émérite Jacques Duval et Christian Navarre.

    Les clients peuvent encore trouver des rabais et du financement à 0 %, surtout chez GM et Ford, mais « la concurrence sévère du Japon, de la Corée, de l'Europe et des Trois Grands entre eux rend la croissance de tous insoutenable », selon Dennis DesRosiers.

    Encan H. Grégoire a ouvert sa nouvelle salle d'exposition à Saint-Eustache, la semaine dernière et connaît des « ventes effarantes » dans les véhicules d'occasion, pendant que les concessionnaires continuent d'obliger leurs clients à prendre congé pour acheter, a ajouté Jacques Duval. Au début, H. Grégoire « faisait peur » au président de Brault Ford Lincoln, mais ses ventes de véhicules d'occasion doublent depuis six mois. Desmeules Chrysler et deux autres concessionnaires ont ouvert durant la fin de semaine, mais la Corporation CCAM les a expulsés, a souligné Jean-François Brault.

    Le nombre de concessionnaires membres d'Occasions en or a chuté de 320 à 275, au début de l'année, mais sous la gouverne du nouveau directeur, Maurice Roy, il vient de remonter à plus de 350 et l'expansion se poursuit, a conclu le président de la Corporation des concessionnaires du Québec, Jacques Béchard.
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    Top 3 mon next véhicule pour 2007 :conf: - (updated 2006-03-15)

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  • #2
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    On parle beaucoup de la Chine mais on oublie l'Inde qui lui aussi veut avoir sa part du gâteau avec des marques comme Maruti (contrôlé par Suzuki à 60%), Mahindra (qui construit des Jeep sous licence et bientôt la Logan), Tata (qui eux aussi voulait acheter Rover mais sans succès) et d'autres dont j'ai oublié le nom.

    Une petite trivia intéressante Buick est très populaire en Chine et n'est pas associé au "char de vieux/mon oncle", la Buick Royaume est une Holden Commodore destiné au marché chinois.

  • #3
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    Ce qui me bug la dedans c'est que participer à des achats à rabais signifie en quelque sorte que l'on accepte de diminuer son salaire, je m'explique.

    Si vous encouragez les chinois bien les produits assemblés au Canada seront moins en demande vu leurs coûts, ce qui va énivitablement produire deux réactions: une récession ou une diminution des coûts de fabrication.

    Si on prend la diinution des coûts, il est évident qu'on va vouloir diminuer le salaire des gens ce qui pourrait avoir des impacts sur l'ensemble des manufacturiers.

    Bref, j'ignore si c'est une bonne ou mauvaise nouvelle

  • #4
    Membre 123 Avatar de sproutchu
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    SUV-MEN, c'est globalement une mauvaise nouvelle à moyen terme, parce que effectivement, c'est l'industrie dans son entier qui va en souffrir, exception faite des grands patrons qui vont encaisser le pactole et mourir de rire.

    À long terme, ça reste à voir. La Chine et l'Inde traversent présentement en vitesse accélérée les grandes étapes de l'évolution (je parle d'évolution à défaut d'expression plus juste, regardez qui dirige les É-U et vous comprendrez) de l'industrialisation des pays, avec bien sûr quelques anachronismes, décalage temporel (j'ai failli écrire "décalage horaire" !) oblige. SOuvenez-vous de ce qui s'est passé à l'ère industrielle. Arrivée des grandes entreprises, exploitation des travailleurs, clivage social très important, puis, avec le temps, syndicalisation, représentation des droits des travialleurs, hausse de l'éducation moyenne, transformation de l'économie, etc. Donnez quelques décennies (je sais, c'est beaucoup) à la Chine et on verra probablement le même phénomène se reproduire avec d'autres territoires. Ce sera l'Afrique que je ne serai même pas surpris...
    Canada's tragedy is that we could have British culture, French cuisine and US technology.
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  • #5
    Maître Pro 123 Avatar de STONE_COLD
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    Citation Envoyé par sproutchu
    SUV-MEN, c'est globalement une mauvaise nouvelle à moyen terme, parce que effectivement, c'est l'industrie dans son entier qui va en souffrir, exception faite des grands patrons qui vont encaisser le pactole et mourir de rire.
    Moi je vois ça comme une correction sur le marché boursier. Le prix des voitures est rendu bien trop cher pour ce qu'elles offrent. Dans 5-10 ans, ça va prendre un hypothèque pour acheter une auto. Déjà aujourd'hui, le 72 et le 84 mois semble populaire. Tant mieux si les prix baissent, les syndicats vont en prendre pour leur rhume.
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  • #6
    Maître Pro 123 Avatar de Francis F
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    Citation Envoyé par STONE_COLD
    Citation Envoyé par sproutchu
    SUV-MEN, c'est globalement une mauvaise nouvelle à moyen terme, parce que effectivement, c'est l'industrie dans son entier qui va en souffrir, exception faite des grands patrons qui vont encaisser le pactole et mourir de rire.
    Moi je vois ça comme une correction sur le marché boursier. Le prix des voitures est rendu bien trop cher pour ce qu'elles offrent. Dans 5-10 ans, ça va prendre un hypothèque pour acheter une auto. Déjà aujourd'hui, le 72 et le 84 mois semble populaire. Tant mieux si les prix baissent, les syndicats vont en prendre pour leur rhume.
    Pas d'accord. C'est bien beau détester les syndicats et leur trop grande puissance, il reste que des milliers d'emplois directs et indirects perdus, ça fait mal. À terme, ça peut vouloir dire la chute de l'industrie automobile Nord-Américaine. Et ça, ce ne serait pas souhaitable. Oui les syndicats méritent de se faire botter le derrière pis pas à peu près, mais pas au point d'éliminer un secteur économique.
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    "The (Toyota) iQ is a frisky fun little car. And Despite being less than 3 meter long, you can just about to squeeze 4 people into it. If they are really good friends... I mean like really good." - Jonny Smith, Fifth Gear Saison 21 Épisode 3

  • #7
    Maître 123
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    Ne partez pas en peur, on n'a rien à craindre, tant que l'implantation des voitures chinoises ici dépendra de Malcom Bricklin. Qu'a-t-il réussi à accomplir dans le domaine automobile? Absolument rien, à part excroquer les gouvernements fédéral et du Nouveau-Brunswick, et récolter une peine de prison pour avoir tenter de passer de la drogue dans ses autos.

    D'ailleurs, je ne peux pas comprendre que les chinois puissent faire confiance à pareil imbécile.

  • #8
    Maître 123
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    Citation Envoyé par STONE_COLD
    Le prix des voitures est rendu bien trop cher pour ce qu'elles offrent.
    Je crois que tu connais peu la production manufacturière pour faire une telle affirmation. Au contraire, c'est impressionnant le niveau de technologie dans les voitures d'aujourd'hui, pour leur prix. Le problème, c'est plutôt que les salaires ne suivent pas.

  • #9
    Maître Pro 123 Avatar de Minou
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    Gemini,

    Off-topic, mais comment as-tu trouvé ton expédition pour aller travailler hier matin?

    J'avais un "panel" de la shoppe et me rendait de chez-moi à la carrière Miron. Pour éviter le "lac l'Acadie", j'ai emprunté Henri-Bourassa jusqu'à St-Michel. Et laisses-moi te dire que ce même boulevard en direction ouest était rien de moins que confituré tout le long.
    Le québecois moyen est un moron tolérant...
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  • #10
    Membre 123 Avatar de sproutchu
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    Un morceau de robot pour Gemini ! Et ce n'est pas tout, le monsieur semble être un pro de l'embrouille commerciale. Vous voulez de la lecture ? Eh bien mes chers et chaires (), en voilà ! :

    Malcom Bricklin a un peu plus de vingt ans lorsqu'il décide de devenir millionnaire à 25 ans. Pour y parvenir il décide de lancer sa franchise de magasins de bricolage. Le procédé est simple : Malcom Bricklin vend une marque, un procédé ainsi qu'une assistance technique pour la gestion et le fonctionnement en échange de royalties. Il vend le maximum de franchises sans le reste. Il réclame 250 000 dollars par magasin.

    Après avoir vendu 18 franchises, les poursuites commencent. Les plaignants demandent 153 000 dollars et n'en reçoivent finalement que 95 000. Il se retrouve poursuivi et disparaît pour réapparaître dans un autre Etat en tant que conseiller en marketing. Au cours d'un voyage en Italie afin d'obtenir l'exploitation d'un nouveau juke-box, il rencontre des dirigeants de Lambretta, fabricants de scooters. En échange d'un salaire, il leur vend un stock de scooters à … la police new-yorkaise ! Multipliant les contacts, il entre en contact avec la Fuji Heavy Industries. Après plusieurs rendez-vous, il réussit à importer les scooters Subaru. C'est grâce à la marque japonaise qu'il met les pieds dans le monde automobile. En effet il vend bientôt la Subaru 360. Manque de chance, la voiture est attaquée par une association de consommateurs américaines qui la déclarent dangereuse. Qu'à cela ne tienne: Bricklin lance des courses promotionnelles pour la faire connaître et écrase les prix.

    Il fonde en 1971 la General Vehicle Inc. Et la Bricklin Vehicle Corporation dans l'état du Delaware qui offre une fiscalité avantageuse. Il souhaite produire sa propre voiture et fait appel à Bruce Meyers qu'il charge de plancher sur différents projets, tous très flous. Malcom n'est pas insensible à toutes les suggestions, il est même complètement influençable et change d'avis régulièrement. Cela finit par lasser Meyers qui laisse sans regrets sa place à Marshall Hobart. Hobart se fait assister par Herb Grasse qui a roulé sa bosse à Detroit et amène avec lui deux anciens de chez Ford : Garth Dewey, spécialiste carrosserie et Tom Monroe qui a travaillé sur les Mark VI du Mans. Hobart dessine une voiture selon les directives de Bricklin. La voiture aura des portes papillon parce que monsieur Malcom aime les portes papillon. Monsieur Malcom veut aussi une partie arrière inspirée de la Datsun 240Z parce qu'il aime beaucoup cette voiture. Monsieur Malcom est un fin connaisseur, puisqu'il décide d'équiper sa voiture d'un six cylindres Chrysler. Les suspensions sont d'origine Datsun, les autres composants de Toyota ou de General Motors. Le résultat est approximatif, la voiture ne tient pas la route, mais bon, ça suffit pour faire des photos et un film publicitaire.

    Pendant la gestation, Hobart voit défiler une grand nombre de personnalités dont un certain … John De Lorean. Malgré ses dettes, Bricklin obtient des prêts des banques qu'il garantit avec des valeurs qui ne lui appartiennent pas. Ces prêts lui permettent d'ouvrir un atelier à Levonia et d'embaucher officiellement Hobart et son équipe. Malcom mène la grande vie. Il passe des heures en avion. Il rencontre les dirigeants d'AMC et négocie l'achat de 3 000 V8 que la firme aurait destinés à un coupé sportif qui n'a jamais vu le jour. Monsieur Malcom a aussi besoin d'argent. Ayant du mal à en trouver (à cause de sa réputation ?), il se tourne vers le Canada et discute dans un premier temps avec le gouvernement québécois pour reprendre des usines Renault désaffectées. Les relations échouent, mais un homme d'affaires canadien met Bricklin en relation avec le gouvernement de la province du New Brunswick.

    Les contribuables de cette province canadienne vont devenir les vaches à lait des sociétés Bricklin. La province et plus particulièrement Richard Hatfield vont voir en Bricklin l'homme providentiel, l'homme par qui le chômage et les crises économiques ties pour 12,5 millions de dollars. Le gouvernement canadien va quant à lui accorder 3 millions de dollars. En contrepartie la province possède 67 % de General Vehicle Inc. L'argent va donc couler à flot pendant deux ans pour… le train de vie de Malcom Bricklin. Et la voiture. Oui bien sûr, mais passer d'une voiture qui ne roule à un véhicule en série, ce n'est pas si simple.

    alcom voit très grand puisqu'il compte vendre 12 000 voitures la première année, 30 000 la deuxième, 50 000 la troisième, 100 000 la quatrième. Le gouvernement du New Brunswick achète une usine pour un million de dollars.

    Elle emploiera 500 personnes normalement. Mais revenons à la voiture. Monsieur Malcom veut une carrosserie en fibre de verres. Il y croit énormément et le dit dans le dossier de presse. Pourtant la carrosserie est loin d'être au point. C'est même un casse-tête. La température de polymérisation des composants de base n'est pas maîtrisée et les ingénieurs constatent que l'acrylique ne peut résister aux hautes températures extérieures. Les portes papillon constituent une source de tracas supplémentaires pour eux. Mal conçues, alourdies pour des raisons de sécurité, les portières refusent de se relever et ne ferment pas correctement. On essaie tout : commande hydraulique, amortisseurs à gaz, commandes électriques. Monsieur Malcom n'arrange pas les choses. Il pique des crises lorsque les ingénieurs modifient un détail de style qui lui tient à cœur pour des raisons techniques. Il n'est pas le seul, car papa Bricklin est dans l'affaire, tout comme maman, la sœur, le beau-frère et Oncle Ben. Papa prend son rôle très au sérieux et passe au-dessus des dirigeants. C'est même un grand génie ! La preuve, il a eu l'idée fabuleuse de tester la résistance aux chocs de la carrosserie en y donnant des coups de masse ! Il fallait y penser !

    Le gouvernement du New Brunswick commence à s'impatienter car la production tarde à être lancée. Malcom décide de présenter la voiture à la presse le 25 juin 1974. Le 24, il fait venir à New York un avion de journalistes et Richard Hatfield. Il a loué pour l'occasion une salle pour 50 000 dollars. La présentation ne réunit que du beau monde. Après un discours, Malcom saute sur une plate-forme où se trouve déjà papa Bricklin. Dans un style cow-boy, papa prend un fer à marquer et marque la carrosserie d'un B et dit : " J'ai appelé cette voiture Bricklin ". La foule est impressionnée. Ce n'est pas fini, Samy Cahn, une vieille pointure de Broadway, arrive sur la plate-forme et entonne la chanson " The most beautiful car in the world ". Bricklin passe dans la foule, serre la main à tout le monde, c'est une star. A ce moment là, la province du New Brunswick a déjà avancé 4.5 millions de dollars.

    n septembre, il fait poser les 300 salariés autour de la Bricklin pour Playboy. La présentation de la Bricklin a été bénéfique pour Monsieur Malcom. Des concessionnaires ont versé de grosses avances et ils ne vont pas être déçus lorsqu'ils reçoivent la voiture. Les portes ne s'ouvrent pas, l'habitacle prend l'eau, le circuit électrique est un réseau de courts-circuits. Rien n'a été prévu pour la garantie et l'approvisionnement est hasardeux dans la mesure où Bricklin change de fournisseurs régulièrement. Tout le monde s'inquiète et Bricklin lance l'opération "tout va très bien". Il annonce l'étude d'un lancement d'un clusivement noire avec des décorations plaqué or. Les acheteurs se verront payer un voyage en avion à l'usine pour voir naître leur voiture qui sera livrée à domicile une fois terminée. On y croit ! La SV 1 n'est pas encore au point. Monsieur Malcom veut que la voiture résiste à un choc frontal de 45 km/h soit trois fois plus que la norme. Les ingénieurs dessinent un imposant châssis de tubes carrés, très renforcé au niveau du toit et de l'habitacle et qui se termine à chaque extrémité par deux pare-bœufs montés sur amortisseurs hydrauliques. Le V8 AMC est remplacé par un V8 Ford 5.9 litres de 160 ch (génial !).

    Bricklin dépose le bilan le 25 septembre 1975. Il est temps de faire les comptes. La Bricklin doit 3 millions de dollars au gouvernement fédéral canadien. Elle doit aussi 19,7 millions de dollars au New Bruswick, 100 000 dollars à la Plastic Maritimes Ltd, 6 millions de dollars… Soit au total 32 354 870,03 dollars. Tous ces partenaires se sentent trahis et attaquent Malcom Bricklin. Le procès va durer des semaines et ce ne sont pas moins de 43 volumes de plusieurs centaines de pages qui vont décrire les facteurs qui ont conduit la société à la faillite. Dans les documents on apprend que maman Bricklin gagnait 30 000 dollars par mois, papa 60 000. Malcom Bricklin n'est pas condamné personnellement, car c'est sa société qui a contracté les dettes et non lui. A la suite de cette affaire Richard Hatfield et son gouvernement démissionnent.

    Qu'est devenu Malcom Bricklin ? On ne le voit pas pendant des années puis il réapparaît en 1993 en créant la Electric Vehicles Corporation. L'objectif est de convertir des voitures fonctionnant à l'essence en véhicules électriques. Mais ce n'est pas tout : le concept va plus loin puisque le client pourra changer l'intérieur, les pneus, la peinture… En 1995, la société disparaît et Bricklin va créer la Electric Bicycle Company. Sanyo et Delco Electronics participent à l'aventure. Cette société va concevoir un vélo électrique, l'EV Warrior, et souhaite le vendre 800 dollars. Beaucoup de commerçants suivent Bricklin, mais à sa sortie le vélo coûte en fait 2000 dollars. C'est un fiasco et l'entreprise fait faillite. Sanyo perd 5,45 millions de dollars tandis que Delco Electronics en perd 1,5 millions. Malcom Bricklin disparaît. Où est-il aujourd'hui? On raconte qu'il vit à Malibu, mais son nom ne figure sur aucun annuaire…




    Tsé, lui, il sait comment four**r le monde !
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