Mercedes Classe B
Un peu plus, et le Canada n'y avait pas droit...
Nadine Filion
collaboration spéciale, La Presse
Banff, Alberta
Un peu plus, et la Classe B de Mercedes ne venait pas au Canada. Il aura fallu l'intervention du président de Mercedes-Benz Canada, Marcus Breitschwerdt, pour que le petit véhicule y soit distribué- et ce, même s'il ne le sera pas chez nos voisins du Sud.
Dollar américain faiblard par rapport à l'Euro, marché qui boude les petits véhicules, concessionnaires peu chauds à l'idée d'une «mini» Mercedes dans leurs salles de montre... Bref, les Américains n'ont pas voulu de la Classe B. Et quand les États-Unis ne veulent pas quelque chose, le Canada l'obtient rarement...
C'était sans compter l'acharnement du président de Mercedes Canada qui, entre le dernier Salon de Detroit et celui de Toronto, a réussi à convaincre ses patrons d'Allemagne que la Classe B devait débarquer au Canada.
«Le Canada, a-t-il plaidé, regroupe un ensemble de marchés qui caricature l'Europe, l'Amérique et même le Japon. On y voit très bien ce qui marchera ailleurs- ou pas. Certes, les automobilistes canadiens se procurent moins de véhicules de luxe que leurs voisins américains, mais ils achètent trois fois plus de compactes. La Classe B y représente donc une excellente occasion d'affaire.»
Fin septembre
M. Breitschwerdt a eu gain de cause. Et la Classe B débarquera chez les concessionnaires canadiens à la fin septembre, en version B200 (quatre cylindres de 2,0 litres, 134 chevaux) et B200Turbo (version suralimentée de 190 chevaux). Prix de départ: 30 950 $.
Denis Bellemare, directeur régional pour l'Est, donc pour le Québec, affûte déjà ses commandes. «Une centaine de personnes ont réservé leur exemplaire, surtout des clients Mercedes qui achètent la Classe B pour leur femme ou encore leur progéniture.»
M. Bellemare prédit qu'une Classe B sur trois sera vendue au Québec. «Les Québécois apprécient plus qu'ailleurs les véhicules multi-segments et les monospaces. Regardez le succès des Toyota Matrix et Mazda3...»
Est-ce que la Classe B cannibalisera la Classe C qui, du coup, perd son statut de cadette de la gamme? «Pas vraiment, puisque la Classe C est esthétiquement très différente et qu'elle commence à 38 000 $, répond M. Bellemare. Une chose est sûre, cependant: on ne commande plus la Classe C familiale.»
Une dernière question: est-ce que la «petite» Mercedes (elle n'est guère plus longue qu'une Hyundai Accent) ternira l'image de la marque allemande? M. Breitschwerdt n'hésite même pas: «Non. C'est de l'histoire ancienne, que cette croyance qui veut qu'un véhicule de luxe coûte plus de 50 000 $. Au contraire, chaque catégorie a son segment de luxe. Notre objectif? Être les meilleurs, donc les plus chers dans chaque segment. Et ça marche!»
Les frais de ce reportage ont été payés par Mercedes.
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