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Les usines de Roumanie, de Colombie, de Russie et du Maroc ne suffiront pas à répondre à la demande. Cette année, si tout va comme prévu, l'Iran, le Brésil et l'Inde verront à leur tour des milliers de Logan sortir chaque jour de nouvelles lignes de production payées par Renault.

Alléchée par le succès de la Franco-Roumaine à 5000 euros, c'est toute l'industrie automobile qui se prépare à suivre ses traces. Mais cette fois, la Roumanie est oubliée. DaimlerChrysler, Ford et GM se précipitent aujourd'hui vers le nouvel eldorado du low cost: l'Inde et son réservoir inépuisable de main-d'œuvre.

Une voiture à 1500 euros

Fin 2006, c'est Fiat qui signait un accord avec Tata, le plus grand constructeur du pays. Le but affiché est de commencer par fabriquer des moteurs et des transmissions, mais aussi de concevoir une automobile à 1500 euros que l'Indien compte produire en 2008.

A son tour, Renault débarque sur le sous-continent en construisant une nouvelle usine en partenariat avec le conglomérat Mahindra & Mahindra. Le Français devrait y produire 300 000 Logan par an d'ici 2009, peut-être même 500 000 en 2012.
Depuis son lancement en 2004, plus de 420 000 exemplaires de la Dacia ont déjà été écoulés. Dévoilée depuis peu dans sa version break, elle emporte tout sur son passage. Du livreur roumain à la petite famille d'enseignants ardéchois, la voiture des pauvres trace sa route avec la même ardeur chez les riches que dans les pays en développement.

Succès chez les swiss lines

Menée par Carlos Gohsn, redresseur de Nissan, Renault s'est fixé des objectifs ambitieux pour 2009. D'ici là, la marque veut vendre 800 000 véhicules de plus qu'en 2005, soit 3,33 millions d'unités, dont 1 million de Logan.

En Suisse, le but est d'atteindre 25 000 voitures vendues, dont 2500 Logan. Si la prévision se réalise, cette proportion de 10% de Logan dans les ventes de Renault annoncerait une révolution au pays des swiss lines, où les constructeurs étaient habitués à vendre sans peine des véhicules bien motorisés et bien équipés, un peu plus chers qu'ailleurs en Europe.

Mais tout n'est pas perdu pour le constructeur: même à prix cassés, la Logan reste une très bonne affaire. La petite roumaine est devenue indispensable à Renault grâce à son excellente marge – environ 5% – qui assure déjà un tiers des revenus au groupe.

Avec le recul, le succès de l'opération est si éclatant qu'on y voit un trait de génie. Ou un gigantesque coup de bluff. Louis Schweitzer, l'ancien patron de Renault, confiait que «si nous avions dit aux équipes chargées de créer la Logan que nous envisagions de la vendre en Europe occidentale, ils n'auraient pas créé la Logan, mais une voiture comme une autre.»

La success story n'est pourtant pas si étonnante. Au Etats-Unis, les salaires réels stagnent depuis 20 ans. Comme en Europe, où les classes moyennes comptent leurs sous et doivent faire des choix. Avec la Logan, Dacia a su leur offrir une voiture de bonne qualité, réputée pour son prix imbattable, mais pour laquelle les acheteurs européens finissent tout de même par débourser près de 17 000 francs suisses en moyenne, selon les options et les motorisations.

Dans le même temps, les pays émergents voient arriver les premières générations dont le pouvoir d'achat est suffisant pour offrir une voiture neuve à leur famille nombreuse. Et pour ceux-ci, Renault a justement pensé à une version sept places de la Logan MCV, vendue 8000 francs en version de base.