Tiré du Journal de Montréal - Canoe:

Les radars photo Une vraie mine d'or

Sébastien Ménard
Le Journal de Montréal
10/08/2009 04h25


Les caméras aux feux rouges à l’intersection des rues University et Notre-Dame Ouest, à Montréal, sont celles qui détectent le plus de fautifs au Québec.
© Sébastien Ménard



Les radars photo installés sur nos routes sont en voie de devenir une vraie mine d'or pour le gouvernement. En seulement 49 jours, ces dispositifs ont permis d'émettre près de 7000 avertissements à des automobilistes surpris à rouler au-delà de la limite permise ou à griller un feu rouge.

À lire aussi
Les contestations se préparent
À voir aussi
Bilan des radars mobiles
Votre opinion
Que pensez-vous de l’implantation des radars photo au Québec?

Des données obtenues par le Journal révèlent que 6 666 contrevenants ont été pris en infraction par un radar photo fixe ou mobile, ou encore par une caméra de surveillance aux feux rouges entre le 19 mai et le 6 juillet dernier. Cela représente une moyenne de 136 avertissements par jour.

Le radar photo installé sur l'autoroute 15, à Montréal, est de loin celui qui constate le plus grand nombre d'infractions. Plus du quart de tous les avertissements émis au Québec sont expédiés à des automobilistes circulant dans ce secteur.

Quand on tient compte du débit de circulation, c'est l'appareil installé sur la route 173, en Beauce, qui épingle le plus de contrevenants. Pour chaque tranche de 10 000 véhicules, 9,5 par jour sont surpris à excéder la vitesse permise.

De vraies amendes le 19 août

À compter du 19 août, les automobilistes qui se feront prendre à commettre une infraction par un de ces appareils recevront de véritables amendes, qui pourraient permettre d'engranger des millions de dollars additionnels dans les coffres de l'État.

Selon d'experte en sécurité routière Robert Poëti les dormées obtenues par le Journal confirment d'ailleurs que ces dispositifs généreront «une rentrée d'argent importante pour le gouvernement».

Cette opinion est partagée par Alfredo Munoz, de la firme SOS Ticket, qui se spécialise dans la contestation des contraventions. «C'est clair que c'est une mine d'or, dit-il. Et malheureusement, je ne pense pas que ça va faire baisser le taux d'accident.«

M. Munoz estime que les points d'inaptitude sont plus dissuasifs que les amendes pour améliorer le bilan routier. Or, les automobilistes surpris en infraction par un de ces nouveaux dispositifs ne recevront aucun point d'inaptitude, souligne-t-il.

Améliorer la sécurité routière

Le président de la Table de la sécurité routière, Jean-Marie De Koninck, croit que le nombre de contrevenants diminuera à compter du 19 août, lorsque de vraies amendes commenceront à être émises. À son avis, ceux qui ne respecteront pas la signalisation après cette date sont «soit des crétins, soit des gens super distraits».

Au bureau de la ministre des Transports, Julie Boulet, on insiste pour dire que ces données sont «préliminaires« et qu'elles font partie d'un projet pilote.

«L'objectif premier est d'améliorer la sécurité routière», répète l'attaché de presse de la ministre, Nicolas Burgia. Ce dernier fait valoir que «les millions qui vont être récoltés seront réinvestis dans la sécurité routière et non ailleurs».

AVEC LA COLLABORATION DE SERGE LAPLANTE, NOTRE RECHERCHISTE À L'ASSEMBLÉE NATIONALE




J'aurais pensé que la densité aurait été plus élevée que cela:
Rue Notre-Dame est (Montréal): 3,5 infractions par jour.
Beauceville: 3,3 inf. par jour
Marieville: 2 inf. par jour
Projection moyenne max: Beauce, 9,5 inf. par jour reportées par tranche de 10 000 passages par jour. (il faudrait 10 000 passages pour atteindre le 9,5, ce qui n'est pas le cas dans la vraie vie; la réalité, c'est 3,3)

L'article semble indiquer que chaque infraction a donné lieu à un averissement. À raison de 10 à l'heure, cela fait donc 666,6 heures de travail pour les "rédacteurs d'avis" ce qui représent 95,22 journées de 7 heures, donc une moyenne de 1,94 agents affectés à la tâche pendant 49 jours.
Si on considère qu'un agent doit revenir aux environs de 400$ par jour (en prestation utile de travail à l'extérieur des congées fériés et vacances), ça n'a couté que 20 000$ à ce chapitre en dehors bien entendu des appareils eux-mêmes. Il suffirait d'une amende de 2,94$ par ticket pour couvrir les frais immédiats.
Payant, très payant.

L'article ne dit pas si les appareils étaient réglés pour une certaine tolérance. Me semble que sur la 15, les autos à 100 kmh, c'est pas très fréquent. Avec la densité de circulation, le nombre d'infractions aurait dû être plus élevé delon moi.

J'ai remarqué les commentaires toujours aussi judicieuxet toujours aussi nuancés de l'innefable De Konasse; quand on pense qu'un gars comme ça a une influence directe sur les dispositions du code de la route, je me dis que ça va mal à la shop.

Je m'en tiens à ma première opinion: c'est le comportement qui est responsable de la plupart des accidents. La vitesse excessive, laquelle aggrave les accidents, n'est qu'une conséquence du comportement.
On ne vise pas la bonne cible.