L'ingénieur français Henri Durand, âgé de 45 ans et directeur technique de
l'écurie Red Bull Cheever, a débuté sa carrière en aéronautique avant d'aller en
Formule 1 en 1984 au sein de l'écurie Ligier
source: René Fagnan
Il a ensuite travaillé pour les équipes Ferrari, McLaren, Prost et Jordan avant
de s'exiler aux États-Unis pour travailler avec Eddie Cheever et Patrick
Carpentier.
Durand nous parle des principales différences entre la Formule 1 et l'Indy
Racing League.
« Les règlements de l'IRL sont très différents de ceux de la Formule 1, »
explique Durant. « En IRL, la monoplace est conçue par le constructeur et nous
disposons d'une voiture-client.
« Le niveau de développement qu'on peut faire sur ces voitures est beaucoup plus
faible qu'en F1. En IRL, vous achetez votre voiture, vous la développez et vous
la faite courir. Les voitures d'IRL sont très différentes de celles de F1 car la
majorité des courses sont disputées sur des ovales. C'est quand même une
discipline très intéressante. »
Techniquement, les voitures d'IRL sont délicates à ajuster. « Nous roulons avec
beaucoup d'asymétrie, à des niveaux qui seraient impensables en F1, » décrit-il.
« Il y a même de l'asymétrie au niveau aérodynamique. Puisque vous tournez
toujours à gauche, il faut des configurations qui sont complètement asymétriques.
L'aérodynamique d'une IRL n'est pas un compromis, contrairement à ce qu'on fait
en F1 sur des circuits routiers. La variation de vitesse sur un ovale comme
Phoenix est seulement de 12 milles à l'heure entre la vitesse la plus rapide et
la plus lente. Sur d'autres circuits, c'est même inférieur. Nous roulons à des
vitesses très élevées. Sur un ovale, à plus de 200 milles à l'heure, le moindre
détail a des effets qui sont très importants. La notion de stabilité est aussi
très différente. »
« Certaines configurations d'IRL au niveau stabilité ne seraient pas du tout
adaptées à un circuit routier. Ce n'est pas un problème si la vitesse est
stabilisée comme c'est le cas en IRL sur des ovales. De plus, les voitures d'IRL
sont beaucoup moins sophistiquées de celles de F1, surtout en ce qui concerne la
finesse et le compromis appui/traînée. C'est ce qu'on a constaté lors de la
course en circuit routier présentée à St-Petersburg le week-end dernier. C'est
toujours respectable, on a pas mal d'appui mais c'est avec des niveaux de
traînée qui sont assez importants. La finesse en elle-même est très inférieure
qu'en F1. On a un peu de liberté pour effectuer du développement mais, comme en
F1, il faut arriver à manoeuvrer autour des règlements. »