Aux avant-postes ?
source:
rally.racing-live.com
D'aucun, dont Malcolm Wilson, le patron de M-Sport, estiment que François Duval
et Stéphane Prévot sont en mesure d'apporter à la Belgique sa première victoire
mondiale cette année, plus particulièrement en Turquie ou à l'Acropole.
L'Acropole où se tiendra précisément ce week-end la sixième manche de la saison.
Deuxième acte d'une trilogie musclée se partageant entre l'île de Chypre, la
Grèce et la Turquie, l'Acropole est réputé pour son terrain particulièrement
éprouvant. Une réalité qui se confirme chaque année, mais que Stéphane, qui en
sera à sa septième participation là-bas, tient cependant à relativiser.
« C'est sûr que l'Acropole reste un rallye difficile, mais ce n'est plus comme
avant ! En fait, il ne faut plus vraiment compter sur les abandons des autres
pour jouer placé, car le parcours s'est adouci et, par conséquent, les déchets
sont moins nombreux » Toute la difficulté réside dès lors dans le choix du
rythme à adopter. « C'est une épreuve qu'un pilote se doit d'aborder posément,
explique François, dont la sérénité légendaire n'est pas la moindre des
qualités. Quelques sections sont vraiment très cassantes et il est bon d'y
baisser sensiblement le rythme afin de préserver sa monture. » Une constatation
qui pourrait être d'autant plus vraie cette année, avec cette nouvelle règle en
matière de pneumatiques et de refueling, qui accordera sans doute à la
fiabilité, plus d'importance que jamais.
Créées pour permettre aux épreuves de s'éloigner à nouveau un peu plus de leur
base, ces zones autorisent juste dix minutes d'intervention par voiture, par
seulement deux mécanos, pilote et équipier pouvant eux aussi jouer de "la clé à
molette". Il n'y aura qu'une seule zone de ce type sur ce rallye, samedi matin.
Mais cela forcera les équipages à parcourir près de 90 km en spéciales entre les
temps d'assistance "normaux".
« Nous devrons effectivement être très attentifs à ne pas trop prendre de
risques sur ce tronçon, admet Stéphane, car deux mécanos pourraient ne pas
suffire à réparer un éventuel dommage. Sans compter que dans ce laps de temps,
nous ne pouvons utiliser que les pièces de rechange embarquées dans la voiture
de course ... » Une situation qu'il faudra donc gérer intelligemment.
Mais on sait la Focus particulièrement résistante. A ce titre, elle visera ici
cette année un cinquième succès consécutif, puisqu'en effet, l'arme de Ford
reste invaincue sur ces routes tourmentées depuis 2000. Cela tombe bien pour
François qui aime ce rallye et espère cette fois aller au bout. « D'un point de
vue pilotage, c'est le plus intéressant du trio marathonien qu'il compose avec
Chypre et la Turquie. Il y a des portions tantôt rapides et roulantes, tantôt
franchement cassantes, parfois même extrêmement dures. Je me suis toujours bien
comporté à l'Acropole. En 2001 et 2002, j'étais bien en tête lors de mes deux
participations avec la Puma Super 1600 (il possédait près d'une minute d'avance
respectivement sur Robert et Välimäki avant de devoir renoncer à chaque fois
dans le huitième chrono !).
Et même l'an dernier, pour ma première avec la Focus WRC, nous étions bien
partis (2e à 1"4 de leur équipier et futur vainqueur Markko Märtin) lorsque nous
sommes sortis bêtement dans un droit de la spéciale 5, sans abîmer la voiture
(en changeant la note précédente, François s'était déconcentré et avait freiné
trop tard sur le virage suivant). Comme à Chypre, je n'ai donc jamais fini ici,
mais j'espère bien changer cela dès cette année. D'autant qu'après notre abandon
pour le moins précoce voici trois semaines, j'ai hâte d'être au départ d'une
course. »
Pour sa quatrième participation, François se limite pourtant à un objectif
relativement modeste : finir et ramener le plus de points possible. « Je suis
assez confiant. Nous avons participé à des tests la semaine dernière et tout
s'est bien passé. Nous partirons sixième pour la première étape, ce qui
constitue une bonne place pour déjà bénéficier de chemins nettoyés. Un top 5
final serait bien pour nous. En tous cas, je ne prendrai pas tous les risques
pour un podium » Quant à la victoire, aucun des deux ne veut y penser : le jour
où elle devra venir, elle viendra ...
Mais avant cela, il faudra se plier aux exigences de cette épreuve hellénique,
qui renonce cette année à son légendaire cérémonial au pied du Parthénon. Encore
une des plus longues traditions du championnat le plus huppé des rallyes qui
s'envolent... Dès lors, les concurrents attaqueront cette 51e édition par le
premier des trois passages prévus sur la super spéciale de Lilea-Parnassos (2,3
km), dès jeudi soir. Quant aux véritables hostilités, elles débuteront vendredi
dès 7h53, avec au programme huit spéciales totalisant plus de 140 km.