Le moteur diesel de nouvelle génération de Jaguar Land Rover, appelé « Ingenium », est utilisé à plusieurs sauces dans sa gamme nord-américaine. Sous le capot de la berline intermédiaire XF, il a fait ses débuts au cours de l’année-modèle 2016.
Bien que sa taille nous laisse croire à un V6, il s’agit bel et bien d’un turbodiesel à 4 cylindres développant 180 chevaux et 318 livres-pied de couple, dans ce dernier cas à partir de 1 750 tours/minute seulement. C’est justement l’avantage d’un moteur diesel : beaucoup de fougue à bas régime, et ce, sans pénalité à la pompe.
Moins dispendieux que les versions 30t AWD et S AWD, le modèle 20d AWD que nous avons testé pourrait en fait être considéré comme l’un des plus performants de la gamme XF, surtout avec l’ensemble R-Sport. En effet, ce dernier ajoute des éléments tels que des roues, des parechocs et des bas de caisse au look distinctif, des phares à DEL et un aileron arrière. J’aime surtout les jantes de 20 pouces avec leur design ton sur ton et leurs bras multiples; d’ailleurs, de nombreuses personnes que j’ai croisées pensaient avoir affaire à une version de haute performance.
Un style empreint de classe
Je n’irais pas jusqu’à dire que la Jaguar XF est une voiture excitante à regarder, mais elle s’avère fort jolie et son look plaira aux amateurs d’Audi et de Lexus qui ne raffolent pas des nouvelles calandres et jantes plus « extrêmes » que ces marques rivales ont adoptées récemment. C’est drôle, car à une certaine époque, Jaguar était réputée pour son design avant-gardiste; maintenant, elle joue plus dans la normalité.
En plus des roues R-Sport, je me dois de souligner quelques touches esthétiques réussies, comme la barre chromée qui unit et transperce les feux arrière de même que les ouvertures sur les ailes exclusives à l’ensemble en question.
À l’intérieur, l’accent a été mis sur le luxe de la Jaguar XF. Le tableau de bord se compose en grande majorité de panneaux et d’angles droits. Une exception notable est toutefois la molette de sélection des vitesses qui surgit de la console lorsqu’on appuie sur le bouton de démarrage. Son mouvement est imité par quelques-unes des bouches de ventilation une fois qu’on active le système, comme si la voiture se réveillait pour nous servir. On retrouvait ça dans la XF originale lancée en 2007 et je dois avouer que le tout a bien vieilli. De bonnes notes également pour les commandes de ventilation portant l’inscription « JAGUAR » et les coutures contrastantes sur les sièges.
Pour l’infodivertissement, une mise à jour s’impose
Malheureusement, le système d’infodivertissement de la XF n’a pas aussi bien vieilli. L’écran d’accueil présente 4 quadrants — on dirait l’ancien système SYNC de Ford; même les couleurs sont semblables — permettant d’accéder à la climatisation, à la navigation, aux fonctions multimédia et à la téléphonie. Les menus sont clairs, mais j’aurais aimé plus de rapidité et de fluidité à l’utilisation. Jaguar a pourtant un système plus moderne dans d’autres modèles, alors pourquoi ne pas l’offrir ici? Sur une note positive, les designers ont prévu des boutons redondants pour les sièges, la climatisation et la radio de sorte qu’on n’a pas besoin de trop se fier à l’écran tactile.
Une fois que l’on réussit à faire jouer de la musique, par contre, on a droit à une qualité sonore digne d’un studio, même en écoutant des chansons sur téléphone via Bluetooth, grâce à l’excellente chaîne audio Meridian à 11 haut-parleurs.
Un peu bruyant, mais explosif
C’est parfois bon de s’en servir pour atténuer le bruit du moteur diesel. Évidemment, ce n’est pas le plus bruyant que j’ai essayé dans ma vie, mais à titre de comparaison, Mercedes-Benz et BMW savent rendre leurs diesels plus discrets lors des démarrages à froid. La Jaguar XF 20d devient plus silencieuse une fois le moteur réchauffé, mais ça reste un peu dérangeant au début.
Chose certaine, l’abondance de couple sur une vaste plage de régime, peu importe le rapport engagé, est fort appréciée. Sur l’autoroute, cette XF peut filer en douce à 100 km/h et il suffit de lui donner juste un petit peu de gaz pour dépasser une semi-remorque avant de prendre la bretelle de sortie. Sans même devoir rétrograder avec la palette au volant, elle obéit docilement, nous projetant vers l’horizon dans un fougueux élan de couple, si caractéristique d’un moteur turbodiesel.
Au-delà de tout ça, l’expérience de conduite s’avère typique de Jaguar : de somptueux sièges en cuir, un habitacle bien insonorisé contre le bruit du vent et des pneus ainsi qu’un roulement très confortable. La XF nous amène d’un endroit à l’autre avec aisance et aplomb, vous pouvez me croire. Bon, elle n’est pas parfaite : bien que son coffre soit capable d’en prendre, l’étroitesse des places arrière m’a surpris. Certes, je suis grand, mais même avec le siège du conducteur pas trop reculé, il fallait vraiment que je me faufile pour y accéder. La XF a tellement un profil allongé que je m’attendais à bénéficier d’un généreux dégagement à l’arrière; or, elle se rapproche plus d’une compacte que d’une vraie berline intermédiaire.
En résumé…
Sinon, dans l’ensemble, la Jaguar XF 20d AWD R-Sport 2017 constitue une intéressante proposition. Elle a fière allure, se veut plutôt bien équipée et consomme avec une belle modération sur la route (nous avons enregistré 9,5 L/100 km sur quelque 200 kilomètres de conduite urbaine), tout ça pour moins de 70 000 $ avant les options et les taxes.
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