Auto123 a mis à l’essai le Jeep Wrangler 2020 avec comme but d’évaluer sa performance au niveau de la consommation.
En novembre dernier, Jeep nous conviait au lancement de la version Diesel de son modèle Wrangler. Réclamée par plusieurs, attendue impatiemment par certains, cette mécanique, au service du Wrangler, présente des avantages indéniables. Attention, toutefois, elle ne conviendra pas à tous. D’abord parce que plusieurs acheteurs n’ont simplement pas besoin de ses atouts, mais aussi parce que son prix n’est pas à la portée de toutes les bourses. Et c’est sans compter sur les coûts supplémentaires que nécessite son entretien.
Il faut nuancer, donc. Si le moteur est intéressant et que son rendement est impressionnant, sa greffe au Wrangler n’est pas à ce point révolutionnaire. Elle va répondre à une demande, certes, mais ne servira pas de solution miracle.
Avantages
N’empêche, deux avantages évidents pointent à l’horizon lorsqu’on analyse la fiche technique du moulin fonctionnant au gazole. Dans un premier temps, ça saute aux yeux, il s’agit du couple de 442 livres-pieds qui est servi très tôt dans le régime. Pour le remorquage, il s’agit d’un rêve. En conduite hors route, suffit de relâcher l’accélérateur pour sentir toute la volonté pour aller de l’avant. À l’accélération, on sort des blocs comme un sprinter. Franchement, c’est impressionnant.
L’autre avantage évident du moteur Diesel, c’est la consommation, réduite. C’est moins évident depuis quelques années, car les gains réalisés par le moteur à combustion ont grandement contribué à réduire l’écart avec les préparations fonctionnant au gazole. Cependant, dans le cas du Wrangler, la différence demeure importante, car avec l’aérodynamisme d’un congélateur qui est la sienne, le moteur à essence ne peut faire de miracles.
Au lancement du véhicule, Jeep affirmait que les gains à la pompe seraient d’environ 30 à 35 % par rapport à ce que propose le moteur V6 de 3,6 litres. Voyons si nos essais réalisés sur une période de quatre jours sous le chaud soleil de la Floride donnent raison au constructeur.
Notre modèle
La version récupérée dans la région de Fort Lauderdale portait la signature Rubicon. Il importe de le souligner, car avec des pneus davantage conçus pour la conduite hors route que pour l’économie d’essence sur le bitume, nos données en ont peut-être souffert un tantinet.
Nos déplacements se sont déroulés sur autoroutes et routes secondaires, mais aussi sous une circulation un peu plus lourde en milieux urbains. Ça nous a permis d’obtenir une cote moyenne représentant la réalité, mais aussi d’aller chercher des moyennes tant pour la conduite sur autoroute que celle réalisée en ville.
Les résultats
Amorçons le tout avec notre cote globale, comptabilisée après avoir parcouru quelque 250 kilomètres. Cette dernière s’est fixée à 27,6 miles au gallon, soit précisément 8,5 litres aux 100 kilomètres. Les chiffres officiels de Jeep parlent de 25 miles au gallon dans ces circonstances, soit 9,4 litres aux 100 kilomètres.
Sur l’autoroute, le constructeur place le rendement optimal à 8,1 litres aux 100 kilomètres, soit 29 miles au gallon. Là aussi, on a réussi à faire mieux avec une moyenne de 32,6, l’équivalent de 7,2 litres aux 100 km.
Pour la conduite en ville, le fabricant fait état de 22 miles au gallon, soit 10,7 pour 100 kilomètres. Notre moyenne a cette fois-ci été similaire à 22,6 milles, soit 10,4 litres aux 100 km. Notez aussi que les cotes américaines ne comportent pas de décimales. Conséquemment, leurs équivalences en litres pourraient jouer de quelques grenailles.
N’empêche, on remarque que dans le cas de la conduite sur autoroute et de celle combinée, nous avons obtenu un meilleur rendement que ce qui est prévu par le constructeur, ce qui est de bon augure.
Et les cotes canadiennes de cette mécanique ? Pas encore publiée, croyez-le ou non.
Conclusion : oui ou non ?
Si le moteur Diesel est franchement impressionnant au service du Wrangler, avant de débourser les 7395 $ supplémentaires exigés pour ce dernier, la réflexion est nécessaire. Si l’économie d’essence est importante par rapport au moteur V6 de 3,6 litres, l’écart est moindre avec le moteur 4-cylindres turbo de 2 litres. Or, si vous pouvez très bien vivre avec ce dernier pour vos besoins, il faut oublier la variante à moteur Diesel.
Pour le remorquage ou la conduite hors route extrême, le moteur Diesel présente de gros avantages. Autrement, il est difficile de trouver un argument logique qui nous fait pencher vers cette mécanique, malgré ses vertus.
Chose certaine, il ne faut pas s’imaginer faire des économies avec cette dernière ; il faut la choisir pour ses capacités et parce qu’on a besoin de ces dernières, tout simplement. À moins d’avoir les poches pleines et juste vouloir en profiter. Mais ça, c’est une autre histoire.
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