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Essai du Lamborghini Urus 2019 : le côté rationnel de la marque

Lamborghini Urus 2019 | Photo : V.Aubé
Le meilleur taux d'intérêt
Vincent Aubé
Si on peut traiter un modèle à 230 000 $ de « rationnel » …

Auto123 a mis à l’épreuve le Lamborghini Urus 2019, le deuxième véhicule utilitaire jamais produit par la marque italienne, connue surtout pour ses voitures exotiques. Pouvez-vous nommer le premier ?

Le sort aura voulu que le premier véhicule Lamborghini que je mette à l’épreuve soit… un camion! De toutes les folles créations commercialisées au fil de l’histoire de la marque de Sant’Agata, il fallait que je tombe sur le véhicule le plus rationnel du trio italien, composé également de l’Huracan Evo et de l’Aventador S.

Le Lamborghini Urus 2019, le deuxième véhicule utilitaire de la marque après le résolument plus militaire et rare LM002 des années 80, est peut-être « rationnel » pour la marque du moins, mais il est surtout très important. La mission de l’Urus est toute simple : le nouveau venu doit à lui seul doubler les ventes mondiales du constructeur, un objectif déjà atteint aux dires de Bernard Durand, représentant des ventes chez Lamborghini Montréal.

| Photo : V.Aubé

Peu importe sa raison d’être, le Lamborghini Urus vient prêter main-forte à une marque prestigieuse à une époque où le terme « véhicule utilitaire sport » est aussi important que les profits enregistrés chaque trimestre. J’ai tenté de voir si le cousin des Porsche Cayenne et Bentley Bentayga (pour ne nommer que ceux-là) valait le détour, parce qu’à 232 000 $ comme prix de départ, ce Lamborghini plus haut sur pattes n’est pas exactement une aubaine sur roues.

Pas de doute, c’est un Lambo!
J’ai mentionné plus haut que l’Urus était le plus rationnel des modèles de la division italienne. Je maintiens ma position à ce niveau, d’autant plus que l’utilitaire s’habille d’une robe légèrement assagie à côté des deux autres bolides de la marque qui conservent cet élan de folie apparu avec le prototype Countach LP400 en 1971.

Néanmoins, le Lamborghini Urus ne peut être confondu avec quoi que ce soit d’autre sur la route et c’est tant mieux! Le bouclier tranchant, ce grillage qui semble avoir été emprunté au département de recherche d’une compagnie de rasoirs, ces passages de roues asymétriques, cette fenestration amincie, ces feux de position élargis à l’arrière, tout respire l’ambiance Lamborghini.

| Photo : V.Aubé

L’une des belles signatures visuelles se trouve à l’avant, l’écusson de la marque qui a même obligé les designers à pratiquer cette découpe particulière au niveau du capot, un détail que le VUS partage avec ses deux consœurs rivées au sol. Et que dire de ces jantes de 22 pouces (livrées en option pour la modique somme de 5 817 $) qui remplissent à merveille les arches de roues?

Malgré ses capacités hors route (!), l’Urus a presque l’air d’une familiale surpuissante, tellement il est aérodynamique.

Un parfum d’Audi à l’intérieur
Un seul coup d’œil à la planche de bord confirme son appartenance à la famille Lamborghini. Ces buses de ventilation trapézoïdales, le volant aplati et ce levier protecteur rouge en plein centre qui, une fois levé, dévoile le bouton dédié au démarrage. Et comme c’est de mise à bord des autres modèles de la gamme, les deux leviers installés de part et d’autre de ce levier de vitesses (qui n’en est pas un) servent à ajuster les multiples paramètres du 4x4.

| Photo : V.Aubé

Les plus habitués auront rapidement décelé plusieurs composantes empruntées au partenaire Audi par contre, une situation obligée en 2019 où chaque économie d’échelle permet de maintenir le prix du véhicule à une niveau respectable! L’écran tactile incliné qui donne accès à tout ce qui touche de près ou de loin à la ventilation provient des grandes berlines récentes de la marque aux quatre anneaux. Plusieurs commandes – sur le volant ou même dans les portières – sont empruntées à Ingolstadt, un commentaire qui s’applique également à la jauge d’instrumentation derrière le volant, même si les graphiques sont typiquement italiens. Et j’en passe!

La bonne nouvelle, c’est que le constructeur Audi n’a plus besoin de présentation en matière de qualité de fabrication à l’intérieur de ses véhicules, et avec cette ambiance « Lambo » à bord, les occupants n’ont d’autre choix que d’apprécier les multiples facettes de cet intérieur exclusif.

Comme tout VUS coupé, le Lamborghini Urus est handicapé par cette visibilité réduite derrière, à cause de la minceur ce la lunette arrière certes, mais également par ces larges piliers C, tandis que le volume du coffre n’est franchement pas très volumineux avec 616 litres, à peine plus que celui d’une Mazda3 Sport.

| Photo : V.Aubé
| Photo : V.Aubé

Le plus petit moteur de la marque… et les plus gros freins de l’industrie!
La Lamborghini LM002 venait d’office avec le moteur V12 de la Countach (!) et une boîte manuelle (!!) en prime. L’Urus est moins extravagant, puisqu’il doit se « contenter » du V8 biturbo de 4,0-litres de cylindrée, un bloc déjà aperçu chez Porsche ou même Bentley. Heureusement, les ingénieurs maison ont pu apporter leurs propres ajustements à la plus petite mécanique jamais implantée à bord d’un modèle Lamborghini. Remarquez, il n’y a rien de déshonorant avec ce V8 biturbo qui développe tout de même la bagatelle de 641 chevaux et un couple tout aussi gargantuesque de 627 lb-pi.

Accouplée à cet engin, la boîte de vitesses automatique à huit rapports s’occupe d’acheminer la cavalerie aux quatre roues motrices, le différentiel central qui envoie un peu plus de couple au deuxième essieu (60 % contre 40 % pour l’essieu avant), de manière à privilégier un comportement de voiture sport. Ajoutons à cette équation la direction active des roues arrière et le contrôle vectoriel et on obtient un gros VUS capable de suivre la cadence sur une route aussi frisée qu’un spaghetti.

La cylindrée du moteur est certes petite, mais en revanche, les freins en céramique-carbone sont les plus gros sabots installés sur un véhicule de production, les étriers à l’avant qui comportent 10 pistons, ceux à l’arrière qui viennent quant à eux avec six pistons.

| Photo : V.Aubé

Une Lambo quatre saisons?
Évidemment, cette versatilité pourrait décrire les autres modèles de la gamme Lamborghini, puisque l’Huracan Evo et l’Aventador S sont également munis d’un rouage intégral, mais de toute évidence, l’Urus semble tout indiqué pour affronter les rigueurs de notre saison froide, justement à cause de cette garde au sol supérieure.

Toutefois, noblesse oblige, le Lamborghini Urus se distance quelque peu des autres véhicules utilitaires disponibles sur le marché par un agrément de conduite qui lui est propre. Bien entendu, la vivacité du V8 biturbo fait partie du quotidien, tout comme la fermeté de la suspension et l’étonnante tenue de route, attribuable aux pneumatiques extralarges, mais aussi à cette direction aux quatre roues qui transforme un virage serré en jeu d’enfant.

Bien entendu, le poids du véhicule combiné à cette direction assez lourde merci rendent la conduite de ce mastodonte italien un peu plus corsée que celle d’un VUS compact sans histoire, mais c’est justement ce côté explosif de Lamborghini que l’aficionado recherche.

| Photo : V.Aubé

Le levier à gauche de la console centrale permet à l’utilisateur de changer le caractère de la bête. Pour ma part, j’ai surtout utilisé le mode Sport, le juste compromis entre le mode Strada et le mode Corsa, le plus aiguisé de tous. Les trois autres modes sont réservés à une conduite hors route qui ne risque pas d’arriver souvent à bord d’un tel jouet. Si le mode Sport est idéal pour une utilisation au quotidien, le niveau Corsa redonne quant à lui ses lettres de noblesse à ce VUS exotique, transformant chaque accélération en montée d’adrénaline pure. Même qu’avec la pédale de droite au plancher, c’est peut-être un peu trop… si vous voyez ce que je veux dire!

Le mot de la fin
Le Lamborghini Urus est sans surprise un véhicule exceptionnel, dans tous les sens du terme. Il s’adresse bien entendu à une clientèle exigeante qui n’a pas peur d’être étiquetée « m’as-tu-vu ». Les performances sont ahurissantes, tant à l’accélération qu’au freinage, tandis que la qualité d’exécution est, à l’exception de ces composantes Audi et de la qualité de ce marchepied qui enlaidit le véhicule, sans reproche. Le confort, quant à lui, est directement proportionnel au niveau retenu avec ce petit levier. Le conducteur qui veut s’amuser un peu plus devra composer avec une fermeté accrue, à moins qu’il prenne le temps d’ajuster chacun des paramètres individuellement.

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| Photo : V.Aubé
| Photo : V.Aubé

Au final, l’Urus respecte la ligne de conduite de la marque, mais je ne peux m’empêcher de penser aux deux autres bolides de la marque qui symbolisent davantage ce que doit être une Lamborghini. Peut-être qu’un Urus encore plus épicé viendra corriger le tir, d’ici un an ou deux!

On aime

- Tenue de route et maniabilité exceptionnelles pour un VUS de cette taille
- Superbe en accélération
- La qualité de la finition
- Un nez qui annonce sublimement les couleurs du modèle

On aime moins

- La suspension peut être rude en mode plus sportif
- C’est dur rivaliser avec deux véritables voitures exotiques
- Ce marchepied

Les principaux concurrents

Audi Q8
BMW X7
Maserati Levante
Bentley Bentayga
Land Rover Range Rover
Porsche Cayenne

| Photo : V.Aubé
Vincent Aubé
Vincent Aubé
Expert automobile
  • Plus de 17 ans d'expérience en tant que journaliste automobile
  • Plus de 60 essais réalisés au cours de la dernière année
  • Participation à plus de 200 lancements de nouveaux véhicules en carrière en présence des spécialistes techniques de la marque