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Essai de la Subaru Legacy 3.6R 2019 : la fin d’une époque

Subaru Legacy 3.6R 2019 | Photo : V.Aubé
Le meilleur taux d'intérêt
Vincent Aubé
Plus satisfaisante à conduire qu’à regarder, et pour les nombreux adeptes de Subaru, il s’agit là d’une de ses plus grandes qualités

Le sort a voulu que j’écrive cet essai la même journée que la plus grosse tempête de l’hiver 2019. Ironiquement, dans mon entrée de garage, ce n’est plus cette Subaru Legacy 3.6R qui fait office de voiture d’essai, mais bien un coupé Toyota 86 Édition TRD 2019, une sportive très amusante à piloter en hiver, mais qui ne possède pas la motricité nécessaire pour s’extirper d’un banc de neige recouvrant une vraie patinoire.

Autant vous dire que j’aurais grandement souhaité retrouver cette Legacy l’instant d’une matinée, ne serait-ce que pour m’éviter cette heure passée à pelleter autour du coupé Toyota.

L’année 2019 sera marquée par l’entrée en matière d’une première rivale directe à la Legacy, le constructeur Nissan ayant décidé d’offrir sa nouvelle Altima exclusivement avec quatre roues motrices au Canada.

| Photo : V.Aubé

Malgré cette nouvelle entrée et le fait que la Legacy commence sérieusement à montrer des signes de vieillesse, on sait au moins que cette livrée lancée en 2015 sera bientôt remplacée par une variante 2020, fraîchement dévoilée au Salon de Chicago.

Mais en attendant la venue de cette Legacy révisée, l’actuelle représente de la marque dans ce créneau continu son bonhomme de chemin sans trop faire de vagues. On le sait, Subaru vend passablement plus de modèles utilitaires par les temps qui courent!

Une silhouette anonyme
Le département de design de Subaru n’a jamais été considéré comme le plus déjanté de l’industrie. Subaru joue très souvent la carte de la discrétion, un qualificatif qui colle aussi à cette berline Legacy 3.6R Limited, la plus onéreuse de la gamme d’ailleurs.

Mentionnons également que l’évolution de la voiture, dont l’arrivée est prévue pour l’automne 2019, ressemble à s’y méprendre à cette livrée 2019. Bref, ce n’est pas au volant de la Legacy qu’on se fait remarquer dans la circulation lourde, et c’est peut-être l’une des qualités qui plaît aux acheteurs de cette berline.

| Photo : V.Aubé

Prenons tout de même quelques instants pour parler des particularités de la Legacy 3.6R, la version équipée du 6-cylindres à plat qui se reconnaît notamment par sa paire de pots d’échappement à l’arrière, mais aussi par l’écusson sur le coffre. Autre chose à souligner? Non, par vraiment, car cette Legacy plus généreuse sous le capot est sage comme une image.

Un 6-cylindres à plat bientôt à la retraite
La présentation de la nouvelle Legacy 2020 à Chicago il y a quelques jours a confirmé au moins une chose : la mise à la retraite du moteur H6 de 3,6-litres de cylindrée. Ce doux 6-cylindres à plat est unique dans l’industrie, non seulement par son arrangement horizontal, mais aussi par sa position sur la plateforme. En effet, le seul autre engin 6-cylindres à plat disponible sur le marché se retrouve à bord de la Porsche 911, derrière le deuxième essieu.

La mission du H6 Subaru n’a rien à voir avec celle de la sportive de Stuttgart toutefois. Le « gros moteur » de la Legacy – et de l’Outback par le fait même – est le candidat parfait pour les longs tracés d’autoroute, la linéarité de ce dernier le rendant plus doux que le moulin à 4-cylindres. Évidemment, la consommation de carburant entre en ligne de compte ici et le H6 n’est pas un modèle à ce chapitre. Malgré une moyenne annoncée de 11,3 litres aux 100 km en ville, je n’ai jamais réussi à descendre sous la barre des 14 litres aux 100 km. Tous ces arrêts jumelés à la température glaciale n’ont certainement pas aidé.

La présence de la boîte CVT aide tout de même un peu à faire descendre cette statistique. À l’époque, le 6-cylindres faisait équipe avec une boîte automatique à cinq rapports. Le passage à la variation continue fait du bien, même s’il est clair que l’arrivée du nouveau 4-cylindres à plat turbocompressé de 2,4-litres fera encore mieux à cet égard.

| Photo : V.Aubé

Et l’habitacle alors?
Un bref coup d’œil à la planche de bord confirme l’âge de la Legacy. Non pas que c’est mal ficelé – au contraire même –, mais la présentation est un peu austère. Toute la portion centrale du tableau de bord est consacrée au divertissement via l’écran tactile, et à la climatisation juste en dessous. Tout ceci est bien, mais la grosseur des boutons peut poser problème à l’occasion, surtout avec des gants.

Le volant se prend bien en main, quoique certaines commandes montées à ce dernier sont difficiles d’utilisation également. La position de conduite est quant à elle excellente, tout comme le confort de la sellerie aux deux rangées. Et je n’ai pas besoin de vous dire que les sièges chauffants ont été utilisés au possible.

J’ai aussi profité de la présence de la Legacy dans mon entrée de garage pour tester l’habitabilité de la berline lors d’une excursion à la montagne. Avec trois adultes et deux enfants à bord, c’est un peu trop serré! Ce n’est pas pour rien que les gros VUS sont populaires de nos jours. L’espace à la deuxième rangée est trop restreint pour accueillir trois personnes, d’autant plus que dans ce cas-ci, il fallait composer avec deux sièges d’appoint.

| Photo : V.Aubé

Amusante la Legacy?
Comme je l’ai mentionné plus haut, la Subaru Legacy 3.6R n’est pas exactement la définition d’une voiture à vocation sportive, quoiqu’une chaussée glissante autorise quelques dérapages contrôlés. Le rouage intégral de la Legacy est tout simplement brillant en hiver, et ce, même si le système antipatinage ne se débranche pas complètement.

La boîte CVT travaille elle aussi très bien avec le 6-cylindres dont la sonorité particulière rappelle qu’on est assis à bord d’une voiture marginale. Les départs sont francs et les accélérations vives, mais à haut régime, la mécanique s’essouffle quelque peu. Subaru propose aussi de changer soi-même des « rapports programmés », mais il n’est pas nécessaire de les utiliser pour les moments de conduite exaltante.

Le châssis affiche une belle rigidité, ce qui se traduit par une tenue de route rassurante. La direction, quant à elle, est lourde et un peu floue, un détail observé sur d’autres modèles de la marque. Règle générale, la Legacy 3.6R est plus satisfaisante à conduire qu’à regarder, même si chez Honda ou Mazda par exemple, les berlines intermédiaires sont dotées d’un agrément de conduite supérieur.

| Photo : V.Aubé

Reste maintenant le prix d’achat. À 36 795 $ (avant les frais de livraison), la Legacy 3.6R demeure un oiseau rare sur nos routes, bien entendu parce que cette somme n’est pas à la portée des toutes les bourses, mais aussi par le mouvement utilitaire qui menace petit à petit le créneau des berlines. Mais, pour les quelques irréductibles qui ne jurent que par ce type de voiture et qui voudraient quatre roues motrices en prime, la Legacy mérite au moins un essai routier.

Article par Auto123.com

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Vincent Aubé
Vincent Aubé
Expert automobile
  • Plus de 17 ans d'expérience en tant que journaliste automobile
  • Plus de 60 essais réalisés au cours de la dernière année
  • Participation à plus de 200 lancements de nouveaux véhicules en carrière en présence des spécialistes techniques de la marque