Le luxe germanique
Dans l'une ou l'autre, la présentation est impressionnante. La richesse des matériaux et le design du tableau de bord de la Mercedes sont dignes d'un salon princier. Toutefois, il faut un certain talent divinatoire pour comprendre les différentes commandes. De même, l'ergonomie n'est pas sans faille comme les boutons de lève-glaces positionnés trop bas dans la portière. Moins luxueux, l'habitacle de l'A8 est plus moderne et innove avec son terminal MMI (Interface multimédia) dont l'utilisation est plus rationnelle que le controversé I-Drive de BMW.
Le gabarit imposant de ces voitures d'exécutif se reflète à l'arrière alors que la banquette n'a rien à envier à celle d'une limousine. Dotés d'un immense coffre, ceux-ci peuvent transporter l'ensemble des bagages jusqu'au chalet. Le seul hic dans le cas de la 5500 est que celle-ci ne possède pas de trappe à skis (à cause de la hauteur du réservoir). Un oubli injustifiable dans un véhicule à vocation hivernale.
La conduite
Malgré un poids oscillant à presque 2000 kg, la puissance du V8 de 5 litres de la S500 est amplement suffisante, et ce, même s'il doit concéder une vingtaine de chevaux au V8 de 4,2 litres de l'Audi. Côté confort, la suspension réglable en hauteur et en rigidité de la Mercedes est plus douillette que celle de l'A8 également ajustable. Par ailleurs, la visibilité est nettement meilleure au volant de la 5500.
En ce qui concerne l'A8, le conducteur n'a pas l'impression de conduire une voiture aussi longue et lourde. Toutefois, un regard vers l'immensité des places arrière lui permet de réaliser qu'il conduit non pas une intermédiaire mais une berline format géant! Mieux servie par sa suspension et sa direction plus ferme, l'A8 jouit d'une meilleure stabilité à haute vitesse et sa tenue de cap est moins sensible aux vents latéraux. Cependant, lorsque la chaussée se dégrade, la Mercedes est celle qui filtre le mieux les imperfections de la route. Par ailleurs, cette dernière possède un diamètre de braquage plus court que l'Audi et se faufile plus facilement dans les rues étroites et les espaces de stationnement.
Sur la glace
À cause de la renommée de son système quattro, l'A8 avait un préjugé favorable. Toutefois, nous avons été surpris de constater les récents progrès du 4Matic de Mercedes. Sur la patinoire, tant en accélération qu'au freinage, la S500 était plus prompte à décoller alors que l'A8 sautillait sur place. Même chose en slalom et au freinage.
En revanche, l'A8 s'est reprise sur l'asphalte mouillée et glacée en proposant un comportement routier plus sûr et agréable. En effet, le rouage 4Matic a la fâcheuse habitude de réduire la puissance du moteur lors d'un dérapage et pénalise l'agrément de conduite. Le sentiment de sécurité ressenti au volant de l'A8 était-il l'apanage du système quattro? Difficile à répondre. Et de toute façon, il aurait été complètement fou de démêler le comportement routier de ces bijoux de millionnaire sur un parcours de glisse à la Jean-Paul Pérusse!