Auto123.com - On vous guide du rêve à la route

Essai du Aston Martin DBX 2021, un NASCAR de grand luxe

Aston Martin DBX 2021 | Photo : D.Rufiange
Le meilleur taux d'intérêt
Daniel Rufiange
Au cours des six premiers mois de l’année, le DBX a permis à Aston Martin d’augmenter ses ventes de 224 %

Auto123 met à l’essai l’Aston Martin DBX 2021.

Si quelqu’un avait un jour suggéré à David Brown, le propriétaire par lequel est passée la relance d’Aston Martin après la Seconde Guerre mondiale, de fabriquer un véhicule utilitaire, il aurait probablement été scalpé sur le champ.

Aston Martin était et a toujours été une marque de voitures. De grandes voitures. De la DB2 à la DB11, en passant par les Lagonda, DBS, Vantage et Vanquish, sans oublier la mythique DB5, rendue célèbre par l’agent double zéro sept.

Cependant, les temps changent et lorsqu’on a vu Porsche d’abord, mais aussi plus récemment Bentley, Maserati, Rolls-Royce et Lamborghini proposer un VUS, on s’est dit que ce n’était qu’une question temps avant que la firme de Gaydon fasse de même, n’en déplaise aux puristes.   

Et ce temps est arrivé. Il prend la forme du DBX que nous avons eu à l’essai pour 24 heures grâce à la collaboration du concessionnaire Les Moteurs Decarie, à Montréal. Voici ce que notre contact éclair nous a appris sur ce nouveau joueur dans l’univers du VUS de grand luxe.

Shopicar.com, 100% en ligne, magasinez votre voiture, achetez en ligne et on vous livre au Québec!

Aston Martin DBX 2021, profil
Aston Martin DBX 2021, profil | Photo : D.Rufiange

NASCAR
Au fait, qu’est-ce que la NASCAR et l’Aston Martin DBX peuvent bien avoir en commun? Je vous répondrai que ce n’est qu’une chose, laquelle sera traitée plus loin. Elle a été à ce point marquante.

Design
Le DBX attire les regards, c’est une évidence. La calandre, pour ceux qui sont familiers avec la marque, trahit l’origine du créateur. Et elle est béante sur ce DBX, prête à gober des escadrons de moustiques. On aime où on n’aime pas, mais Aston Martin en est prisonnière.

À l’arrière, les créateurs ont pu se laisser aller davantage tout en intégrant une signature propre à la marque. Il faut l’avouer, le coup de crayon est spectaculaire. C’est d’ailleurs à cet endroit que le regard des curieux s’est le plus arrêté lors de notre escapade.

Puis, lorsqu’on s’attarde à l’ensemble, on remarque quelques touches intéressantes comme le nom du fabricant sur les étriers de freins, l’intégration des poignées de porte dans la carrosserie, ainsi que cette partie arrière, on y revient, qui intègre un aileron à travers le design de la bande lumineuse qui fait la largeur ; un beau clin d’œil à la sportive Vantage.

Mais ce qui frappe le plus, c’est le profil du modèle, spécialement lorsque la suspension pneumatique est abaissée.

Aston Martin DBX 2021, intérieur
Aston Martin DBX 2021, intérieur | Photo : D.Rufiange

À bord
Rien ne peut être banal lorsqu’on se lance à la découverte d’un habitacle drapé de matériaux faits à la main. La richesse des cuirs et des détails qui les caractérisent est frappante. La qualité, elle, est palpable partout où l’on pose ses doigts. On se surprend même à admirer la moquette. Quant au design de la planche de bord, l’exercice est marqué par une symétrie qui séduit l’œil.

Dans le fauteuil du pilote, on trouve rapidement la position de conduite qui nous convient, mais les réglages ne sont pas hyper abondants. Si le confort est excellent, tout comme le soutien, on aimerait avoir plus d’options pour se sentir davantage en selle. Quant à l’ergonomie, elle est sans faille. Ma main droite, notamment, a rapidement repéré et mémorisé l’emplacement des boutons qui permettent de faire valser le véhicule d’un mode de conduite à l’autre.

Technologiquement, on se surprend de découvrir un système multimédia dépassé. C’est attribuable à la longue gestation du modèle. Entre le moment des premières esquisses et la production, il s’est écoulé une éternité, si bien que lors de sa conception, c’est le système d’ancienne génération de Mercedes-Benz qui y avait trouvé refuge. Pas d’écran tactile. L’application Android Auto brille par son absence et le branchement à Apple CarPlay exige un fil ; sacrilège ! On aura éventuellement droit à une mise à jour, promet-on.

Cela dit, ce faux pas ne fera pas tourner les talons à l’acheteur d’un DBX. L’ensemble de l’œuvre aura le dessus.

Aston Martin DBX 2021, trois quarts arrière
Aston Martin DBX 2021, trois quarts arrière | Photo : D.Rufiange

Mercedes-Benz
Au sujet de Mercedes-Benz. En 2013, la firme allemande amorçait un partenariat avec la boîte anglaise. C’était de 5 % au départ, mais ça s’est retrouvé à 2,6 % en 2018, après l’introduction en bourse d’Aston Martin. En octobre 2020, grande annonce, la participation du géant allemand allait graduellement passer à 20 % d’ici 2023.

Ce que la relation impliquait au départ, c’était notamment le V8 biturbo de 4 litres développé par la division AMG. Au cours des prochaines années, Aston va avoir accès à un plus large éventail de composants Mercedes comme des groupes motopropulseurs conventionnels, hybrides et entièrement électriques, ainsi qu’à des plateformes électriques. Tous ces éléments seront utilisés avec l’introduction de nouveaux produits jusqu’en 2027.

Et tout ça nous amène à l’existence même du DBX. Si Aston Martin nageait dans les billets verts, elle n’aurait pas eu besoin de Mercedes-Benz et encore moins d’un VUS. Or, parce que la demande est là et parce que la marge de profit que permet d’engranger ce type de solution est plus qu’intéressante, l’avenir même de la marque passait par la commercialisation d’un VUS.

Souhaitons seulement qu’on n’ait pas attendu trop longtemps. Probablement que non, car si on se fie aux six premiers mois de 2021, la performance du modèle a permis à la marque d’augmenter ses ventes de 224 %. Un peu plus de la moitié est attribuable au DBX.

Ceci explique cela.

Aston Martin DBX 2021, avant
Aston Martin DBX 2021, avant | Photo : D.Rufiange

Au volant
Enfin, notre essai ne serait pas complet sans discourir sur l’expérience que procure cette chose lorsqu’on ose la lancer dans la circulation. Et c’est exactement ce qu’on a eu à faire, car à la sortie de la concession Les Moteurs Decarie, on se trouve au cœur de la ville. Les premiers kilomètres nous ont permis de mesurer la qualité de la suspension, capable de faire disparaître certains nids de poule. Et le niveau d’insonorisation également; il est en mesure de nous extirper des sons agressants de la vie urbaine.

Une fois à la campagne, le seul son qui compte, c’est celui produit par la mécanique et l’orgue qui compose le système d’échappement. Et c’est ici que ma référence NASCAR s’immisce dans la discussion.

Entre 2006 et 2010, j’ai eu le privilège de couvrir quelques événements NASCAR aux États-Unis et à Montréal, lorsque la série Nationwide s’y produisait. Le son d’un bolide NASCAR est unique, guttural. Il éveille les sens, agit sur la pilosité et fait augmenter le rythme cardiaque. Et bien pour la première fois dans le cadre de mon métier, mon oreille a reconnu ce son avec le DBX. Ça s’est produit à chaque accélération, surtout dans les hauts régimes avec le pied bien au fond, mais aussi à la rétrogradation à plus basse vitesse.

Jouissif, il n’y a pas d’autres mots.

Aston Martin DBX 2021, hayon, tuyaux d'échappement
Aston Martin DBX 2021, hayon, tuyaux d'échappement | Photo : D.Rufiange

On ne peut cependant utiliser ce qualificatif pour décrire l’expérience de conduite. Malgré un châssis profitant de tout ce qui peut lui permettre de reproduire l’expérience d’une voiture (suspension adaptative, différentiel arrière à glissement limité et barres antiroulis actives), on doit composer avec un poids imposant (2245 kg, soit 4949 livres) et un freinage qui pourrait se montrer plus mordant, bien que stable.

À l’exécution, le travail combiné des 542 chevaux et 516 livres-pieds de couple du V8 et de la boîte automatique à neuf rapports du groupe AMG ont pour effet de nous coller au siège, mais encore là, on traîne toute une masse. Ça nous donne un temps de 4,5 secondes au 0-100 km/h. D’autres font mieux, s’il faut jouer le jeu de la comparaison.

Qu’importe ici, car on se laisse transporter par le son et l’émotion. C’est d’ailleurs l’argument principal de ce DBX, car il nous propose une expérience, bien plus qu’un simple moyen de transport.

À 203 500 $ en version de base (238 680 $ pour notre modèle d’essai), on ne s’attend à rien de moins.

Aston Martin DBX 2021, calandre
Aston Martin DBX 2021, calandre | Photo : D.Rufiange

Conclusion
Aston Martin produit donc un VUS. Bien oui. Ceux choqués par la chose devront s’y faire, car l’avenir de la marque passe par là, que ça plaise ou non. Les temps changent, comme le prix de la bière au Centre Bell, comme le climat, comme les mentalités, comme tout, finalement. Ceux qui s’adaptent passent au travers et ceux qui refusent de le faire finissent par disparaître.

C’est comme ça.

On aime

Sonorité exceptionnelle du V8
Qualité des matériaux et de l’assemblage
Style très accrocheur

On aime moins

Sa nécessité sur le marché
Technologie multimédia dépassée
Système de freinage perfectible

La concurrence principale

Bentley Bentayga
Lamborghini Urus
Rolls-Royce Cullinan

Aston Martin DBX 2021, arrière
Aston Martin DBX 2021, arrière | Photo : D.Rufiange
Photos :D.Rufiange
Photos de l'Aston Martin DBX 2021
Daniel Rufiange
Daniel Rufiange
Expert automobile
  • Plus de 17 ans d'expérience en tant que journaliste automobile
  • Plus de 75 essais réalisés au cours de la dernière année
  • Participation à plus de 250 lancements de nouveaux véhicules en carrière en présence des spécialistes techniques de la marque