Triple champion du monde de Formule 1, le Brésilien Ayrton Senna a découvert l’ivresse de la vitesse sur un kart. Rapidement sacré champion du Brésil, Senna a participé à son premier championnat mondial de karting en 1978.
Auto123.com a discuté avec le journaliste français Lionel Froissart du quotidien Libération de la carrière de Senna en karting.
À la fin des années 70, Froissart, jeune reporter, courait en karting, prenait des photos et rédigeait des textes.
C’est à cette époque qu’il a rencontré le jeune Ayrton Senna pour la première fois.
« C’était en septembre 1978 sur la piste de karting du Mans à l’occasion du Championnat du monde de la catégorie Inter 100cc », nous raconte Froissart.
« Je n’avais jamais entendu parler de lui auparavant. Mais lors des essais de carburation, tenus tôt jeudi matin, j’ai repéré son casque jaune dans le nuage de fumée des échappements. ‘C’est qui, ce mec ?’ me suis-je demandé. Je suis allé le voir à son stand de l’usine italienne DAP. Il portait un gros blouson rouge. Brésilien, il avait froid en France fin septembre… Il s’est présenté : Ayrton Senna da Silva. Il ne parlait pas bien l’anglais, moi non plus, mais nous sommes arrivés à nous comprendre », de nous relater Froissart.
« Il a terminé sixième cette année-là, mais faisait partie des favoris. Il était nettement dans le coup. Puis, on s’est revu sur les circuits de kart. Je lui refilais des photos de lui, et on a commencé à se connaître un peu mieux. C’était un pilote exceptionnel, mais pas facile d’approche », de poursuivre le Français.
Une barrière
« Je pouvais aborder les autres pilotes que je connaissais bien, comme Alain Prost, avec une gentille tape dans le dos. Toutefois, sans savoir pourquoi, je n’arrivais pas à agir avec une telle familiarité avec Ayrton. Sans le vouloir, il plaçait une sorte de barrière psychologique entre lui et ses interlocuteurs. Mais en vérité, il se dégageait de lui un tel magnétisme, une sorte d’aura… Il aurait fait autre chose que de la course automobile, ça aurait été exactement la même chose », d’expliquer Froissart.
« Il était phénoménal en piste, que ce soit en karting ou en auto. Toutefois, c’est le pilotage qui le motivait. Il s’intéressait à la mécanique, aux moteurs, mais ce qui le passionnait, c’était de conduire à l’extrême limite. Habitué à tout contrôler son environnement en karting, il a eu du mal, quand il est arrivé en automobile, à faire confiance à son équipe ».
Froissart poursuit son histoire. « Il acceptait que l’écurie apporte des changements à sa voiture, mais il fallait toujours qu’il sache pourquoi. Il fallait qu’on lui dise pourquoi on avait changé l’angle de l’aileron, le turbo, les rapports de boîte ou autre chose. Dès que les mécanos changeaient quelque chose, il le savait tout de suite, au feeling », de raconter le journaliste.
La Formule 1
Lionel Froissart a continué à suivre Senna pendant sa carrière en Formule 1.
« Il possédait une grande sensibilité mécanique, mais il n’était pas le meilleur metteur au point. Contrairement à Alain Prost qui ne tolérait pas une voiture imparfaite, Senna pouvait s’accommoder des défauts. Son talent comblait les lacunes de sa monoplace. Par contre, cela lui a causé quelques surprises durant sa carrière, et notamment quand il a affronté Prost à voitures égales chez McLaren ».
« À ses débuts en F1, avec la Toleman et la Lotus, il possédait un style de pilotage assez brutal. Puis, il est devenu beaucoup plus coulé au fil des ans. Ayrton a adoré la Lotus avec son moteur Renault turbo hyper puissant, qui produisait quelque 1200 chevaux. La Lotus noire possédait ses défauts, mais elle lui allait comme un gant ! », de conclure Froissart.
Auto123.com a discuté avec le journaliste français Lionel Froissart du quotidien Libération de la carrière de Senna en karting.
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| Ayrton Senna (Photo originale: Lionel Froissart) |
À la fin des années 70, Froissart, jeune reporter, courait en karting, prenait des photos et rédigeait des textes.
C’est à cette époque qu’il a rencontré le jeune Ayrton Senna pour la première fois.
« C’était en septembre 1978 sur la piste de karting du Mans à l’occasion du Championnat du monde de la catégorie Inter 100cc », nous raconte Froissart.
« Je n’avais jamais entendu parler de lui auparavant. Mais lors des essais de carburation, tenus tôt jeudi matin, j’ai repéré son casque jaune dans le nuage de fumée des échappements. ‘C’est qui, ce mec ?’ me suis-je demandé. Je suis allé le voir à son stand de l’usine italienne DAP. Il portait un gros blouson rouge. Brésilien, il avait froid en France fin septembre… Il s’est présenté : Ayrton Senna da Silva. Il ne parlait pas bien l’anglais, moi non plus, mais nous sommes arrivés à nous comprendre », de nous relater Froissart.
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| Ayrton Senna (Photo originale: Lionel Froissart) |
« Il a terminé sixième cette année-là, mais faisait partie des favoris. Il était nettement dans le coup. Puis, on s’est revu sur les circuits de kart. Je lui refilais des photos de lui, et on a commencé à se connaître un peu mieux. C’était un pilote exceptionnel, mais pas facile d’approche », de poursuivre le Français.
Une barrière
« Je pouvais aborder les autres pilotes que je connaissais bien, comme Alain Prost, avec une gentille tape dans le dos. Toutefois, sans savoir pourquoi, je n’arrivais pas à agir avec une telle familiarité avec Ayrton. Sans le vouloir, il plaçait une sorte de barrière psychologique entre lui et ses interlocuteurs. Mais en vérité, il se dégageait de lui un tel magnétisme, une sorte d’aura… Il aurait fait autre chose que de la course automobile, ça aurait été exactement la même chose », d’expliquer Froissart.
« Il était phénoménal en piste, que ce soit en karting ou en auto. Toutefois, c’est le pilotage qui le motivait. Il s’intéressait à la mécanique, aux moteurs, mais ce qui le passionnait, c’était de conduire à l’extrême limite. Habitué à tout contrôler son environnement en karting, il a eu du mal, quand il est arrivé en automobile, à faire confiance à son équipe ».
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| Ayrton Senna (Photo originale: Lionel Froissart) |
Froissart poursuit son histoire. « Il acceptait que l’écurie apporte des changements à sa voiture, mais il fallait toujours qu’il sache pourquoi. Il fallait qu’on lui dise pourquoi on avait changé l’angle de l’aileron, le turbo, les rapports de boîte ou autre chose. Dès que les mécanos changeaient quelque chose, il le savait tout de suite, au feeling », de raconter le journaliste.
La Formule 1
Lionel Froissart a continué à suivre Senna pendant sa carrière en Formule 1.
« Il possédait une grande sensibilité mécanique, mais il n’était pas le meilleur metteur au point. Contrairement à Alain Prost qui ne tolérait pas une voiture imparfaite, Senna pouvait s’accommoder des défauts. Son talent comblait les lacunes de sa monoplace. Par contre, cela lui a causé quelques surprises durant sa carrière, et notamment quand il a affronté Prost à voitures égales chez McLaren ».
« À ses débuts en F1, avec la Toleman et la Lotus, il possédait un style de pilotage assez brutal. Puis, il est devenu beaucoup plus coulé au fil des ans. Ayrton a adoré la Lotus avec son moteur Renault turbo hyper puissant, qui produisait quelque 1200 chevaux. La Lotus noire possédait ses défauts, mais elle lui allait comme un gant ! », de conclure Froissart.