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DTM: Une saison palpitante avec le sacre du Québécois Bruno Spengler

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Khatir Soltani
Retour sur la saison 2012 de DTM, qui a vu le sacre du Québécois Bruno Spengler et de son employeur BMW, de retour dans la discipline après vingt ans d’absence.

Le championnat DTM ouvrait un nouveau chapitre cette saison. Avec une nouvelle réglementation technique, qui engendrait l’arrivée de nouveaux modèles plus ramassés, plus larges, bref, plus spectaculaires.

Cette nouvelle réglementation a surtout été mise en place afin de remettre les compteurs à zéro, et favoriser le retour de BMW aux côtés des piliers de la discipline que sont Mercedes et Audi.

DTM BMW M3 Bruno Spengler
Bruno Spengler, BMW M3. (Photo: René Fagnan)

Côté effectif, BMW avait mis les moyens pour aborder son retour en DTM. Durant l’hiver, le constructeur bavarois débauchait rien de moins que le champion en titre, Martin Tomczyk (Audi) et le Canadien Bruno Spengler (Mercedes) longtemps leader du championnat 2011.

On attendait une période d’adaptation pour BMW, mais celle-ci ne fut pas longue. Après une mise en jambe prometteuse à Hockenheim (même si la réussite ne fut pas au rendez-vous en course), BMW s’imposait dès la seconde manche sur le Lausitzring avec Bruno Spengler. Ce dernier s’imposait rapidement comme le leader de l’équipe, et enchaînait trois autres victoires (sept podiums sur dix courses), sans oublier trois pôles positions : un bilan exceptionnel couronné par le titre pilotes pour le Canadien, son premier depuis ses débuts en DTM en 2005.

Rappelons que Spengler fut contraint à l’abandon par deux fois sans que sa responsabilité soit engagée (Hockenheim et Spielberg en Autriche) : décrocher le titre dans ces conditions relève d’autant plus de l’exploit.

DTM Hockenheim
Belle affluence à Hockenheim pour la dernière course de l'année. (Photo: René Fagnan)

Pour BMW, la saison se terminait en apothéose, avec le titre constructeurs, un exploit d’autant plus grand que la marque à l’hélice n'alignait que six BMW M3 DTM aux côtés de huit Mercedes et huit Audi. Cerise sur le gâteau, l'équipe BMW Schnitzer, qui alignait Bruno Spengler et le jeune Dirk Werner, s’adjuge le titre par équipe.

Les Bavarois ont travaillé dur tout au long de l’année pour améliorer leurs voitures, et l’équipe a progressé tout au long de la saison sur plusieurs points, notamment la stratégie de course et les arrêts ravitaillement, sur lesquels les mécaniciens ont gagné plusieurs secondes entre la manche d’ouverture et la dernière course de la saison.

Du côté de Mercedes, ce fut plutôt la soupe à la grimace. Après avoir démarré en fanfare avec un retentissant doublé à Hockenheim avec Gary Paffett et Jamie Green loin devant les autres, la marque à l’étoile a perdu un titre qui ne pouvait pas lui échapper.

Au contraire de BMW, dont la courbe de progression fut constante, celle des flèches d’argent a, au contraire, fléchi en cours de saison. Surtout, Gary Paffett s’est rapidement retrouvé seul à se battre en tête des classements, rejoint (très) épisodiquement par Jamie Green.

DTM Gary Paffett Mercedes Class C
Gary Paffett, Mercedes Class C. (Photo: René Fagnan)

Mais Paffett a également joué de malchance par deux fois : à Zandvoort tout d’abord, où il fut harponné par la BMW de Martin Tomczyk surpris par l’arrivée de la pluie, le Britannique échouant finalement à la 7e place. Puis à Valencia où, aux prises avec une voiture impossible à conduire, il ratait ses qualifications et s’élançait du fond de la grille avant d’endommager sa voiture au départ et d’être contraint à l’abandon. Nanti de trois points d’avance avant Hockenheim, il perdait l’avantage et le titre face à Spengler après un départ un peu hésitant et un changement de pneus un peu trop long : Paffett échouait dans les roues de Bruno Spengler, et ratait le titre pour quatre points.

Une véritable déroute pour Mercedes, qui subit de surcroît l’affront de terminer dernière au classement constructeurs derrière BMW et Audi, même si elle a signé trois victoires (deux pour Paffett, une pour Green). Sale année pour Norbert Haug, le directeur de la compétition chez Mercedes, dont l’équipe connaît également une année difficile en Formule 1.

Quant à Audi, la firme aux anneaux a elle aussi connu une saison difficile. Mattias Ekström fut le premier à réaliser une pôle cette saison, à Hockenheim, mais le reste fut plus laborieux.

DTM Audi A5 Edoardo Mortara
Edoardo Mortara, Audi A5. (Photo: DTM)

Même si Mike Rockenfeller, quatrième au général, termine le mieux placé des pilotes Audi, le pilote le plus en vue fut davantage Edoardo Mortara, auteur des deux seules victoires de l’équipe du Dr. Wolfgang Ulrich, et qui pourrait devenir le fer de lance de Audi ces prochaines saisons, devant les « anciens » comme Rockenfeller, Ekström ou Scheider.

Audi privilégie d’ailleurs les jeunes talents, avec l’émergence, aux côtés de Mortara, de pilotes comme Filipe Albuquerque ou le jeune Adrien Tambay, auteur d’un podium à Valencia. Peut-être pour les former avant de les lancer dans le grand bain de l’endurance en parallèle.

D’un point de vue plus général, le championnat DTM version 2012 a rencontré un franc succès auprès du public. Après la huitième manche du championnat à Oschersleben, le nombre de spectateurs sur l’ensemble de la saison 2011 était déjà atteint, et la finale de Hockenheim a rassemblé plus de 130 000 fans. L’effet de l’arrivée des voitures de nouvelle génération, et surtout de l’arrivée de BMW, qui a grandement contribué à rendre cette saison enthousiasmante.

De plus, elle s’est conclue en apothéose avec ce duel tendu et un final dur pour les nerfs avec Bruno Spengler dans le rôle du chassé et Gary Paffett dans le rôle du chasseur, ce dernier échouant pour 2,2 secondes derrière son rival. Un souffle...


Khatir Soltani
Khatir Soltani
Expert automobile
  • Plus de 6 ans d'expérience en tant qu’essayiste automobile
  • Plus de 50 essais réalisés au cours de la dernière année
  • Participation à des discussions avec la quasi-totalité des manufacturiers au Canada