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En perte d'autonomie

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Michel Deslauriers
C’est un matin chaud et ensoleillé, j’embrasse les enfants juste avant qu’ils embarquent dans l’autobus pour se rendre à l’école. Je ramasse mon ordinateur portable et je saute dans mon essai de la semaine, une Mitsubishi i-MiEV 2012, voiture 100% électrique.

Les derniers voyages du bureau à la maison à bord de la petite Mitsubishi ont été effectués en évitant l’autoroute. Cependant, cette fois-ci je décide de me rendre au bureau en empruntant les voies rapides afin de voir la différence au niveau de l’autonomie. De tous les véhicules électriques essayés jusqu’à maintenant, plus je roule vite, plus l’autonomie s’estompe rapidement. Des VÉ comme l’i-MiEV préfèrent la conduite urbaine pour maximiser son autonomie.

J’arrive donc au bureau et je donne la clé à Sébastien, notre valeureux photographe. Il reste environ 60 km de charge. À son retour, je prévois brancher la voiture dans une prise de 110 volts à l’extérieur afin d’emmagasiner environ 20 km supplémentaires, plus que suffisant pour cueillir les enfants à l’école et retourner à la maison. La vie est belle.

Coup de théâtre : la i-MiEV revient de sa session de photo avec 1 km d’autonomie restante. Un. Eins. Uno. Mon photographe a remarqué l’apparition d’un icône de tortue dans le tableau de bord, indiquant que la voiture tombe en mode de puissance réduite, et était sur le point de découvrir si ses souliers étaient confortables pour de longues marches. L’endroit choisi pour la session de photos était malheureusement trop loin, et nécessitait une trop grande distance sur l’autoroute.

Mitsubishi i-MiEV 2012 cadran
Photo: Michel Deslauriers

Crotte. Il est 11h, et je dois partir à 16h30 au plus tard si je veux arriver à l’école avant sa fermeture. Aurais-je assez de charge en branchant la voiture dans la prise de 110 volts?

Au Québec, nous avons maintenant le Circuit Électrique, un réseau d’une centaine de bornes de recharge de 240 volts où le public peut faire le plein d’énergie de leur VÉ pour un frais fixe de 2,50 $. Une de ces bornes se situe à un kilomètre du bureau, mais il y a problème : on doit être membre, et on ne peut payer qu’avec la carte de membre. Après l’inscription par l’entremise du site web du Circuit Électrique, ça prend 3-4 jours pour recevoir la fameuse carte par la poste. Ouain… ça ne règle pas mon problème.

Laissant la i-MiEV branchée de 11h à 17h30 m’a donné une quarantaine de kilomètres d’autonomie, assez pour rentrer chez moi sans transpirer. Heureusement, une amie a pu ramasser mes enfants à l’école, ce qui était ma seule grosse inquiétude.

La morale à cette histoire? Il n’y en a pas, et c’est ça le but. Les acheteurs potentiels de véhicules électriques seront évalués par les manufacturiers afin de s’assurer qu’ils soient propices à en posséder une. On déterminera si leur trajet quotidien est assez court pour éviter que les propriétaires ne soient pas constamment angoissés par l’autonomie limitée, et qu’il restera assez de jus dans la batterie pour les imprévus.

Je félicite totalement l’arrivée des véhicules électriques, et en conduire un s’avère une expérience plutôt purifiante. Cependant, ils nécessitent un changement dans les habitudes de planifier ses trajets, d’éviter les autoroutes et de déterminer les parcours les plus efficaces, pas nécessairement les plus courts. Tant qu’ils effectuent des trajets exclusivement urbains, ces voitures sont attrayantes, mais d’ici à ce que leur autonomie n’augmente substantiellement, les VÉ demeureront des voitures secondaires pour les banlieusards.

Mitsubishi i-MiEV 2012 vue 3/4 arrière
Photo: Michel Deslauriers


Michel Deslauriers
Michel Deslauriers
Expert automobile
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