Nice, France – Ailleurs qu’au Canada, et même aux États-Unis, Jaguar propose une version familiale de sa berline XF. Pour nous, ce qui s’en approche le plus, c’est le VUS F-Pace.
La bonne nouvelle concernant ce dernier, c’est l’arrivée d’une version SVR (Special Vehicle Operations). Il s’agit de la troisième fois qu’un véhicule Jaguar-Land Rover reçoit ce traitement, et de la première fois où le F-Pace reçoit un moteur V8, un moteur V8 à compresseur volumétrique, précisons-le. En fait, il s’agit du même moulin qui sert la version SVR de la F-Type qui a jeté un peu tout le monde par terre à son arrivée sur le marché en 2016. La seule différence, c’est qu’il est un peu moins puissant à 542 chevaux et 502 livres-pieds de couple.
Et tout comme avec la F-Type, la puissance est envoyée aux quatre… et une priorité est accordée au train arrière. Une boîte de vitesse automatique à huit rapports est d’office et de fantastiques palettes au volant tactile faites d’aluminium permettent de la contrôler manuellement.
Le F-Pace SVR profite donc du moteur qui sert à merveille la F-Type, mais comment s’opère la transition vers un véhicule plus gros, plus large et plus lourd ?
Heureusement pour nous, nous avions à notre disposition un réseau de routes spectaculaires pour mettre le véhicule à l’essai. Et si le F-Pace allait s’avérer capable de les mater, il est clair qu’il sera en mesure de dominer les boulevards nord-américains lorsqu’il va se pointer de ce côté-ci de l’Atlantique en juillet.
Avant de prendre la route toutefois, un petit regard au F-Pace SVR s’impose, car il s’agit d’un produit spectaculaire à regarder, surtout équipé de roues de 20 pouces au fini noir et de la robe rouge qu’il portait.
Et il y a plus, bien plus, qui nous permet de différencier la variante SVR des autres F-Pace. Il faut cependant observer la chose de près, car Jaguar vous dira elle même que son produit est conçu pour impressionner d’abord le conducteur et non les passants. Conséquemment, chaque prise d’air que vous pouvez apercevoir est fonctionnelle. Elles servent à refroidir les freins, améliorer l’aérodynamisme et refroidir le moteur.
À l’arrière, on retrouve même deux coupures dans le parechoc. Ces dernières servent à améliorer la circulation de l’air et contribuent à coller le F-Pace au sol. Quant aux quatre pots d’échappement, ils sont tous fonctionnels et proposent une sonorité agressive comme on entend rarement sur un VUS. C’est particulièrement le cas si vous sélectionnez les paramètres en conséquence à la console centrale.
Concernant l’intérieur, justement, Jaguar a profité de l’occasion pour effectuer quelques ajustements. Ces derniers prennent la forme de sièges sport décorés de motifs en forme de diamants. Ils offrent un excellent support, aussi, puisqu’ils sont ajustables de 14 façons ; c’est suffisant pour accommoder tous les gabarits. Un toit panoramique est aussi livré de série, tout comme une instrumentation entièrement digitale.
Malheureusement pour lui, le F-Pace ne reçoit pas la nouvelle approche à deux écrans Touch Pro Duo. Plutôt, le modèle conserve le système multimédia Touch Pro. En revanche, tous les F-Pace sont livrés de série avec la compatibilité pour les applications Android Auto et Apple CarPlay. Notre version SVR était équipée de la chaîne audio Meridian qui procure un son riche et clair à travers ses 17 haut-parleurs (11 sont servis de série). Le seul hic, c’est qu’avec une mécanique qui sonne de la sorte, la chaîne audio joue souvent le rôle de second violon…
Car, comme mentionné précédemment, le feu d’artifice est lancé dès qu’on démarre le furieux V8 — Jaguar fait elle-même référence à ce F-Pace SVR comme une bête magnifique à l’interne. Dès le départ, on est accueilli par un bruit sourd même lorsqu’on ne fait qu’effleurer la pédale d’accélération. Imaginez alors la rage qui est libérée au fur et à mesure qu’on découvre l’étendue de la course de ladite pédale.
À l’accélération, justement, cette livrée SVR nous colle au siège. En passant les rapports, il n’y a pas d’hésitations et surtout pas d’interruption dans la livrée de la puissance. Le couple est aussi servi de façon constante ; c’est à couper le souffle. C’est vraiment un VUS monstrueux et même si le Porsche Cayenne Turbo S et le Jeep Grand Cherokee Trackhawk sont plus puissants, aucun ne se livre en spectacle de cette façon – même pas le Jeep.
Le 0-100 km/h s’efface en seulement 4.3 secondes.
Sur les routes empruntées, il n’était pas vraiment possible d’atteindre des vitesses élevées. En revanche, on a pu découvrir la tenue de route qui répond aux promesses avancées par la mécanique, fruit d’une suspension et d’une direction bien calibrées. En mode Dynamic, notamment, le roulis est à peine ressenti, considérant qu’on a affaire ici à un VUS et non à une berline ou une familiale sportive.
Tellement qu’on n’a pas l’impression d’être au volant d’un VUS.
Heureusement, le mode Comfort transforme le F-Pace SVR en bête docile, parfaite pour les boulevards nord-américains mentionnés précédemment. Il ne faut pas oublier que le F-Pace, en version SVR ou non, œuvre dans un segment qui exige d’offrir un comportement tout en douceur, sinon plus qu’un gros moteur V8. Je m’attendais à ce que la version SVR soit rapide et ferme ; je ne m’attendais pas à ce qu’elle puisse passer de la férocité à la douceur à ce point.
Et pour être honnête, à 92 000 $, je ne m’attendais pas à ce que ce soit une aussi bonne affaire non plus. C’est moins que ce qui est exigé pour les Porche Cayenne et Jeep Grand Cherokee précités, sans compter le Mercedes-AMG GLE 63 ou le BMW X5M.
Évidemment, c’est encore le double de ce que ça va vous coûter pour acquérir le modèle de base du F-Pace, mais on parle vraiment de deux véhicules différents ici. Le moteur vaut probablement 10 000 $ à lui seul, au bas mot. Et puis, combien d’autres moteurs V8 du genre allons-nous voir à l’avenir ? Aussi bien en profiter pendant que c’est encore le temps.
Jaguar s’en trouve presque pardonnée de ne pas nous offrir la version familiale de la XF. Presque…
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